Suez. Les amitiés particulières du maire de Brest

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Par , 28 mars 2009 7 h 20 min

Une convention d’un million d’euros. Sur fond d’échéance en 2012 de l’actuel contrat sur l’eau entre Véolia et BMO.

C’est le sous-titre d’un article paru dans Ouest-France et annonçant le versement de 150 000 euros par an pendant cinq ans, par Suez, à la société d’économie mixte qui gère Océnanopolis et est présidée par François Cuillandre, maire socialiste de Brest.
L’Environnement, et en particulier la biodiversité, est le nouvel habit Vert de Suez. La méthode est simple : arroser à tout-va les fondations, associations, musées… qui acceptent ainsi de se faire les porte-drapeau du lobby. Depuis sa fusion avec GDF, Suez en a les moyens et ne manque pas de clients.

Dernier en date la SOPAB, société d’économie mixte qui gère plusieurs équipement brestois dont Océanopolis, le musée de la mer brestois.

Ce sont donc 150 000 euros par an qui seront mis dans la corbeille de la mariée par Suez.
Voir la suite de l’article sur le site de S-eau-S

Un pavé (chinois) dans la mare

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Par , 20 mars 2009 22 h 20 min

A plusieurs reprises notre groupe est intervenu pour s’ériger contre le pavement des rues et des quais de Landerneau avec des pavés chinois. Aujourd’hui il est possible de déclarer que sur les quais de Cornouaille, devant la maison des services publics, devant la médiathèque et aujourd’hui devant le Familly, le piéton se déplace sur le sol chinois.

Dans un premier temps cela a été pris à la rigolade et on a répondu aux écolos que ce n’était pas si méchant que cela, car “les pavés étaient utiles pour lester les bateaux contre le roulis”.

Au-delà de l’ineptie de faire venir de l’autre bout du monde du granite et au-delà de l’aberration écologique d’organiser ces transports, l’affaire n’a rien d’hilarante.

Les statistiques du bureau international du travail indiquaient qu’en 1997, 2,5 millions d’enfants casseurs de pierres avaient été recensés dans les pays exportateurs de granits (Chine et Indes principalement). Ces enfants sont âgés de 5 à 14 ans. Localement, un dirigeant d’une société bretonne important du granit déclarait en 2003 :

Quand je visite les usines de nos fournisseurs en Inde ou en Chine, je vois des gens qui travaillent pieds nus. Je vois parfois travailler des enfants de 14 ans. En revanche je n’ai jamais vu travailler d’enfants de huit ans

http://www.novethic.fr/novethic/v3/article.jsp ?id=33196
De telles conditions de travail sont inacceptables et assimilables à l’esclavage. Elles sont totalement contraires aux règles de travail du BIT (Nations Unies).

Concernant les pavés de Landerneau, nous n’avons par de certitudes sur les conditions réelles d’extraction des pavés que nous achetons. Par contre, s’il s’avérait que l’embellissement de la ville par des pavés se faisait au dépend du respect des règles élémentaires du travail il conviendrait de mettre fin immédiatement à ces projets.

Notre groupe propose que dans le cadre de l’Agenda 21 de la ville, le comité de pilotage se saisisse de ce projet et examine les moyens de faire face à cette situation. Faut-il renoncer à l’utilisation de pavés ? Faut-il exiger de nos fournisseurs des audits sur la provenance des pavés ? La responsabilité sociale de la ville est engagée. Elle devra prendre une décision publique avant de poursuivre ce type d’aménagement.


Des logiciels libres pour libérer et recycler les ordinateurs.

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Par , 18 mars 2009 19 h 51 min

À l’initiative d’une dizaine de personnes, une journée d’installation de logiciels libres et une bourse informatique est programmée samedi.

Cette animation s’inscrit dans le cadre de la journée nationale « Libre en fête » qui vise à la promotion des logiciels libres. Frédéric Le Saoût et Gaël Kermarrec sont parmi ceux qui mettront leurs compétences au service des autres. Ils espèrent que cette rencontre fera boule-de-neige comme à Brest, une des villes les plus en pointe dans ce domaine.

Comment ça marche, un logiciel libre ?
C’est un pot commun en construction permanente, libre d’accès. Les connexions viennent de toute la planète et émanent d’informaticiens. Une fois créés, ces logiciels non commerciaux évoluent de manière coopérative. Les utilisateurs ajoutent des briques qui rendent les logiciels plus efficaces. Ces logiciels sont essentiellement gratuits mais, parfois, une participation financière est demandée pour assurer un service de maintenance.

Les plus connus ?
Open office, le pendant de Microsoft, Mozilla Firefox, Linux qui peut être installé juste à côté de Windows pour démarrer car les pratiques sont un peu différentes. Mais, on peut aussi passer tout de suite à 100% de logiciels libres de création. Ils utilisent des formats standards.

On sent une méconnaissance de leur existence, pourquoi ?
Beaucoup d’internautes sont nés avec Windows et les outils qui vont avec. On peut se sentir prisonniers de logiciels qui interviennent comme des monopoles, proposent sans cesse de nouvelles versions pour inciter à l’achat de matériels. L’informatique est aujourd’hui partout. Pour nous, le partage est important. Nous serons présents pour mettre le pied à l’étrier du néophyte et lui dire où trouver les infos.

Faut-il avoir des ordinateurs récents ?
Les logiciels libres ne sont pas gourmands. Ça tourne très bien sur des machines qui ont quelques années. Nous invitons les gens à venir avec leurs unités centrales. Sur place, ils trouveront des écrans, claviers, souris.

Que faire du matériel obsolète ?
La journée permettra de récupérer les ordinateurs anciens. Si nous pouvons leur donner une nouvelle vie, ils seront remis à zéro et entièrement dotés de logiciels libres. Ils seront ensuite distribués à l’épicerie sociale ou au Tri porteur. Si leur réemploi est impossible, ils seront évacués dans la filière des déchets D3E.

Pratique Samedi, de 10h à 17h salle Cornouaille (ancien commissariat). Toute la journée, démonstration et installation de logiciels libres. À 14h, atelier Open Office, la bureautique libre. Entrée libre.

La saga des déchets.5. Opération composteurs.

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Par , 14 mars 2009 21 h 25 min

1993. L’usine de Plouédern ne fabrique plus du combusoc mais du compost.

Voir : le scandale du combusoc.

Mais quel compost ? L’association “Landerneau-Ecologie” préfère celui fait maison.

Sans collecte sélective, pas de compost de qualité.

On doit se souvenir que l’usine de Plouédern n’avait pas été conçue pour le compostage mais pour la fabrication d’un combustible : le combusoc.
Apès l’arrêt du combusoc, la fabrication de compost aurait nécessité une refonte totale de l’usine et une modification complète du mode de collecte. Résultat : le compost n’en était pas vraiment un.

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Pour un compost “maison”

Rapidement, Landerneau écologie informait ses concitoyens de l’intérêt du compostage individuel.

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Que mettre au composteur ?

nono02Non, Nono, on n’y met pas la peau de saucisson, ni les restes de viande ou de poisson. Inutile d’attirer les rats.

Passer de la théorie à la pratique.

Ce n’est pas tout d’en parler, il faut tester et faire tester. Landerneau-écologie a l’idée de commander à l’entreprise Graf une série de 28 premiers composteurs de 280 litres afin de les proposer aux landernéens.

Deux modèles sont possibles. L’un vert, l’autre noir en matière recyclée.

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15 ans plus tard ils sont encore en parfait état.
Les composteurs sont présentés sur le marché de Landerneau et trouvent rapidement acquéreurs au prix coûtant (le fabriquant a même fait une belle réduction promotionnelle). Il faudra rapidement faire une deuxième commande.

anecdote : présent sur le marché, le maire de Landerneau s’en prend verbalement aux militants qu’il accuse de chercher à faire concurrence à “son” usine de compostage.

Informer

L’autre moment fort de la campagne des composteurs consiste en une réunion d’information sur le compost et sa fabrication animée par Goulven Thomin, agriculteur bio à le Roche-Maurice.

article01

 

Une expérience suivie ailleurs, mais pas à Landerneau.

L’idée a fait son chemin, par exemple à Brest :
Extrait d’un article de Ouest-France :

La piste du compost. 4 500 composteurs individuels ont été distribués sur BMO en dix ans. Plus de 19 foyers sur 20 jettent donc aux ordures ménagères toutes ces pelures, trognons, restes de repas biodégradables qui pèsent un quart des poubelles. Un quart qui représente de coûteuses collecte et incinération, alors qu’en même temps les ventes de terreau progressent. Certes il est difficile de stocker des déchets organiques en appartement. L’association Vert le jardin teste un composteur en ville, à Kerangoff, devant le Jardin bleu. « Dans les jardins partagés, on en manque » assure son représentant Michel Campion. Pas question de généraliser pour l’instant. « Il n’est pas question de ramassage lourd. Plutôt de réduction à la source », selon Pierre-Yves Clavier, directeur adjoint au service propreté déchets de BMO.

Voir aussi le site Le jardin bleu pour les composteurs collectifs.

Ou encore ce qui se fait à Rennes :
Rennes : des composteurs au pied des immeubles (28/09/2007)

Le 6 septembre, Rennes Métropole a signé une convention de mise en place de composteurs collectifs dans les immeubles en copropriété avec la confédération nationale des administrateurs de biens (CNAB). L’agglomération s’engage à fournir gratuitement un composteur collectif pour les immeubles en copropriété, des bio-seaux et guides du compostage pour chaque foyer. À ce jour, Rennes Métropole compte 25 composteurs collectifs installés. Sur les 900 logements concernés, 295 foyers se sont engagés dans la démarche, soit un taux de participation d’environ 35 %. L’agglomération propose également des formations de maître-composteur aux habitants qui le souhaitent et assure un suivi technique du composteur sur une période de six mois. Les formations sont dispensées par le centre d’information sur l’énergie et l’environnement (CIELE). Les membres volontaires de la CNAB s’engagent, de leur côté, à promouvoir le compostage collectif.

Et a communauté de communes de Landerneau ?

Elle refuse obstinément de suivre ce chemin. Les quelques composteurs qu’elle propose discrètement à la vente sont même plus chers que ceux que l’on peut trouver en magasin !

C’est ce que devaient constater les participantes et participants à la réunion organisée par DES en Mars 2009 à l’occasion de la mise à enquête publique du plan départemental de traitement des déchets.

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Ne faudrait-il donc pas organiser une nouvelle “opération composteurs” ? La question est posée.

A suivre : La saga des déchets.6.Langazel fête les trente ans de son action pour la Nature.

Trente ans plus tard !

Tri des déchets : bientôt une poubelle spéciale biodéchets pour tous les Français

À compter du 1er janvier 2024, les collectivités ont obligation de proposer une solution de tri à la source. Objectif : transformer cette matière en engrais ou en biogaz. (Ouest-France)

https://www.ouest-france.fr/environnement/dechets/tri-des-dechets-bientot-une-poubelle-speciale-biodechets-pour-tous-les-francais-89a35f2e-6dab-11ee-97d6-d90367762e60

La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

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Par , 13 mars 2009 16 h 13 min

Novembre 1990. Un tri mal fait entraîne beaucoup de refus à l’usine de traitement des déchets de Plouédern (voir les chapitres précédents de la saga des déchets).

Faute de centre d’enfouissement proche ils sont expédiés en Mayenne à un prix de plus en plus élevé.

Il manque une site de collecte dans le Finistère, d’où l’idée conjointe du maire de Landerneau : une décharge à Irvillac sur des terrains appartenant au maire de cette commune.

Faut-il des sites de traitement des déchets ultimes dans le Finistère ?
La question se posait en 1990 comme elle se pose encore aujourd’hui.
La réponse est naturellement Oui. Et il en faudrait même plusieurs.
Pour cela :

  • il faut qu’ils soient situés dans un endroit accessible, en particulier à proximité des “quatres voies” qui drainent le nord et le sud.
  • considérés comme des installations industrielles (caissons étanches, récupération des eaux de lessivage et des gaz de fermentation… ) dont la place pourrait être ces zones d’activité qui jalonnent déjà les voies express.
  • accompagnés d’une politique de réduction massive des déchets et d’un tri efficace.

Pourquoi un site d’enfouissement pour le SIVOM de Landerneau ?
En l’année 1990, avec l’arrêt du combusoc, le taux de refus est passé de 15% à 50% à l’usine de Plouédern. Or, faute d’une autre solution, ces refus qui représentent 12 000 tonnes, sont expédiés près de Laval. L’idée d’un centre de traitement de ces refus se pose donc.

A Langazel, il était prévu un stockage en surface. C’est l’idée d’un centre d’enfouissement qui se précise alors.

Dans l’article ci-dessus de novembre 1990 le lieu proposé pour le site n’est pas précisé mais bientôt il est connu : Irvillac.

Pourquoi à Irvillac ?
Irvillac n’est pas particulièrement près de Plouédern et qui a pratiqué la route entre Landerneau et Irvillac sait qu’elle est agréable mais bien sinueuse et bien étroite.

Mais… le maire de Irvillac dispose de terrains disponibles et de qualité agricole médiocre. Va donc pour Irvillac !

Naturellement cela crée un choc dans une population qui a choisi de vivre dans une commune dont l’éloignement des axes principaux de circulation est compensé par un cadre de vie agréable. D’autant plus que le site projeté est particulièrement sensible sur le plan du paysage.

Un comité de défense se met en place, des réunions voient arriver un public de plus en plus nombreux. L’association “Landerneau-Ecologie” y est invitée et constate, en plus d’un choix géographique mal adapté, une géologie qui l’est tout aussi peu. Les schistes du sous-sol sont loin d’avoir l’imperméabilité souhaitée.

Deux ans et quelques manifestations plus tard le projet est “toujours gardé sous le coude”, dit le maire de Landerneau, mais il est clair que la mobilisation l’a fait reculer.

Morlaix, un vieux serpent de mer

On reparle en cette année 2009 d’un site d’enfouissement à Morlaix. C’était déjà le projet alternatif des années 90. Lui aussi combattu par la population locale.

Promesses de ministre

En septembre 1993, Michel Barnier, alors ministre de l’environnement, promettait une “décentralisation en matière d’environnement”. On sait ce qu’il est advenu de cette belle promesse, la Bretagne n’ayant même pas obtenu la “compétence eau” qu’elle revendiquait pendant le récent mandat.

“Il ne faut pas mentir aux français” déclarait-il devant les industriels réunis à la Baule ” Nous aurons besoin de stockage de déchets ultimes, répartis d’une manière équilibrée sur l’ensemble du territoire”.

En particulier il en promettait un par région pour les déchets industriels spéciaux. En Bretagne on l’attend toujours.

Moins d’autoroutes et plus de stations d’épuration, disait-il.

Michel Barnier avait au moins le sens des belles phrases :

“A l’avenir, il faudra sans doute moins faire d’autoroutes et plus de stations d’épuration.” osait-il déclarer.

15 ans plus tard on continue a vouloir construire routes et autoroutes (y compris à Landerneau où une pénétrante sud menace à nouveau) et la France est sous le coup d’une menace de sanction européenne pour insuffisance de stations d’épuration.

Quant aux centres de stockage des déchets on les attend toujours et la dernière fois que l’on a vu Michel Barnier en Bretagne c’était pour cèder devant les manifestations violentes des pollueurs et renoncer à lutter contre la pollution de l’eau en ordonnant la fermeture de captages, en particulier sur l’Horn.

Quinze ans ont passé et toujours pas de décharge de classe 1 en Bretagne. Rendez vous en 2025 !

A suivre : La saga des déchets.5. Opération composteurs.

Daoulas abandonne son eau au privé

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Par , 12 mars 2009 7 h 26 min

Alors que de plus en plus de municipalités décident de reprendre la gestion publique de l’eau, nous apprenons, par la presse locale, que la commune de Daoulas a décidé laisser l’entreprise privée Véolia continuer à gérer son eau.

Nouvelle contradiction entre une majorité municipale qui se dit “à gauche” et donc favorable aux services publics mais qui, sur le terrain, abandonne au privé la gestion d’un des plus importants services à la population.

Un argument inacceptable

La reprise en régie directe “nécessiterait trop d’implication du personnel communal” aurait dit le maire. Pourtant chacun sait qu’un retour en régie se fait par intégration volontaire des employés du privé ou par de nouveaux recrutements et non par une charge de travail supplémentaire assurée par le personnel existant.

Il aurait pu dans ce domaine prendre les conseils de son collègue de la communauté de communes de Lanvollon-Plouha qui a parfaitement réussi son retour en régie et qui s’en félicite.

Le minimum aurait été de faire réaliser une étude par un cabinet spécialisé sur la faisabilité de la reprise en régie. Ne serait-ce que pour avoir un terme de comparaison financière vis à vis du candidat fermier.

Bien sur cela demande un effort, mais la satisfaction d’avoir agi pour le bien public ne le vaut-il pas largement ?

Saluons au passage la seule élue qui, étant favorable au retour en régie, n’a pas participé au vote, même si la clarté aurait demandé qu’elle vote contre. On sait qu’il est parfois difficile de résister à la pression du groupe.

Une gestion qui mériterait pourtant d’être surveillée.

Si on en croit les chiffres du communiqué, un ménage consomme 108 m3 d’eau par an à Daoulas. Chiffre étonnant quand on sait que, à Landerneau, ce chiffre est de l’ordre de 80 m3 par an. Comme les habitants de Daoulas ne sont sans doute pas plus gourmands que ceux de Landerneau, on peut penser que le chiffre mériterait d’être vérifié.

On apprend aussi que deux captages de la commune ont été abandonnés. C’est vrai, abandonner ses captages et confier la gestion de l’eau au privé, c’est tellement plus facile !

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Eau. La gestion au privé déçoit les Verts

« Alors que de plus en plus de municipalités décident de reprendre la gestion de l’eau, la commune de Daoulas a décidé de laisser l’entreprise privée Veolia continuer à gérer son eau.

Il est surprenant qu’une majorité municipale de gauche, et donc favorable aux services publics, abandonne au privé la gestion d’un des plus importants services à la population », estime Serge Borvon, porte-parole des Verts du pays de Landerneau-Daoulas. « La reprise en régie directe nécessiterait trop d’implication du personnel communal, aurait dit le maire. Pourtant, un retour en régie se fait par intégration volontaire des employés du privé ou par de nouveaux recrutements et non par une charge de travail supplémentaire assurée par le personnel existant.

Le minimum aurait été de faire réaliser une étude par un cabinet spécialisé sur la faisabilité de la reprise en régie », pense Serge Borvon. « Ne serait-ce, ajoute-t-il, que pour avoir un terme de comparaison financière vis-à-vis du candidat fermier ».

« Selon les chiffres, un ménage consomme 108m³ d’eau par an à Daoulas. Chiffre étonnant quand on sait que, à Landerneau, ce chiffre est de l’ordre de 80m³. Comme les habitants de Daoulas ne sont sans doute pas plus gourmands que ceux de Landerneau, le chiffre mériterait d’être vérifié », note le porte-parole des Verts. Il trouve aussi dommage que « deux captages de la commune ont été abandonnés ».

Le Télégramme – Daoulas – 18/03/2009

Gestion de l’eau. La réaction du maire

Suite à l’article paru dans notre édition du 18 mars, Jean-Claude Le Tyrant, maire de Daoulas a souhaité réagir aux déclarations de Serge Borvon des Verts. « La consultation du compte rendu du conseil municipal du 23 février aurait évité des affirmations erronées. Actuellement, le service public de l’eau est géré par Veolia en délégation de service public. Ce contrat arrive à échéance en février 2010.

« Entraîner un prix plus intéressant »

« M.Borvon indique que la commune aurait dû lancer une étude auprès d’un cabinet spécialisé sur l’opportunité d’une gestion directe par la commune. Une étude a été commandée à la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture sur les avantages et inconvénients de cette gestion directe.

En effet, même si le conseil municipal est sans doute majoritairement favorable à la gestion directe, encore faut-il que cela entraîne, pour l’usager, un prix plus intéressant. Dès lors, il est apparu pertinent d’attendre d’avoir des éléments chiffrés sur les deux modes de gestion avant de se prononcer de manière définitive à l’automne. C’est dans cette optique que le conseil municipal a décidé de lancer, dès à présent, la procédure de renouvellement de cette délégation de service public.

« Quant à la désaffectation des deux captages, celle-ci a été décidée il y a plus de 15 ans à la suite d’une enquête. La teneur en nitrates pour celui de Guernévez, en limite d’Irvillac, les contraintes de protection pour celui de Kéranglien, situé en zone urbaine, conjugués au débit insuffisant de ces deux captages expliquent leur abandon.

« Enfin, la consommation moyenne d’un ménage à Daoulas est de 72 m³ et non 108 m³ comme indiqué. La problématique de l’eau est capitale et j’invite M.Borvon à me rencontrer pour en discuter ».

Le Télégramme – Landerneau – 21/03/2009

Notre commentaire

La Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture ne peut être considérée comme une référence en matière de gestion de l’eau quand on voit sa responsabilité dans la dégradation de la qualité de la ressource. C’est elle qui accepte toutes les demandes d’extension ou de régularisation des exploitations polluantes dans notre région. Ses votes sont régulièrement conformes aux désirs des lobbies.

Par ailleurs ce conseil peut-il ignorer que toutes les études menées par des organismes officiels indiquent que la gestion privée correspond à des prix de 20 à 30% supérieurs à ceux de la gestion publique ?

Que penser, par ailleurs, d’un conseil municipal “sans doute majoritairement favorable à la gestion directe” mais qui vote la délégation au privé ? Qu’il s’affiche “de gauche” en menant une politique “de droite” à l’image de la politique menée à la communauté de communes de Landerneau-Daoulas !

72 m3 par an et par ménage à Daoulas ? Parfait, encore mieux qu’à Landerneau mais il aurait été bon de demander à la presse de rectifier le chiffre précédemment annoncé.

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Et si la réflexion était encore à l’ordre du jour ?

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Aurait-on visé juste ?

C’est ce que l’on peut penser en lisant la réaction courroucée du maire de Daoulas qui occupe près de la moitié de la première page de Cap Finistère, le journal du Parti Socialiste du 17 avril 2009.

“Eau : attention au simplisme”, tel est le titre de l’article avec pour chapeau : “comment faire la distinction entre une commune de droite et une commune de gauche ? C’est très simple, nous explique certains à gauche ou chez les Verts : “Il suffit de regarder comment est gérée l’eau. Si c’est en régie, c’est une commune de gauche, si c’est une délégation de service publique, c’est une commune de droite”.

Question simplisme, l’auteur de l’article semble s’y connaître car, pour qui sait lire, tel n’a évidemment pas été le contenu du communiqué des Verts.

Leur communiqué apportait, au contraire, au crédit de la gauche d’être réputée être pour la défense des services publics. Sans doute avaient-ils tort et auraient-ils dû exprimer avec plus de force l’idée que, de plus en plus, il n’y a plus de différence entre gauche et droite en matière de renoncement à la gestion publique des affaires de la cité.

L’article se termine par :
“La conclusion de cette affaire interviendra à l’automne. comme à Brest et à Quimper, le choix des élus socialistes ne sera guidé que par un critère : la qualité et le prix du service rendu à la population.”

Ce qui revient clairement à dire que la nature publique du service n’est plus un critère de choix pour une municipalité socialiste. Nous n’inventons donc rien !

A contrario faut-il considérer qu’une municipalité qui confierait la gestion de l’eau au privé considèrerait que le service public est incapable de fournir un service de qualité à un prix compétitif ?

La question nous la posons au conseil municipal de Daoulas et à son maire.

Nous sommes cependant satisfaits de constater que notre initiative a amené la Parti Socialiste à aborder le problème de la reprise de la régie publique de l’eau dans les principales villes du Finistère.

Sans doute ses dirigeants auraient-ils pu éviter de le faire à travers une polémique mais au moins le débat est-il lancé en son sein. A ses militants et militant(e)s de manifester à présent leur attachement aux services publics.
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