Category: Déchets

Landerneau-Daoulas : les plus mauvaise déchetteries du département ?

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Par , 8 mars 2009 21 h 54 min

La déclaration de Philippe Gourtay, ex-gardien de la déchetterie de Daoulas, suite au procès qu’il a gagné contre son ancien employer, nous rappelle que les déchetteries de la communauté de communes de Landerneau-Daoulas sont probablement celles qui atteignent les moins bonnes performances du département.

  1. Mauvaise performance sociale Cela fait des années que Démocratie Ecologie Solidarité demande à la communauté de gérer en régie directe ses deux déchetteries et de pérenniser les emplois. La politique choisie par la communauté de communes n’a pas permis de former une équipe animée par des perspectives. Le point d’orgue de ce désastre a été le jugement récent devant la cours d’appel de Rennes gagné par l’ex-gardien.
  2. Mauvaise performance technique En comparant les performances de nos deux déchetteries (Plouédern et Daoulas) avec les autres déchetteries du département, on prend conscience du retard accumulé par la communauté de communes de Landerneau Daoulas :

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(*) données de 2005 issues du plan départemental des déchets et du rapport de la CCPLD

Dans le même temps, la CCPLD accueille des tonnages très importants majoritairement en provenance des professionnels :
tableau2-ee2f3(*) données de 2005 issues du plan départemental des déchets et du rapport de la CCPLD

Et pourtant année après année les redevances payées par les professionnels se réduisent comme peau de chagrin ce qui vient approfondir le gouffre financier de ce service. Est-ce cela une bonne gestion ?
Il n’est que temps de prendre des décisions visant à réorganiser les déchetteries en prenant en compte la dimension sociale et l’efficacité des moyens. DES propose de mieux séparer les déchets professionnels de ceux du grand public et plaide pour une gestion en régie directe qui permettra de valoriser les compétences des gardiens.

Licenciement abusif à la déchetterie de Daoulas.

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Par , 7 mars 2009 21 h 57 min

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

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Mars 2007. Installé dans sa voiture, ce gardien de déchèterie entame une grève de la faim devant la permanence du sénateur François Marc, au bourg de La Roche-Maurice. La raison? Il estime avoir été licencié abusivement et entend être réintégré par son employeur.

L’employeur condamné…

Depuis 1994, Philippe Gourtay, travailleur handicapé, était employé comme gardien à la déchèterie de Daoulas, un équipement de la communauté de communes, géré par la société brestoise Tribord (*). En 2005, il est licencié pour faute grave. L’employeur l’accuse de voler des métaux et de toucher des pots-de-vin de la part de certains professionnels. «À plusieurs reprises, j’ai interdit à un artisan de Plougastel de déposer de l’amiante. Du coup, ce dernier a écrit des courriers faisant mention de dessous de table», explique de son côté Philippe Gourtay. Il décide de porter l’affaire devant la justice. En avril2007, le tribunal des Prud’hommes reconnaît le caractère abusif du licenciement. Il est notamment fait mention de «précipitation et de légèreté blâmable» et aussi «d’absence de causes réelles et sérieuses». Tribord est condamné à payer 10.000 EUR. Un jugement qui vient d’être confirmé en appel le 24 février dernier.

… puis débouté

Ce n’est pas tout. Le 31 octobre, Philippe Gourtay comparait à nouveau, au pénal cette fois, devant le tribunal de Brest. Ce coup-ci, Tribord et la communauté de communes de Landerneau-Daoulas portent plainte contre X pour vols de métaux. Les trois gardiens des deux déchèteries du territoire (Daoulas et Plouédern) sont entendus. On leur réclame différentes sommes, 669 EUR dans le cas de Philippe. Mais, la demande des plaignants est rejetée. «On m’a licencié abusivement, je me suis fait traiter de voleur, on m’a diffamé. Aujourd’hui, je veux être réintégré au plus vite. Avant l’été. Si on est blanchi, il est normal de récupérer son boulot», estime le gardien qui assure que son comité de soutien est prêt à une nouvelle série d’actions (blocage des déchèteries, distribution de tracts) s’il n’était pas entendu. Et c’est aujourd’hui lui qui compte attaquer Tribord en justice.

Contrat renouvelé

Car, s’il a depuis longtemps arrêté sa grève (elle a duré cinq jours), ce Daoulasien, bientôt âgé de 50 ans, est toujours sans emploi. Et c’est toute sa famille qui continue d’être secouée par cette affaire. Un mauvais coup porté à la santé et aux finances d’un couple qui vit avec à peine 1.000 EUR par mois. Dans le même temps, en décembre dernier, la communauté de communes renouvelait le contrat autorisant Tribord à poursuivre la gestion des déchetteries.

(*) Hier, Ronan Le Guen, directeur de Tribord n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le Télégramme du 7 mars 2009

La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

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Par , 5 mars 2009 16 h 28 min

Limiter les déchets, les trier, les recycler.
Tel était le mot d’ordre des écologistes au moment de la lutte de Langazel.
Du plastique, du papier dans les poubelles. tel était l’impératif de la fabrication du combusoc dans l’usine de Plouédern.
Le combat pour une déchetterie et un tri sélectif était donc à l’ordre du jour de l’association “Landerneau-écologie” récemment créée.

Landerneau-écologie entre en scène.
Le CLIN de Landerneau avait été l’une des associations à l’initiative de la mobilisation pour sauver Langazel.
En 1989, à l’initiative de plusieurs de ses membres se créait l’association “Landerneau-écologie” avec pour objectif d’agir pour le développement de l’écologie sous ses aspects environnementaux et politiques à Landerneau.
L’une de ses premières préoccupations devait être la gestion des déchets. Il y avait urgence car les decharges sauvages se multipliaient.

La construction de l’usine de Plouédern était loin d’avoir répondu à ce problème.
L’arrêt de la fabrication du combusoc avait été l’une de ses premières victoires mais pour autant la fabrication d’un compost sans tri préalable ne pouvait être satisfaisante. Par ailleurs que faire des encombrants.
Deux revendications :

  • installer des conteneurs pour trier le papier, le verre et le plastique.
  • créer une déchetterie.

Quand Landerneau refusait les conteneurs
Conteneur pour le plastique, le papier, le verre… chacune et chacun en a un pas très loin de chez lui et s’y rendre est devenu un rituel pour la majorité d’entre nous.
Pourtant il fut un temps où Landerneau était l’une des seules communes du secteur à ne pas en avoir.
L’idée de ces conteneurs était d’origine associative. En particulier la Ligue contre le cancer y voyait une source de revenus. Une excellente idée : limiter l’incinération de produits toxiques causes de cancers en gagnant de l’argent, qui dit mieux ? De nombreuse communes y étaient sensibles et installaient des aires de tri pour les associations.
Mais les landernéens devaient aller à La Forest-Landerneau, Guipavas ou Plougastel pour pouvoir faire ce geste civique.
L’installation de conteneurs était donc urgente et devenait l’objet d’une campagne de Landerneau-écologie.

Il faut se souvenir que depuis 1989 une municipalité de gauche avait remplacé celle de droite. Celle ci avait accepté de créer une “commission extramunicipale environnement” mais le temps passait et elle ne s’était pas réunie ce qui amenait l’association à s’interroger.

Une campagne d’information.
Le seul endroit susceptible de recevoir des déchets encombrants se situait alors au “bois noir” où deux bennes recevaient tous déchets sans discernement.

L’association décidait donc de lancer une campagne d’information en montrant ce qui se faisait ailleurs. En particulier à Plougastel, commune elle même dirigée par la gauche.

L’imagination au pouvoir
Une bonne initiative : celle de Lionel Le Gloanec, surveillant à Saint-Jo et qui mobilise les lycéens. Il est depuis devenu un professionnel du traitement des déchets.

De leur côté les militants de Landerneau-écologie testaient pendant quinze jours un tri sélectif à domicile.

Mobilisation payante

Une première zone de collecte à Saint-Ernel et bientôt la déchetterie. Une nouvelle époque s’ouvrait.
On nous avait prédit que les landernéennes et Landernéens n’étaient pas prêts à trier et à se déplacer. Erreur ! Le succès était éclatant.

Enfin les déchets verts
Les déchets verts sont les plus encombrants et les mieux recyclables. Une aire de compostage était enfin ouverte.

Une vie agitée
Une usine de compostage, une aire pour déchets verts, une déchetterie. Tout cet équipement se devait d’aboutir à une bonne gestion des déchets à Landerneau.

Mais…

Faute d’une collecte sélective à domicile le compost était de piètre qualité. Pour pouvoir rester dans les normes et l’étaler sur les champs d’exploitants peu regardants il fallait le mélanger à celui issu des déchets verts.
Le recours à des sacs jaunes (recyclable) et noirs (vers le compostage) a un peu amélioré la qualité mais en ce mois de janvier 2009 l’usine ferme pour cause de vétusté. Fini le compostage et retour à l’incinération.
Côté déchetterie le fonctionnement laisse encore à désirer et il est difficile d’y voir une réel tri à des fins de valorisation. Les bennes “tout combustible” et “gravats” semblent aptes à tout recevoir. Par ailleurs la politique de l’emploi n’encourage pas une bonne gestion.( voir : Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque).
Le refus des élus de la communauté de communes de rendre publique la gestion de ces installations n’est pas le signe d’une volonté de reprendre les choses en main.

Conclusion ?
Lentement une prise de conscience se fait de la nécessité de limiter et recycler les déchets.
C’est le cas aussi dans le Pays de Landerneau-Daoulas, mais la marge de progression y est encore grande.
Forte heureusement le milieu associatif se renouvèle et invente de nouveaux modes d’action. Le Tri Porteur et sa recyclerie sont là pour en apporter la preuve.

Encore un effort et on y arrivera.

A suivre : La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

2 t de vêtements triées par semaine à Landerneau par l’association Taol meud

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Par , 23 février 2009 22 h 07 min

“On est fiers de nous”, se félicite l’équipe soudée de Taol Meud.

La jeune association donne un coup de pouce aux jeunes. Le point avec sa fondatrice et présidente, Marie-Claire Saliou.

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Taol Meud, ça vient d’où ?

À l’époque, je voyais les containers d’Intermarché déborder. Des vêtements traînaient sous la pluie. Ça me faisait mal au coeur. J’ai appelé Inservet, à Quimper pour leur demander si je pouvais participer à la collecte. C’était il y a quatre ans. On était deux, on a commencé dans mon garage. Deux ans après, il fallait plusieurs tours de voitures. J’ai demandé à Inservet si je pouvais créer une association. Ils m’ont dit : fonce ! Depuis octobre, ça fait deux ans.

Vers qui va l’argent récolté ?
Les familles, les gens isolés étaient déjà aidés par d’autres associations. Donner un coup de pouce, (Taol meud en breton), aux jeunes me tenait à coeur. La mission locale, le CCAS… nous envoient des jeunes qui ont des besoins ponctuels et urgents pour prendre le bus, payer la cantine, une activité sportive, pour se déplacer pour aller travailler. C’est le coup de pouce qui aide à démarrer. En une année, on apporte une aide à une trentaine de jeunes.

Qui fait vivre l’association ?
Au début, on était deux. Aujourd’hui, on est douze. Et je peux vous dire, c’est une sacrée équipe !

Quel est votre souhait pour 2009 ?
Un nouveau local ! On a mis près d’un an et demi à trouver celui-ci. Mais, il est humide, froid. Il nous faut autre chose. On pourrait imaginer avec un local commun avec une autre association, Le Tri Porteur, avec laquelle nous travaillons beaucoup. Nous sommes complémentaires.

À quel niveau de la chaîne du recyclage du vêtement vous situez-vous ?
Nous récupérons les vêtements déposés dans les trois containers d’Intermarché et les trois containers de Leclerc. Nous gardons ceux qui sont au goût du jour et pas abîmés pour notre boutique. Les prix vont de 50 centimes pour une paire de collants à 2 € pour une veste ou un manteau. Le reste repart à Quimper. Inservet passe une fois par semaine. Là-bas, c’est encore trié. Ici, l’association le Tri Porteur vient aussi faire son marché et recycle. Notre boutique marche de mieux en mieux. Certains fidèles viennent de Brest, de Plouescat, de Landivisiau.

Chez vous comme dans les autres associations, le tonnage de vêtements explose. Comment l’expliquez-vous ?
J’ai du mal à l’expliquer ! On parle de la crise mais… Nous, nous traitons deux tonnes de vêtements par semaine… Il y a quatre vestiaires à Landerneau et tout le monde marche. Certains doivent avoir les moyens…

Le local est situé au 72 de la rue de la Fontaine-Blanche. La boutique est ouverte le mardi de 8 h 30 à 11 h 30, le vendredi de 13 h 30 à 17 h, le troisième mercredi du mois de 13 h 30 à 17 h et le premier samedi du mois de 10 h 30 à 16 h 30. Les dépôts peuvent être effectués ces jours-là au local ainsi que les lundi et jeudi de 13 h 30 à 16 h 30.

Tél. 02 98 85 55 19. Courriel : taolmeud@neuf.fr

Ouest France du 23 février 2009

La saga des déchets.2. Le scandale du Combusoc.

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Par , 8 février 2009 16 h 46 min

Après l’abandon du site de Langazel, l’idée d’une usine de traitement des déchets à Plouédern voit le jour.

Débute alors le scandale du “Combusoc”.

Arrêter le gaspillage. Recycler les déchets au lieu de les enfouir

C’était l’une des idées phares des écologistes en ce temps de montée en puissance des luttes pour l’environnement. Les CLIN, comités locaux d’information nucléaire, en avaient d’ailleurs fait l’un de leur thème d’action pour l’après Plogoff.


Extrait de Nukleel n°15. Mai-juin 1982. Journal des CLIN édité à Landerneau. Imprimé sur papier recyclé. Cliquer sur les images pour agrandir.

Quand le lobby des serrristes entre en scène

Après avoir été contrainte de renoncer à la décharge de Langazel, la municipalité de Landerneau décidait donc de se diriger vers le traitement.

C’est alors que les serristes de Plougastel et de Guipavas, menés par l’un des leurs, Job Malléjac par ailleurs conseiller général, intervenaient pour proposer le procédé miracle : le Combusoc !

Faire du combusoc, c’est construire une usine pour trier d’une part tout ce qui est combustible et d’autre part ce qui ne l’est pas. Avec le combustible on réalise des granulés qui pourront être utilisés dans des chaudières.

Et là est l’astuce : le combusoc ainsi produit serait livré gratuitement aux serristes qui, par ailleurs, se verraient dotés de chaudières spéciales fournies tout aussi gratuitement par le conseil général.

Et c’est ainsi qu’un beau soir de conseil municipal, le maire de Landerneau faisait circuler parmi les conseillers, des granulés (genre croquettes pour chat remarquait l’un d’entre eux) destinés à faire pousser des tomates à Plougastel et Guipavas.

“Cela ne sent pas mauvais, c’est pratique, c’est une bonne idée..”

Telle était la teneur des propos échangés autour de la table officielle.

Côté public, l’assistance était également fournie. Les animateurs de la lutte contre Langazel avaient tenus à être présents. Et là, consternation !

Vu de loin, avec les lunettes à ne pas voir des conseillers, cela avait l’allure brune de granulés de bois. Il suffisait de les briser pour y retrouver : plastiques de toutes couleurs, brisures de verre, fragments de métaux…

Quant à faire le tri, en amont, du papier, du plastique, il ne fallait pas y penser car la valeur du combustible en dépendait. Une clause du contrat avec les serristes envisageait même un dédommagement de ceux-ci si la valeur calorifique du combusoc se révélait insuffisante.

A peine fini le bras de fer de Langazel s’en engageait donc un second entre la municipalité et les associations afin de la faire renoncer à ce procédé et l’amener à engager une politique de limitation des déchets.

La lutte semblait bien engagée mais c’était sans compter sur l’étrange soutien apporté au maire de Landerneau par le titulaire du “Secrétariat à l’énergie” du premier gouvernement de François Mitterrand.

Un ministre bien mal inspiré

Malgré la mobilisation, l’usine était construite. Il est vrai qu’à l’époque il n’était pas facile de sensibiliser les citoyens aux dangers de l’incinération, surtout si les incinérateurs étaient dispersés dans la campagne.
Vient le jour de l’inauguration. Le maire a invité Edmond Hervé, maire de Rennes et récent “Secrétaire d’Etat chargé de l’énergie”.

Les opposants ont demandé une entrevue au ministre pour lui demander d’infléchir le projet et d’interdire l’usage de ce combustible.

Surprise : le ministre refuse de recevoir la délégation en dehors de la présence du maire, il écoute à peine ses porte-parole et se lance immédiatement dans un discours élogieux vis à vis d’un maire qui a eu le mérite de “transformer des ordures en énergie”. Au passage il se permet de faire la leçon à ces opposants qui n’ont aucun sens du “progrès” représenté par une telle usine.

Consternation à la sortie du bureau du maire. Certains participants se souviendront de cet aveuglement dogmatique quand Edmond Hervé, alors ministre de la santé, fera à nouveau une confiance absolue aux avis des tenants de la “technique”.

Cet aveuglement aura des suites localement. Il vaudra à toute une population d’être intoxiquée pendant dix ans par les fumées, les cendres et les mâchefers issus des chaudières alimentées au combusoc.

Le problème, monsieur Hervé, était, lui aussi, un problème de santé publique. Dommage de ne pas l’avoir compris.

Dix ans sous les fumées polluantes.

Progressivement, cependant, les riverains des incinérateurs commencent à s’inquiéter. Il faut dire que les fumées étaient loin d’être invisibles.

A Landerneau le travail d’information sur le traitement des déchets a été repris par la toute nouvelle association “Landerneau Ecologie” dont nous reparlerons à l’occasion de nouveaux épisodes de cette saga.

L’usine est toujours dans son collimateur mais le nouveau maire socialiste, élu en 1989, ne semble pas pressé, contrat oblige, de mettre fin au scandale.

Il faut attendre le début de l’année 91 pour que naisse l’espoir d’une solution. Regroupés au sein de l’association “Avel Elorn”, les riverains ont fait analyser le combustible qui se révèle riche en métaux lourds.

Minamata ou Seveso ?

D’emblée l’accent est mis sur la présence de métaux lourds dans le combustible et donc dans ses fumées : du mercure, de l’arsenic, du cadnium, du plomb…..

On se souvient alors de Minamata et de l’intoxication par le mercure des familles de pêcheurs japonais. Le drame de cette population avait fait l’objet d’un film que le CLIN avait fait projeter à Landerneau.

La pollution est à l’évidence d’une extrême gravité. Une analyse du sang des riverains ou du lait maternel, comme on le pratique aujourd’hui, aurait été révélatrice.

Surtout qu’il n’y a pas que les fumées : les cendres et les mâchefers venaient s’étaler dans les chemins et dans des décharges non contrôlées si nombreuses en cette période. Les nappes phréatiques recevaient donc leur doses de polluants infiltrés qui pouvaient se retrouver dans l’eau des captages autonomes pour l’alimentation en eau domestique assez nombreux encore dans le secteur.

Nous nous sommes souvenus de ces mâchefers dans les chemins creux quand on a voulu implanter une plateforme de maturation à Ploudaniel.

Mais le mercure n’était sans doute pas le polluant principal.

On sait à quel point les incinérateurs dégagent de la dioxine, ce polluant extrêmement toxique et cancérigène mis en lumière par la catastrophe de Sévéso.

Les chaudières utilisant le combusoc n’avaient aucun de ces filtres rendus obligatoires aujourd’hui. C’est dire le niveau d’intoxication subi par les habitants pendant 10 ans. Sans noircir le tableau il est possible d’imaginer que nombre de personnes subissent, encore aujourd’hui, les effets de cette pollution ancienne.

Le contrat avec les serristes prenant fin, l’occasion était bonne de changer de processus et surtout de passer l’éponge et d’oublier les 10 ans de pollution.

Par ailleurs, les chaudières n’avaient pas supporté la toxicité du combustible. Le PVC était alors un de ses constituants principaux dont la combustion produisait de l’acide chlorhydrique parmi d’autres composants chlorés.

Profitant de l’occasion, les serristes n’hésitaient pas à revendiquer une aide à la reconversion afin de pourvoir se brancher sur la conduite de gaz naturel qui était la nouvelle mode en matière d’alimentation énergétique des serres !

Du combusoc au compost

De Langazel à Irvillac

Que faire de l’usine ? La fermer et faire autre chose ?

On se contentera de la modifier légèrement pour récupérer les matières cabonées afin d’en faire un “compost” qui bientôt transformera les terres agricoles en champs d’épandage se colorant du bleu des sacs poubelles les jours de pluie. Un nouvel épisode de cette Saga sur lequel nous reviendrons.

Mais que faire des rebus ?

Fort heureusement il y a un maire à Irvillac qui se débarrasserait bien de certains terrains. Autre épisode à suivre.

A suivre : La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

Porte grande ouverte au Tri-Porteur

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Par , 31 janvier 2009 20 h 31 min

Il y avait foule ce samedi 31 janvier dans les locaux du Tri-Porteur. Dans un joyeuse ambiance, fauteuils, cuisinières, casseroles, livres, disques… repartaient pour une nouvelle vie.

En un mot : une superbe réussite.

Une journée bien annoncée

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Une vidéo de Kris Braz

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