Licenciement abusif à la déchetterie de Daoulas.

Par , 7 mars 2009 21 h 57 min

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

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Mars 2007. Installé dans sa voiture, ce gardien de déchèterie entame une grève de la faim devant la permanence du sénateur François Marc, au bourg de La Roche-Maurice. La raison? Il estime avoir été licencié abusivement et entend être réintégré par son employeur.

L’employeur condamné…

Depuis 1994, Philippe Gourtay, travailleur handicapé, était employé comme gardien à la déchèterie de Daoulas, un équipement de la communauté de communes, géré par la société brestoise Tribord (*). En 2005, il est licencié pour faute grave. L’employeur l’accuse de voler des métaux et de toucher des pots-de-vin de la part de certains professionnels. «À plusieurs reprises, j’ai interdit à un artisan de Plougastel de déposer de l’amiante. Du coup, ce dernier a écrit des courriers faisant mention de dessous de table», explique de son côté Philippe Gourtay. Il décide de porter l’affaire devant la justice. En avril2007, le tribunal des Prud’hommes reconnaît le caractère abusif du licenciement. Il est notamment fait mention de «précipitation et de légèreté blâmable» et aussi «d’absence de causes réelles et sérieuses». Tribord est condamné à payer 10.000 EUR. Un jugement qui vient d’être confirmé en appel le 24 février dernier.

… puis débouté

Ce n’est pas tout. Le 31 octobre, Philippe Gourtay comparait à nouveau, au pénal cette fois, devant le tribunal de Brest. Ce coup-ci, Tribord et la communauté de communes de Landerneau-Daoulas portent plainte contre X pour vols de métaux. Les trois gardiens des deux déchèteries du territoire (Daoulas et Plouédern) sont entendus. On leur réclame différentes sommes, 669 EUR dans le cas de Philippe. Mais, la demande des plaignants est rejetée. «On m’a licencié abusivement, je me suis fait traiter de voleur, on m’a diffamé. Aujourd’hui, je veux être réintégré au plus vite. Avant l’été. Si on est blanchi, il est normal de récupérer son boulot», estime le gardien qui assure que son comité de soutien est prêt à une nouvelle série d’actions (blocage des déchèteries, distribution de tracts) s’il n’était pas entendu. Et c’est aujourd’hui lui qui compte attaquer Tribord en justice.

Contrat renouvelé

Car, s’il a depuis longtemps arrêté sa grève (elle a duré cinq jours), ce Daoulasien, bientôt âgé de 50 ans, est toujours sans emploi. Et c’est toute sa famille qui continue d’être secouée par cette affaire. Un mauvais coup porté à la santé et aux finances d’un couple qui vit avec à peine 1.000 EUR par mois. Dans le même temps, en décembre dernier, la communauté de communes renouvelait le contrat autorisant Tribord à poursuivre la gestion des déchetteries.

(*) Hier, Ronan Le Guen, directeur de Tribord n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le Télégramme du 7 mars 2009

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