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La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

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Par , 5 mars 2009 16 h 28 min

Limiter les déchets, les trier, les recycler.
Tel était le mot d’ordre des écologistes au moment de la lutte de Langazel.
Du plastique, du papier dans les poubelles. tel était l’impératif de la fabrication du combusoc dans l’usine de Plouédern.
Le combat pour une déchetterie et un tri sélectif était donc à l’ordre du jour de l’association “Landerneau-écologie” récemment créée.

Landerneau-écologie entre en scène.
Le CLIN de Landerneau avait été l’une des associations à l’initiative de la mobilisation pour sauver Langazel.
En 1989, à l’initiative de plusieurs de ses membres se créait l’association “Landerneau-écologie” avec pour objectif d’agir pour le développement de l’écologie sous ses aspects environnementaux et politiques à Landerneau.
L’une de ses premières préoccupations devait être la gestion des déchets. Il y avait urgence car les decharges sauvages se multipliaient.

La construction de l’usine de Plouédern était loin d’avoir répondu à ce problème.
L’arrêt de la fabrication du combusoc avait été l’une de ses premières victoires mais pour autant la fabrication d’un compost sans tri préalable ne pouvait être satisfaisante. Par ailleurs que faire des encombrants.
Deux revendications :

  • installer des conteneurs pour trier le papier, le verre et le plastique.
  • créer une déchetterie.

Quand Landerneau refusait les conteneurs
Conteneur pour le plastique, le papier, le verre… chacune et chacun en a un pas très loin de chez lui et s’y rendre est devenu un rituel pour la majorité d’entre nous.
Pourtant il fut un temps où Landerneau était l’une des seules communes du secteur à ne pas en avoir.
L’idée de ces conteneurs était d’origine associative. En particulier la Ligue contre le cancer y voyait une source de revenus. Une excellente idée : limiter l’incinération de produits toxiques causes de cancers en gagnant de l’argent, qui dit mieux ? De nombreuse communes y étaient sensibles et installaient des aires de tri pour les associations.
Mais les landernéens devaient aller à La Forest-Landerneau, Guipavas ou Plougastel pour pouvoir faire ce geste civique.
L’installation de conteneurs était donc urgente et devenait l’objet d’une campagne de Landerneau-écologie.

Il faut se souvenir que depuis 1989 une municipalité de gauche avait remplacé celle de droite. Celle ci avait accepté de créer une “commission extramunicipale environnement” mais le temps passait et elle ne s’était pas réunie ce qui amenait l’association à s’interroger.

Une campagne d’information.
Le seul endroit susceptible de recevoir des déchets encombrants se situait alors au “bois noir” où deux bennes recevaient tous déchets sans discernement.

L’association décidait donc de lancer une campagne d’information en montrant ce qui se faisait ailleurs. En particulier à Plougastel, commune elle même dirigée par la gauche.

L’imagination au pouvoir
Une bonne initiative : celle de Lionel Le Gloanec, surveillant à Saint-Jo et qui mobilise les lycéens. Il est depuis devenu un professionnel du traitement des déchets.

De leur côté les militants de Landerneau-écologie testaient pendant quinze jours un tri sélectif à domicile.

Mobilisation payante

Une première zone de collecte à Saint-Ernel et bientôt la déchetterie. Une nouvelle époque s’ouvrait.
On nous avait prédit que les landernéennes et Landernéens n’étaient pas prêts à trier et à se déplacer. Erreur ! Le succès était éclatant.

Enfin les déchets verts
Les déchets verts sont les plus encombrants et les mieux recyclables. Une aire de compostage était enfin ouverte.

Une vie agitée
Une usine de compostage, une aire pour déchets verts, une déchetterie. Tout cet équipement se devait d’aboutir à une bonne gestion des déchets à Landerneau.

Mais…

Faute d’une collecte sélective à domicile le compost était de piètre qualité. Pour pouvoir rester dans les normes et l’étaler sur les champs d’exploitants peu regardants il fallait le mélanger à celui issu des déchets verts.
Le recours à des sacs jaunes (recyclable) et noirs (vers le compostage) a un peu amélioré la qualité mais en ce mois de janvier 2009 l’usine ferme pour cause de vétusté. Fini le compostage et retour à l’incinération.
Côté déchetterie le fonctionnement laisse encore à désirer et il est difficile d’y voir une réel tri à des fins de valorisation. Les bennes “tout combustible” et “gravats” semblent aptes à tout recevoir. Par ailleurs la politique de l’emploi n’encourage pas une bonne gestion.( voir : Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque).
Le refus des élus de la communauté de communes de rendre publique la gestion de ces installations n’est pas le signe d’une volonté de reprendre les choses en main.

Conclusion ?
Lentement une prise de conscience se fait de la nécessité de limiter et recycler les déchets.
C’est le cas aussi dans le Pays de Landerneau-Daoulas, mais la marge de progression y est encore grande.
Forte heureusement le milieu associatif se renouvèle et invente de nouveaux modes d’action. Le Tri Porteur et sa recyclerie sont là pour en apporter la preuve.

Encore un effort et on y arrivera.

A suivre : La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

La saga des déchets.2. Le scandale du Combusoc.

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Par , 8 février 2009 16 h 46 min

Après l’abandon du site de Langazel, l’idée d’une usine de traitement des déchets à Plouédern voit le jour.

Débute alors le scandale du “Combusoc”.

Arrêter le gaspillage. Recycler les déchets au lieu de les enfouir

C’était l’une des idées phares des écologistes en ce temps de montée en puissance des luttes pour l’environnement. Les CLIN, comités locaux d’information nucléaire, en avaient d’ailleurs fait l’un de leur thème d’action pour l’après Plogoff.


Extrait de Nukleel n°15. Mai-juin 1982. Journal des CLIN édité à Landerneau. Imprimé sur papier recyclé. Cliquer sur les images pour agrandir.

Quand le lobby des serrristes entre en scène

Après avoir été contrainte de renoncer à la décharge de Langazel, la municipalité de Landerneau décidait donc de se diriger vers le traitement.

C’est alors que les serristes de Plougastel et de Guipavas, menés par l’un des leurs, Job Malléjac par ailleurs conseiller général, intervenaient pour proposer le procédé miracle : le Combusoc !

Faire du combusoc, c’est construire une usine pour trier d’une part tout ce qui est combustible et d’autre part ce qui ne l’est pas. Avec le combustible on réalise des granulés qui pourront être utilisés dans des chaudières.

Et là est l’astuce : le combusoc ainsi produit serait livré gratuitement aux serristes qui, par ailleurs, se verraient dotés de chaudières spéciales fournies tout aussi gratuitement par le conseil général.

Et c’est ainsi qu’un beau soir de conseil municipal, le maire de Landerneau faisait circuler parmi les conseillers, des granulés (genre croquettes pour chat remarquait l’un d’entre eux) destinés à faire pousser des tomates à Plougastel et Guipavas.

“Cela ne sent pas mauvais, c’est pratique, c’est une bonne idée..”

Telle était la teneur des propos échangés autour de la table officielle.

Côté public, l’assistance était également fournie. Les animateurs de la lutte contre Langazel avaient tenus à être présents. Et là, consternation !

Vu de loin, avec les lunettes à ne pas voir des conseillers, cela avait l’allure brune de granulés de bois. Il suffisait de les briser pour y retrouver : plastiques de toutes couleurs, brisures de verre, fragments de métaux…

Quant à faire le tri, en amont, du papier, du plastique, il ne fallait pas y penser car la valeur du combustible en dépendait. Une clause du contrat avec les serristes envisageait même un dédommagement de ceux-ci si la valeur calorifique du combusoc se révélait insuffisante.

A peine fini le bras de fer de Langazel s’en engageait donc un second entre la municipalité et les associations afin de la faire renoncer à ce procédé et l’amener à engager une politique de limitation des déchets.

La lutte semblait bien engagée mais c’était sans compter sur l’étrange soutien apporté au maire de Landerneau par le titulaire du “Secrétariat à l’énergie” du premier gouvernement de François Mitterrand.

Un ministre bien mal inspiré

Malgré la mobilisation, l’usine était construite. Il est vrai qu’à l’époque il n’était pas facile de sensibiliser les citoyens aux dangers de l’incinération, surtout si les incinérateurs étaient dispersés dans la campagne.
Vient le jour de l’inauguration. Le maire a invité Edmond Hervé, maire de Rennes et récent “Secrétaire d’Etat chargé de l’énergie”.

Les opposants ont demandé une entrevue au ministre pour lui demander d’infléchir le projet et d’interdire l’usage de ce combustible.

Surprise : le ministre refuse de recevoir la délégation en dehors de la présence du maire, il écoute à peine ses porte-parole et se lance immédiatement dans un discours élogieux vis à vis d’un maire qui a eu le mérite de “transformer des ordures en énergie”. Au passage il se permet de faire la leçon à ces opposants qui n’ont aucun sens du “progrès” représenté par une telle usine.

Consternation à la sortie du bureau du maire. Certains participants se souviendront de cet aveuglement dogmatique quand Edmond Hervé, alors ministre de la santé, fera à nouveau une confiance absolue aux avis des tenants de la “technique”.

Cet aveuglement aura des suites localement. Il vaudra à toute une population d’être intoxiquée pendant dix ans par les fumées, les cendres et les mâchefers issus des chaudières alimentées au combusoc.

Le problème, monsieur Hervé, était, lui aussi, un problème de santé publique. Dommage de ne pas l’avoir compris.

Dix ans sous les fumées polluantes.

Progressivement, cependant, les riverains des incinérateurs commencent à s’inquiéter. Il faut dire que les fumées étaient loin d’être invisibles.

A Landerneau le travail d’information sur le traitement des déchets a été repris par la toute nouvelle association “Landerneau Ecologie” dont nous reparlerons à l’occasion de nouveaux épisodes de cette saga.

L’usine est toujours dans son collimateur mais le nouveau maire socialiste, élu en 1989, ne semble pas pressé, contrat oblige, de mettre fin au scandale.

Il faut attendre le début de l’année 91 pour que naisse l’espoir d’une solution. Regroupés au sein de l’association “Avel Elorn”, les riverains ont fait analyser le combustible qui se révèle riche en métaux lourds.

Minamata ou Seveso ?

D’emblée l’accent est mis sur la présence de métaux lourds dans le combustible et donc dans ses fumées : du mercure, de l’arsenic, du cadnium, du plomb…..

On se souvient alors de Minamata et de l’intoxication par le mercure des familles de pêcheurs japonais. Le drame de cette population avait fait l’objet d’un film que le CLIN avait fait projeter à Landerneau.

La pollution est à l’évidence d’une extrême gravité. Une analyse du sang des riverains ou du lait maternel, comme on le pratique aujourd’hui, aurait été révélatrice.

Surtout qu’il n’y a pas que les fumées : les cendres et les mâchefers venaient s’étaler dans les chemins et dans des décharges non contrôlées si nombreuses en cette période. Les nappes phréatiques recevaient donc leur doses de polluants infiltrés qui pouvaient se retrouver dans l’eau des captages autonomes pour l’alimentation en eau domestique assez nombreux encore dans le secteur.

Nous nous sommes souvenus de ces mâchefers dans les chemins creux quand on a voulu implanter une plateforme de maturation à Ploudaniel.

Mais le mercure n’était sans doute pas le polluant principal.

On sait à quel point les incinérateurs dégagent de la dioxine, ce polluant extrêmement toxique et cancérigène mis en lumière par la catastrophe de Sévéso.

Les chaudières utilisant le combusoc n’avaient aucun de ces filtres rendus obligatoires aujourd’hui. C’est dire le niveau d’intoxication subi par les habitants pendant 10 ans. Sans noircir le tableau il est possible d’imaginer que nombre de personnes subissent, encore aujourd’hui, les effets de cette pollution ancienne.

Le contrat avec les serristes prenant fin, l’occasion était bonne de changer de processus et surtout de passer l’éponge et d’oublier les 10 ans de pollution.

Par ailleurs, les chaudières n’avaient pas supporté la toxicité du combustible. Le PVC était alors un de ses constituants principaux dont la combustion produisait de l’acide chlorhydrique parmi d’autres composants chlorés.

Profitant de l’occasion, les serristes n’hésitaient pas à revendiquer une aide à la reconversion afin de pourvoir se brancher sur la conduite de gaz naturel qui était la nouvelle mode en matière d’alimentation énergétique des serres !

Du combusoc au compost

De Langazel à Irvillac

Que faire de l’usine ? La fermer et faire autre chose ?

On se contentera de la modifier légèrement pour récupérer les matières cabonées afin d’en faire un “compost” qui bientôt transformera les terres agricoles en champs d’épandage se colorant du bleu des sacs poubelles les jours de pluie. Un nouvel épisode de cette Saga sur lequel nous reviendrons.

Mais que faire des rebus ?

Fort heureusement il y a un maire à Irvillac qui se débarrasserait bien de certains terrains. Autre épisode à suivre.

A suivre : La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

La saga des déchets.1.Zone humide de Langazel. Une lutte exemplaire il y a trente ans.

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Par , 26 janvier 2009 16 h 59 min

Décembre 1978, de nombreux habitants du pays de Landerneau apprenaient qu’il y avait, près de chez eux, une des plus belles zones humides de Bretagne. L’information venait de la Société pour l’Etude et la Protection de la Nature en Bretagne (SEPNB) devenue depuis “Bretagne Vivante”.

La raison ? Informer et mobiliser contre un projet de décharge en plein ciel prévue sur le site. Le promoteur du projet était le conseil municipal de Landerneau qui entendait ainsi transférer l’abominable décharge du “bout du quai” sur la rive gauche de l’Elorn vers ce site plus discret.

Vue de Langazel extraite du site de l’Association de Langazel

Trente ans après.
Dans son numéro de janvier 2009 de Al Louarn, la section “Rade de Brest” de Bretagne Vivante, nous propose, sous la plume de Jean-Pierre le Gall, l’un des acteurs de cette aventure, de ne pas oublier cet évènement qui mériterait que l’on en fête cette année les trente ans.
Ci dessous l’article de Al Louarn

La zone humide de Langazel : 30 ans déjà !

Les anniversaires se succèdent : 50e pour Bretagne Vivante-SEPNB, 40e pour Eau et Rivières, 30e pour le sauvetage de la zone humide de Langazel en Trémaouézan.

C’est par un dimanche pluvieux de décembre 1978 que 400 courageux manifestants (dont 2 cavaliers) se sont retrouvés sur le site de Langazel pour sauver une zone humide.
En effet, en 1978, le SIVOM de Landerneau projette d’abandonner (sous la pression préfectorale) une décharge située sur les rives de l’Elorn et recherche un site en vue d’établir une usine de traitement d’ordures ménagères. Elle jette son dévolu sur Langazel (zone de peu d’intérêt agricole et éloignée des habitations) dernier grand complexe humide du Léon intérieur situé aux sources de l’Aber Wrac’h, fontaine de 80 000 léonards. C’est aussi la plus ancienne tourbière de Bretagne (12000 ans).

Heureusement les habitants de Trémaouézan réagissent très vite et s’organisent en comité de défense. Ils prennent contact avec la section Nord Finistère de la SEPNB qui assurera le suivi scientifique et servira de relais avec l’APPSB (devenue Eau et Rivières) et l’APP de l’Elorn (devenue L’AAPPMA), tout en intervenant auprès des élus locaux et départementaux.
Le comité de défense, appuyé par la municipalité, organise des réunions publiques, une marche sur le site, l’envoi de dossiers aux conseillers généraux et diffuse des brochures d’information.

Les responsables du SIVOM, devant cette mobilisation, abandonnent le projet et l’usine de retraitement sera construite à Saint Eloi. Langazel est classé grâce à un arrêté de protection de biotope le 10 octobre 1984.

Lors de son assemblée générale en 1985, la SEPNB décerne le prix Hermine au maire de Trémaouézan et à son équipe municipale pour l’action menée en faveur de la tourbière.

En 1979 est créée l’association de Langazel qui succède au comité de défense, c’est elle qui gère le site tout en développant des actions d’éducation à l’environnement. 137 hectares (sur les 230 de la ZNIEFF) sont inscrits comme site Natura 2000 sur lequel on peut voir des espèces patrimoniales.

Plantes remarquables : Sphaigne de la Pylaie, Rhunchospore, Rossolis, Linaigrette, Pédiculaire des marais …
Amphibiens : alyte accoucheur, triton marbré.
Invertébrés : damier de la succise, écaille chinée, escargot de Quimper, lucane cerf volant.
Oiseaux : engoulevent d’Europe, pic noir, faucon émerillon, hibou des marais, fauvette pitchou …
Bref, tout un monde fascinant aux portes de Brest et pourtant largement méconnu.

Jean-Pierre Le Gall (Rade de Brest)


La Rossolis à tête ronde.Plante carnivore symbole, avec la linaigrette (ci-dessous), de la lutte de Langazel

Souvenirs, souvenirs….
L’article de Jean-Pierre Le Gall fait remonter d’autres souvenirs chez les militants présents sur le site en ce décembre pluvieux de 1978.

De Plogoff à Trémaouézan.

Pour comprendre l’ambiance, ne pas oublier que nous étions en pleine mobilisation contre la centrale nucléaire de Plogoff. Bretagne Vivante (alors SEPNB) et Eau et Rivières (alors APPSB) étaient partie prenantes de cette lutte.

Mais il y avait surtout à Landerneau un CLIN (Comité local d’information sur le nucléaire) très actif. Il assumait d’ailleurs la responsabilité du journal régional des CLIN, Nukleel, imprimé chez la toute renaissante imprimerie Cloître. Ce CLIN a été le moteur essentiel de la mobilisation sur la ville Landerneau.

C’est lui, en particulier, qui a été à l’initiative de “l’occupation” pacifique de la mairie de Landerneau où se tenait la réunion du SIVOM qui devait statuer en dernier recours et qui, finalement, devant la réprobation générale, renonçait à ce projet.

Ne pas oublier non plus l’opposition de la Société de Chasse active sur Trémaouézan. Ecologistes et Chasseurs unis : une première qui méritait d’être signalée.

Si je me souviens de la forte mobilisation du comité de défense créé à Langazel, je n’ai pas le souvenir d’un appui de la municipalité de Trémaouézan. Il me semble que, bien au contraire elle soutenait le maire de Landerneau, Ferdinand Grall, originaire lui même de Langazell, et auteur malheureux, mais heureusement pas obstiné, du projet. Ce sont les élections municipales suivantes qui ont amené, à Trémaouézan, une nouvelle municipalité en partie issue du comité de défense.

Un comité de défense très actif
Une mobilisation ne fonctionne que si elle est soutenue localement. Et c’était bien le cas à Trémaouézan. Là aussi des personnes de tous âges et de toutes origines se découvraient pour la première fois manifestants.

Un apport essentiel : celui de Jean Kernéis photographe amateur, au bon sens du terme, mais aussi expert et passionné qui avait fait de Langazel son terrain de chasse photographique principal.

Dès les premiers rendez-vous, sa collection photographique renforçait, s’il en était besoin, la conviction qu’il y avait, à Langazel, un site de première qualité à protéger. Les expositions que, par la suite, il a réalisée, avec les photographes qui l’avaient rejoint, étaient un des points forts des fêtes de la bruyère organisées par l’association à partir de 1984.

Une belle renaissance
Une fois la décision d’abandonner le projet de décharge prise, le comité de défense et la nouvelle municipalité élue en 1983 ne restaient pas inactifs.

En témoigne la Chronologie publiée sur leur site :
1979 : Création de l’association
1984 : Organisation de la 1ère Fête de la Bruyère et protection de 120 ha du site.
1985/86 : Création par les bénévoles d’un circuit de randonnée de 7 km.
1991/92 : Embauche du 1er salarié et accueil de classes de nature.
1993 : Première opération de gestion : achat d’animaux et mise en place du pâturage extensif.
1994 : Acquisition de 25 ha par le Conseil général du Finistère et création d’une zone de préemption départementale (140 ha).
1995 : Signature du Contrat Nature 1995-1998
1999 : L’association est désignée comme opérateur local Natura 2000 La tourbière de Langazel est datée comme étant la plus ancienne de Bretagne + de 10 000 ans).
2000 : Signature du Contrat Nature 2000-2003
2001 : Acquisition de 3 ha de prairies humides.
2003 : validation du document d’objectifs NATURA 2000
Aujourd’hui, l’association est forte d’une équipe de 2 salariés, et d’une vingtaine de bénévoles parmi ses 80 membres.

Une nouvelle vie
La commune elle même s’est mise à revivre, à commencer par l’école qui semblait vouée à la fermeture et qui a vu rapidement de nouvelles classe s’ouvrir et, bientôt, ses locaux s’agrandir.


De l’école à la nature et aux classes nature… L’Asssociation de Langazel, a été agrée par l’éducation nationale pour son projet d’éducation à l’environnement auprès de publics très variés.

Des randonnées naturalistes, des classes de nature ou d’écologie, des ateliers nature sont ainsi encadrés par des animateurs professionnels de l’association.

On comprend pourquoi de nouveaux habitants se sont installés à Trémaouézan.

Bon anniversaire Langazel !

En cette période de crise environnementale, économique et sociale, Langazel est un encouragement à ne jamais renoncer.

Bon anniversaire et longue vie à Langazel.

Plongée dans les archives du CLIN
Tract d’appel à la manifestation

Quelques bonnes feuilles du dossier d’information réalisé par la SEPNB
Il faut savoir que l’Aber Wrac’h prend sa source à Trémaouézan.

Une faune et une flore à découvrir.







Voir aussi : La saga des déchets.6.Langazel fête les trente ans de son action pour la Nature.

A suivre :La saga des déchets.2. Le scandale du Combusoc.

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