Charte de l’environnement : à peine votée, déjà bafouée

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Par , 7 mars 2005 16 h 59 min

“Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.”, nous dit le premier article de la Charte de l’Environnement. Or le Ministère de l’Ecologie envisage de prendre un arrêté réduisant la distance minimale des habitations à respecter lors de l’épandage, dans les cas où le lisier aurait été “hygiénisé” avec des additifs biologiques et n’entraînerait plus de nuisances olfactives. Un additif, même biologique, non seulement ne réduit pas la pollution mais ajoute souvent une nouvelle pollution chimique à la pollution existante. On a testé, par exemple, des produits qui endorment les terminaisons nerveuses du système olfactif, les verra-t-on utiliser en oubliant que l’odeur, plus qu’une nuisance, est souvent aussi signal de danger. Car les gaz contenus dans les lisiers (ammoniac, sulfure d’hydrogène) ne sont pas uniquement nauséabonds, ils sont nocifs.

“Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement”, dit le deuxième article de la Charte. Pourtant c’est à nouveau le ministre de l’écologie qui prévoit de relever les seuils à partir desquels les élevages intensifs, dont les déjections polluent sols et cours d’eaux, doivent être soumis à enquête publique. Pour faire bonne mesure il se prépare à autoriser les gros exploitants à s’agrandir encore en rachetant une partie des droits d’émissions d’azote d’éleveurs partant à la retraite ou contraints à cesser leur activité, encourageant ainsi la concentration des élevages. Quand on sait que la plupart de ces gros élevages sont situés dans les régions déjà les plus saturées, on imagine que loin d’être préservé, l’environnement va être encore un peu plus pollué. Les “accidents” récents survenus dans de grosses exploitations supposées être “aux normes” sont là pour nous éclairer. La France s’empoisonne et nous regardons ailleurs, pourra encore dire un personnage célèbre…

Pourquoi privatiser le centre de tri de Brest ?

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Par , 6 mars 2005 17 h 15 min

A l’occasion d’un dossier relatif au tri des déchets domestiques on apprenait que Brest métropole avait décidé de confier la gestion de son centre de tri à une entreprise privée.

Ce centre de tri, qui emploie une quarantaine de personnes, pour la plupart sous contrats aidés, traite les déchets de Brest métropole et de la communauté de Landerneau-Daoulas.

La raison invoquée par Jean-Luc Polard, vice-président de Brest métropole, est « la collectivité n’a pas à faire d’insertion ». C’est donc pour lui une double réussite : d’une part la gestion d’un équipement public est confié au privé et d’autre part la collectivité abandonne la mission indispensable de réinsertion par l’économie de personnes en difficulté. Si ce n’est pas une politique ultra-libérale et anti-sociale, il faudra m’expliquer ce que c’est.

Les dossiers permettant la réinsertion par l’économie ne font pas légion. Le secteur du tri des déchets permet de telles activités, il est donc du devoir d’une collectivité de développer ces initiatives et de les faire vivre car il ne faut pas compter sur Veolia et autres pour faire du social.

Si l’entreprise qui sera choisie décide d’embaucher les employés du centre de tri selon un contrat de travail normal, à un niveau de rémunération basé sur le SMIC et non le RMA alors je me serai trompé dans mon analyse.

Lutte contre la pollution en Bretagne : le compte n’y est pas.

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Par , 20 février 2005 17 h 00 min

“La moitié des excédents d’azote organique est résorbée” titre la presse après la récente réunion, sous la présidence de Bernadette Malgorn, préfète de région, du “Comité de suivi du plan d’action de la charte de développement de l’agriculture et pour la reconquête de la qualité de l’eau”. Un beau titre, certes, mais qu’en est-il de la réalité.

51% d’azote résorbé, nous dit-on, en précisant que, sur un objectif 43 900 tonnes d’azote organique à résorber en Bretagne, on en est arrivé à en éliminer, du moins sur le papier, 22 685 tonnes. D’autre part, nous dit-on, l’utilisation d’azote minéral a baissé de 15 000 tonnes pour un objectif prévu de 30 000 tonnes. L’ensemble ferait donc une résorption de l’ordre de 38 000 tonnes ( soit 168 000 tonnes de nitrates).

Or, que nous apprend l’excellent document publié par la Région Bretagne et la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) sous le titre “Chiffres clés de l’environnement en Bretagne” ? Que même si les objectifs étaient atteints nous serins loin du compte car, nous dit le rapport : “Le flux annuel d’azote sous forme de nitrates apporté par l’ensemble des rivières bretonnes dans nos eaux littorales est estimé à 110 000 tonnes (487 000 tonnes de nitrates – NO3), en année de pluviométrie moyenne” ( p28). Le rapport précise qu’en l’année 2000 ce flux était de 150 000 tonnes (664 000 tonnes de nitrates), soit près de 1,5 fois celui de la Seine dont le bassin versant est pourtant 2,5 fois supérieur à celui de la Bretagne.

Si on en croit ces chiffres donc, le jour où l’objectif de résorption de 74 000 tonnes de nitrates sera atteint, il en restera encore autant en excès qui viendront s’ajouter à la pollution déjà existante.

Mais qu’en est-il même de cette résorption partielle supposée. Le journal “Paysan breton” publie les statistiques agricoles pour 2003. On y lit, qu’après une année 2002 en hausse, la production porcine s’est stabilisée mais que dans le même temps les livraisons d’engrais azotés ont augmenté de 24%. Elles atteignaient 141 000 tonnes soit de l’ordre de 30 000 tonnes de plus qu’en 2002, soit plus des ¾ de la résorption annoncée..

Quant au paramètre nitrates dans l’eau de boisson. Son taux a baissé nous dit-on mais ces résultats sont à prendre avec des pincettes. D’abord parce que les captages les plus pollués ont été abandonnés et n’entrent plus dans la statistique. Ensuite parce que l’eau “dénitratée par traitement” prend une proportion de plus en plus grande, ensuite parce que l’extraordinaire sécheresse de 2003 est venue brouiller tous les paramètres et comme l’indique le rapport de la DIREN : ces variations sont ” très liées au contexte hydrologique de l’année” (p 39). Force est ce constater d’ailleurs que la baisse du taux de nitrates est la même sur les secteurs d’action renforcée du plan Bretagne Eau Pure et sur ceux qui ne bénéficient d’aucune mesure particulière.

Entendons nous bien. Il ne s’agit pas de dire que rien n’est fait. Vu les sommes investies, en particulier par les contribuables et les consommateurs d’eau, ce serait un comble ! Mais il faut refuser les discours anesthésiants. La directive cadre européenne nous impose de retrouver, pour 2015, un bon état écologique de l’eau de nos rivières. Cela veut dire, non seulement résorber la totalité des 100 000 à 150 000 tonnes de l’excédent de nitrates connu mais aller encore plus loin pour faire descendre cette pollution à des taux inférieurs aux 15 mg qui seront nécessaires pour endiguer la prolifération d’algues vertes, ou au minimum, dans un premier temps, inférieurs aux 25 mg du nombre guide européen.

Ce ne sont pas des discours que nous attendons de la part des représentants de l’état mais une action à la mesure des enjeux.

Economiser les énergies, promouvoir les énergies renouvelables, sortir du nucléaire …

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Par , 15 février 2005 17 h 41 min

Une réunion très suivie à Landerneau. C’était un pari.

Pourrions nous intéresser les landernéens et leurs voisins du Nord Finistère à un débat sur l’énergie ? Pari gagné, plus de 90 personnes étaient présentes à la réunion organisée le mercredi 9 février par les associations “Démocratie, écologie, solidarité” (DES) et “S-Eau-S”.

La soirée débutait par un exposé de Gérard Borvon sur le problème de l’énergie en France et en Europe (voir pièce jointe). Tableaux et graphiques rappelaient que les deux tiers de l’énergie consommée en France sont d’origine fossile, que l’essentiel est consommé par les transports et l’habitat et que ces deux secteurs sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Pour ce qui est de la production d’électricité, il est mis en évidence une production excédentaire : 17% de la production française doit être exportée. Cette surproduction liée au programme électronucléaire s’accompagne d’un retard dramatique dans le domaine des énergies renouvelables.

Jean-Paul Aucher, adjoint au maire de Lorient chargé de l’Environnement exposait ensuite le remarquable effort réalisé par cette ville dans le domaine des économies d’énergies. Est particulièrement remarquable la continuité d’une politique initiée dans les années 80 et poursuivie, dans le cadre d’un consensus politique, par les municipalités qui se sont succédées. Jean-Paul Aucher devait particulièrement insister sur l’intérêt de la création d’emplois municipaux exclusivement consacrés aux économies d’eau et d’énergie. A partir de 10 000 habitants, estime-t-il, une collectivité peut justifier la création d’un emploi plein temps sur cette fonction. Ses propos étaient relayés par ceux de Paul Recuet, directeur d’Energence, présent dans la salle.

Bertrand Poyet du bureau d’étude ETD de Landerneau, apportait le point de vue du professionnel et évoquait en particulier les perspectives de l’éolien en Bretagne. Dans le cadre des accords de Kyoto de lutte contre l’effet de serre, La France s’est engagée à produire 21% de son électricité sous forme renouvelable. Pour atteindre cet objectif, l’éolien est une des formes les mieux adaptées. La Bretagne étant une des régions les mieux placées pour cette production. Bertrand Poyet insistait particulièrement sur l’intérêt d’investissement local dans ce domaine à partir de plusieurs exemples européens. L’engagement des collectivités locales peut être à la fois un gage du succès de l’opération et une garantie que la concertation sera menée avec l’ensemble des parties concernées. L’idée que cette participation devrait aller jusqu’au financement des installations par les collectivités était reprise par plusieurs intervenants.

Laurent Maugis clôturait les interventions en présentant son expérience personnelle. Propriétaire d’une maison datant des années 1950 à Plouédern, il a décidé de s’équiper en chauffe-eau solaire pour le sanitaire et en pompe à chaleur air/air pour le chauffage. Les subventions accessibles étaient présentées ainsi qu’un bilan technique et économique. Bilan positif dans les deux registres. Laurent Maugis est satisfait du fonctionnement de ses installations et peut annoncer une économie moyenne de 100 euros par mois.

Le débat avec la salle manifestait l’intérêt que la présence importante de participants laissait supposer. L’idée générale étant que chacun peut agir pour économiser l’énergie et développer les énergies renouvelables. Quelques échanges avec des personnes hostiles au développement de l’éolien suite, semble-t-il, à des expériences locales ressenties comme négatives, montraient la nécessité d’un cadre bien défini pour le développement de l’éolien et la nécessité d’une concertation avec les riverains. Il apparaît à l’évidence qu’une implication plus grande des collectivités locales serait de nature à éviter certains problèmes liés à la recherche maximale d’un profit à court terme par certains promoteurs privés. Ceci étant posé, il semble évident que le développement des énergies renouvelables, y compris l’éolien, peut être une chance pour la Bretagne. Des installateurs présents dans la salle étaient là pour le confirmer.

Deux rendez-vous doivent suivre :

  • Vendredi 25 février à 15 heures. Présentation des éoliennes de Dirinon construites par EDF. Rendez-vous sur le site.
  • Vendredi 4 mars à 15 heures. Présentation de la maison de Laurent Maugis à Plouédern. Lieu de rendez-vous à préciser

Jean-Pierre Thomin n’a pas mérité ce prix

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Par , 7 janvier 2005 17 h 21 min

L’association, animée par Rémi et Sonia Fraquet, et basée dans la presqu’ile de Crozon, mène un combat exemplaire visant à protéger les forêts primaires et les droits des peuples autochtones qui y vivent. Tous les deux luttent contre le pillage des forêts vierges en incitant les élus et les consommateurs à renoncer à l’emploi de bois issus des forêts primaires au profit de bois locaux.

En accordant une récompense à Jean-Pierre Thomin, l’association Peuples des forêts primaires a été abusée.

En 1999, à l’initiative d’un élu de l’opposition, le conseil municipal de Landerneau a renoncé à l’emploi des bois tropicaux. En primant Jean-Pierre Thomin pour la protection des forêts, l’association Peuples des forêts primaires montre qu’elle ne connaît pas Landerneau. Si le conseil a voté une motion contre la déforestation en milieu tropical, il ne faut pas oublier que le Maire de Landerneau est l’artisan principal de la déforestation dans sa propre commune. Que dire du bois du Tourous qui a été saccagé ? Que dire du bois de Pencran que Jean-Pierre Thomin espère vouer au même sort ? Toutes les associations de protection de la nature de Bretagne se sont opposées à ces projets (Bretagne Vivante -SEPNB, Eau & Rivières de Bretagne, APPMA, S-EAU-S, …).

Par contre je propose que l’on réfléchisse au prix de la délocalisation puisqu’aujourd’hui à Landerneau, on emploie des pavés importés de Chine (Médiatèque, Maison des services publics, …).

Contournement nord de Brest

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Par , 2 janvier 2005 17 h 23 min

Sous l’impulsion de la CUB, le Pays de Brest a prévu la réalisation d’un contournement de Brest par le nord qui partirait de St-Renan jusqu’à La Forest-Landerneau en passant par Plabennec. A partir de La Forest le plan prévoit un nouveau pont de type autoroutier sur l’Elorn ainsi qu’une 4 voies jusqu’à Daoulas.

Certains laissaient entendre que ce projet avait du plomb dans l’aile et qu’il était parti plus ou moins aux oubliettes. François Cuillandre semble le remettre à l’ordre du jour, du moins c’est ce qui ressort d’un article paru dans OF le 30 décembre 2004.

Ce projet concerne l’ensemble du Pays de Brest et je ne nie pas que certains points soient intéressants pour l’agglomération brestoise (contournement de Lambézellec par exemple). Par contre ce projet s’inscrit dans une politique durable d’accroissement des déplacements par la voiture et doit de ce point de vue être combatu. Pire, il encourage la voiture en prévoyant le doublement du trafic à moyen terme sur la RN12 au nord et sur le pont de l’Iroise au sud.

Poursuivre dans cette politique conduira à augmenter l’émission des gaz à effets de serre dans la région de Brest. C’est donc un projet ringard et polluant.

Plutôt que de poursuivre dans cette voie, Brest serait mieux inspiré en intensifiant son projet de tramway et en réalisant, par exemple, la ligne prévue dans le plan de déplacement urbain de la ville consistant à utiliser l’ancien pont de l’Iroise pour une ligne de transports en commun. Cela permettrait aux nombreux travailleurs de la presqu’île de laisser leur voiture à Plougastel et de rejoindre la gare ou la Place de la Liberté par une navette. Cette idée est de loin préférable à celle consistant à construire une nouvelle autoroute sur l’Elorn en pleine zone Natura 2000.

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