Voie de Lanrinou : réponse à l’interview de Triskalia
Dans les colonnes du Télégramme du 9 juin, un article «Voie de Lanrinou : des années d’attente» est publié, basé sur l’interview de Frédéric Soudon, directeur de la communication de Triskalia.
Son propos a le mérite de poser clairement les bases du débat et il l’aborde en basant son argumentation sur des faits précis. Ceci est tout à son honneur car il communique des données essentielles qui n’avaient pas encore été rendues publiques.
Nous apprenons que seulement 50 camions entrent et sortent de la coopérative quotidiennement, ce qui représente un trafic moyen de 10 par heure dont l’essentiel se fait en direction ou en provenance du nord, c’est à dire de la RN12. A partir de ces données il est enfin possible de débattre en terme précis sur l’utilité de la voie de Lanrinou.
Aujourd’hui nous souhaitons l’aborder sous 2 angles:
Soulager le centre ville de Landerneau
Nous comprenons Frédéric Soudon lorsqu’il souhaite que le centre ville soit soulagé du trafic de camions générés par la coopérative. C’est ce que nous avait dit le directeur lorsque nous l’avions rencontré en 2003. Par contre nous ne le rejoignons pas lorsqu’il affirme que la voie de Lanrinou soulagerait significativement le centre ville. L’étude de transport de la communauté de commune nous a appris qu’aux heures de pointe, la voie de Lanrinou ne détournerait que 85 véhicules par heure alors que ce sont 1 330 véhicules qui transitent en ville au même moment. L’impact de la voie ne serait donc que de 6%, ce qui est notoirement insuffisant.
La bonne proposition c’est d’utiliser des itinéraires de contournement de la ville qui peuvent être aménagés et fléchés. Cela permettrait à Landerneau de ne plus être une des dernières villes de France à autoriser le transit des poids lourds en ville.
Sous l’angle financier
A la différence de la coopérative, la collectivité doit aussi aborder le sujet sous l’angle financier. Le budget de la route est de 9 000 000 d’euros, soit de l’ordre de 14 000 000 avec les frais financiers. Si on rapporte ce montant au trafic potentiel de poids lourds sur une période de 30 ans (375 000 camions selon les données de Triskalia), il apparaît que l’investissement représente 37 euros par rotation, sans compter le rallongement des trajets qu’imposerait la voie de Lanrinou. C’est considérable ! A titre de comparaison le péage du pont de Normandie est 3 fois moins cher… autant dire que la Voie de Lanrinou serait la route la plus chère de l’ouest.
Revenons sur terre et arrêtons de dépenser l’argent public de cette façon. Aujourd’hui, la priorité c’est sécuriser les parcours existants et investir dans les transports en commun afin de nous permettre de réduire les transports individuels.