Nouvelle étude sur la mortalité due à la pollution de l’air. La Bretagne n’est pas épargnée.

Par , 7 juillet 2016 9 h 40 min

La Bretagne n’est pas épargnée par la pollution de l’air. C’est ce que nous apprend la lettre d’information du 5 juillet 2016 de Bretagne-Environnement citant une étude de Santé publique France et de la Cire Ouest qui ont analysé l’impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France, et notamment en Bretagne.

Ils ont mesuré les concentrations moyennes annuelles en particules fines les plus nocives, les (PM2,5).

“Plus de la moitié de la population bretonne habitait dans des communes où cette concentration dépassait 10 μg/m3, valeur recommandée par l’OMS [ 2]. Les zones aux plus fortes concentrations sont sans surprise les communes de plus de 100 000 habitants (11,5 μg/m3). C’est dans le Finistère, nous dit l’étude, que les concentrations sont les plus faibles (< 9 μg/m3)."

Rappel : que penser de ces chiffres pour le Finistère quand on sait que, simplement à Landivisau pendant l’enquête publique, Air Breizh à noté une moyenne de 14,6μg/m3 pendant la période dite “estivale” et 13,2μg/m3 pendant la période “hivernale” avec des pics de 43,8μg/m3 et 47,8μg/m3. Et ceci alors que les périodes de mesure choisies étaient celles connues pour être celles de plus faible pollution.

“Dans un scénario où la qualité de l’air serait identique à celle des communes les moins polluées, c’est-à-dire celle des communes des sommets montagneux (5 μg/m3), plus de 2 000 décès seraient évités en Bretagne”, ajoute l’étude. Etant donné ce que nous constatons des chiffres réels ce nombre pourrait même être dépassé.

En savoir plus :

Lire l’étude ” Impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France : point sur la région Bretagne”

Santé publique France

CIRE : Cellule inter-régionale d’épidémiologie de l’Ouest

Que penser de ces chiffres ?

L’article pointe les particules fines les plus nocives : le PM 2,5

Par qui sont-elles émises ?

air breizh.13.

Noter la part importante des transports et de l’agriculture.

Où sont-elles mesurées en Bretagne ?

air breizh.12.

Si on en croit la carte il n’existe que six points de mesure : 5 en site urbain et 1 sur le seul site rural où sont effectuées les mesures (Guipry). En dehors des grandes villes pas de mesures. Dans le Finistère, un seul point de mesure à Brest. Difficile dans ce cas de parler de “moyenne régionale”

Où ne sont-elles pas mesurées ?

Sur la plus grande partie du territoire breton. Noter le vide sidéral entre Saint-Brieuc et Brest. En particulier à Landivisiau, site de trafic avec la RN12 et site rural soumis à de multiples épandages agricoles.

Une première nécessité : augmenter le réseau des mesures.

Une évidence : l’absence de mesures de la pollution de l’air, ou des mesures truquées dans le cadre de l’enquête publique, ont servi de justification au fait que Landivisiau ait été choisi comme lieu d’implantation d’une centrale électrique au gaz.

Rappelons les raisons invoquées par la commission de régulation de l’énergie du 29 mars 2013.

” Le projet arrivé en tête du classement établi par la CRE est le projet « Réussir ensemble », porté par un consortium composé de Direct Energie Génération SAS et de Siemens Project Ventures.

Le ministre envisage de retenir ce projet. Il a saisi la CRE pour avis sur ce choix.
Les critères d’évaluation des offres étaient définis au chapitre 5 du cahier des charges :

CRITÈRE

Prime : 45

Date de mise en service : 25

Choix du site et environnement : 30

Total : 100

Le projet « Réussir ensemble » :

― a été classé premier, avec un écart important par rapport aux autres candidats, au titre du critère de la prime fixe demandée pour couvrir les surcoûts liés à la localisation de l’installation, à l’acheminement du gaz et à la date de mise en service ;

― est caractérisé par les délais prévisionnels de mise en service les plus courts parmi l’ensemble des offres déposées ;

― a obtenu la meilleure note sur le critère « choix du site et environnement ». On peut en particulier noter, parmi d’autres, les éléments suivants :

Le site retenu est la zone agricole du Vern sur la commune de Landivisiau. Ce site est éloigné des zones naturelles protégées. Un espace a été préservé autour de la partie du site présentant un potentiel écologique…Le site de Landivisiau présente une exposition favorable aux vents dominants et n’est pas déjà le lieu d’émissions polluantes. Il écarte ainsi tout risque significatif de dépassement des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement. “

Premier critère, 45 points, la prime : On sait ce qu’il en est aujourd’hui avec la contestation par la Commission Européenne.

Deuxième critère, 25 points, le délai : plus de trois ans et pas encore le premier coup de pioche (nous y sommes évidemment pour quelque chose et ce n’est pas fini).

Troisième critère, 30 points : l’environnement : si le site de Landivisiau n’est pas “le lieu d’émissions polluantes”, il en est le réceptacle et est déjà soumis régulièrement à des dépassements significatifs “des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement”. Bien qu’effectuées dans une période de faible pollution, les mesures faites par Air Breizh pendant l’enquête publique indiquaient déjà des taux de PM2,5 très supérieurs à la norme de l’OMS.

Total : aucun critère n’est justifié et surtout pas celui de l’environnement !

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