Commentaires fermés sur Malgré les projections du pacte électrique breton, toujours pas d’augmentation de la consommation électrique en Bretagne. Mais du retard en matière d’énergies renouvelables.
2010. Consommation électrique en Bretagne : 21,1TWH
2021. Consommation électrique en Bretagne : 21,3TWH
Que prévoyait le pacte électrique breton de Le Drian ? 24,7TWH dans le scénario de référence.
La réalité ? Une stabilisation de la consommation depuis la signature du Pacte !
Ce que confirme le rapport de RTE : “Après correction du facteur météorologique*, la consommation s’établit à 21,3 TWh, soit un niveau stable par rapport à 2020. La consommation en 2021 confirme la tendance à la stabilisation observée depuis plusieurs années”
Par contre pour ce qui est des énergies renouvelables la Bretagne n’est pas au rendez-vous.
Les prévisions : 3600 Mw en 2020
La réalité : 1672 Mw en 2020 et 1810 Mw en 2021 (50% de l’engagement)
Plus facile de laisser Total construire une centrale climaticide à Landivisiau que de tenir ses engagements en matière d’énergies renouvelables.
Nous apprenons avec tristesse le décès de notre amie Anne-Marie Boudou. Nous garderons le souvenir de son sourire lumineux, de sa joie de vivre et de la force de ses convictions. Conseillère Régionale elle avait fait de la lutte contre le dérèglement climatique une de ses priorités. On se souvient qu’elle a inlassablement soutenu la mobilisation contre le projet de centrale à gaz climaticide de Total à Landivisiau. Rappelons pour mémoire la lettre qu’elle adressait, avec René Louail, à la ministre Ségolène Royal pour lui demander l’abandon de ce projet.
“il nous apparaît urgent d’avoir un véritable débat sur l’opportunité et les conséquences de l’implantation des centrales électriques, notamment en termes de sécurité énergétique, de pérennité des services publics du gaz et de l’électricité, et de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre.
En conséquence, nous vous demandons un moratoire sur le projet de construction d’une centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau.
Latransition énergétique pour sortir des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, uranium) est aussi possible en Bretagne au bénéfice de l’intérêt général. L’État et la Région Bretagne s’honoreraient de s’y engager dès maintenant par cette décision et une accélération des deux autres volets du Pacte électrique breton.”
Avec la mise en service de la centrale à gaz de Total à Landivisiau allons nous voir la fin des centrales de Dirinon et Brennilis dont la puissance cumulée dépasse celle de Landivisiau et qui ne fonctionnaient que quelques heures chaque année.
Comme chaque année à la même période, la Bretagne vient de subir un épisode de pollution majeure de l’air aux particules fines. Un avis a été lancé par l’association agréée pour la protection de la qualité de l’air, Air Breizh, concernant un dépassement du seuil en particules fines (PM10). Il est recommandé de limiter leur activité aux personnes dites vulnérable , femme enceinte, nourrisson, jeune enfant, personne de plus de 65 ans, personne asthmatique, personne souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires. Rappelons que l’on estime à 3000, chaque année, le nombre de décès prématurés dus à la pollution de l’air en Bretagne.
Noter que cette présence de PM10 dans l’air est accompagné de celle de particules PM2.5 (diamètre inférieur à 2,5 millième de millimètre) bien plus nocives. Celles-ci, passant dans le circulation sanguine, sont à l’origine d’atteintes diverses, pulmonaires, cardiovasculaires mais aussi d’atteinte au développement des jeunes enfants. Si leurs pics sont à l’origines de problèmes immédiats pour les personnes sensibles, leur présence constante, même à des niveaux inférieurs, est la cause essentielle des problèmes engendrés, en particulier chez les enfants. C’est pourquoi leur mesure en permanence est une nécessité.
Jusqu’à présent seules le grandes agglomérations sont munies des dispositifs de mesure permanents, la plus proche étant Brest. Pourtant une ville comme Landerneau, régulièrement soumises aux pollution de l’air de nature agricole et industrielle et nœud de circulation routière est considérée comme un site de pollution majeure, en particulier au niveau de son centre ville.
Notre association renouvelle la demande qu’elle a déjà faite à la municipalité de Landerneau de demander à Air Breizh l’installation d’un site permanent de mesure de la pollution de l’air dans notre ville. Celui-ci permettrait une information régulière de nos concitoyens par voix de presse ou informatique, en particulier au niveau de milieu scolaire, des médecins et des établissements de santé. Une telle connaissance permettrait également de prendre des mesures de limitation de cette pollution en agissant auprès des établissements industriels et de chaque foyer pour inviter aux mesures nécessaires à leur limitation mais aussi au niveau de la circulation automobile au centre ville, en particulier par la limitation de celle des poids lourds.
Alors que chacune et chacun à en tête les bombardements en Ukraine faisant des milliers de morts et alors que la population française se mobilise pour y mettre fin, qui aurait pu imaginer qu’une poignée de propagandistes de l’industrie nucléaire viendrait chercher à se faire de la publicité devant la centrale à gaz de Total à Landivisiau.
.Communiqué de S-eau-S
Oui cette centrale est polluante et les 500 000 tonnes de CO2 que ses exploitants prétendent vouloir se limiter à émettre chaque année représentent encore l’équivalent de l’émission de 200 000 voitures. Oui Total approvisionnera vraisemblablement la centrale à partir d’un marché privilégiant le gaz de schiste que l’entreprise importe elle même des USA par Montoir de Bretagne et dont il est prouvé que son impact sur le dérèglement climatique est encore supérieur à celui du pétrole. Tout cela les associations qui se mobilisent depuis 10 ans contre cette construction se sont employées à le dénoncer. Et ceci, hélas, sans que cela fasse fléchir les promoteurs politiques et industriels du projet.
Oui les populations bretonnes peuvent se féliciter d’avoir fait échouer le projet de centrale nucléaire à Plogoff au moment où, sans oublier les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, il devient évident que ces installations deviennent des cibles toutes désignées en temps de guerre. Un danger particulièrement présent en France où le choix a été fait de ne prévoir aucun abri pour la population en cas d’accident ou d’agression militaire.
Mais comment ne pas rappeler que l’industrie nucléaire française est étroitement liée à l’industrie nucléaire Russe par ses liens maintenus avec Rosatom, entreprise publique liée aux intérêts de Vladimir Poutine ou encore par l’approvisionnement de la France en uranium du Kazakhstan, un pays de la sphère d’influence russe. Ainsi l’industrie nucléaire française comme Total, qui ne renonce pas à ses liens commerciaux avec la Russie, se rendent complices de l’agression russe en Ukraine.
Que ce soit pour la lutte contre le dérèglement climatique, pour l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe, pour la fin des conflits militaires mondiaux essentiellement liés aux problèmes de l’énergie, la seule solution est le recours aux économies d’énergie et à la production massive d’énergies renouvelables. Ceci dans le cadre d’une nécessaire solidarité, à la fois locale et planétaire, avec les plus démunis.