Sauver nos paysans pour sauver nos territoires.

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Par , 3 septembre 2016 21 h 08 min

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RESPIRER TUE. Un livre pour s’informer et agir contre la pollution de l’air.

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Par , 3 septembre 2016 12 h 28 min

Paru en septembre 2016.Lemieux éditeur. 144 pages, 12€.

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Vous pouvez trouver le livre chez votre libraire habituel ou, à défaut, en vous adressant à l’auteur :

Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau

En joignant un chèque de 15€ (12€ +3€ port) à votre demande.

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avant-propos

L’ère du méchant air.

Fin novembre 2014, Conférence environnementale, discours télévisé de François Hollande, depuis l’Élysée. Sujet principal : la « Conférence mondiale pour le climat » qui sera organisée à Paris en décembre 2015.

Sous les ors de la République, le cadre est majestueux, le discours se veut impérial :

C’est la troisième conférence environnementale, c’est la première fois qu’elle se tient ici à l’Élysée.

Elle marque donc la volonté qui est la mienne, qui est celle de l’État, de faire de l’environnement non pas simplement une cause nationale, mais un enjeu européen et mondial.

C’est la tradition de la France de porter un message universel. Longtemps, elle a pensé que c’était sur les droits de l’Homme et les droits économiques qu’elle pouvait faire entendre sa voix. Aujourd’hui, consciente des risques et des menaces, la France veut être exemplaire.

Dans ce flot de paroles convenues, une petite phrase retient toute mon attention :

Sur la pollution de l’air, nous sommes conscients que nous devons diminuer le taux des particules, aller plus loin dans l’identification des véhicules polluants, des mesures à prendre en cas de pic…

J’écoute et plus le propos est lyrique et plus je mesure le gouffre qui sépare le discours de la pratique. On continue à recouvrir de bitume des terres agricoles et des espaces naturels pour en faire les parkings de supermarchés. On éventre des espaces boisés pour faire passer les voies rapides qui amèneront encore plus de voitures dans les centres-villes déjà saturés. On continue à épandre sur les sols les engrais industriels, les lisiers et les pesticides qui empoisonnent l’eau des rivières et rendent insalubre l’air que nous respirons.

Militant, en Bretagne, au sein d’une association environnementale plus particulièrement attachée à la préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques, j’ai siégé à ce titre au Comité de bassin Loire-Bretagne et au Comité national de l’Eau, organe consultatif où j’ai vu passer cinq ministres en l’espace d’une dizaine d’années. J’y ai constaté la faiblesse des administrations, et particulièrement celle des ministres, incapables de résister à la pression permanente des lobbies de l’industrie, de l’agriculture et des distributeurs d’eau. J’y ai mesuré l’importance de la société civile lorsqu’il s’agit de défendre un espace de vie démocratique.

Dans ces institutions opaques, une poignée de militants associatifs sont noyés dans un océan de représentants de l’industrie, de l’agriculture et des administrations. Ils s’efforcent d’y faire entendre la petite voix de leurs concitoyens attachés à la défense de l’environnement naturel et de leur cadre de vie.

À l’écoute des militants d’autres régions, j’ai pu constater que, malgré sa mauvaise réputation, la Bretagne n’est pas nécessairement la plus polluée des régions françaises. Les grandes plaines céréalières, les régions productrices de fruits, les vignobles, lui disputent plusieurs records. En vérité, la pollution est chez nous plus visible. Le réseau serré des ruisseaux et rivières qui maillent notre territoire apporte, sans délai, les excès de nitrates sur les côtes où se développent les algues vertes. Leur putréfaction émet les gaz nocifs dont tout laisse à penser qu’ils ont déjà provoqué la mort de deux personnes en plus de celle de nombreux animaux sauvages ou domestiques.

Si le cas breton est l’un des mieux connus, on le doit d’abord aux associations de protection de l’environnement et de consommateurs qui y sont particulièrement actives et donnent de la Bretagne l’image d’ « une région qui se bat pour son environnement ».

Jusqu’à présent, la pollution de l’eau a été leur cible principale. Mais peu à peu la conscience d’une source de pollution encore plus inquiétante s’est fait jour, celle du dangereux cocktail que l’air transporte jusqu’à nos poumons, en Bretagne comme sur tout le territoire : pesticides, oxydes d’azote, ozone, particules fines…

Si on s’en tenait aux informations délivrées par la plupart des grands médias, la pollution de l’air ne concernerait que les grandes villes. Il a fallu le hasard d’une campagne de mesures dans une commune proche du lieu où j’habite pour que je découvre une tout autre réalité.

SIMULACRES DÉMOCRATIQUES A LANDIVISIAU

Landivisiau est une petite ville du Finistère de 9 000 habitants. Début 2012 sous les derniers hoquets du quinquennat Sarkozy, ceux-ci ont eu la surprise d’apprendre que le président du Conseil régional, le futur ministre de la guerre Jean-Yves Le Drian, en accord avec le ministre de l’énergie de l’époque, Éric Besson, avaient choisi leur commune pour y implanter une centrale électrique de 450 mégawatts fonctionnant au gaz fossile. Les habitants, subissant déjà les nuisances d’une base aéronavale et d’une quatre-voies toutes proches découvraient ainsi un projet qui allait s’inscrire à proximité immédiate de leur ville. Dans cette commune prospère peu habituée aux mouvements sociaux, allait commencer une guérilla entre un collectif d’opposants très déterminés et l’habituel réseau des notables locaux, chambres de commerce et élus confondus.

Cela fait partie du rituel : une enquête publique dite « pour la protection de l’environnement », assortie de dossiers aussi épais que volontairement obscurs, s’est tenue en mairie. Pour qui savait lire, il était évident que les milliers de tonnes de CO2 libérées par la centrale et les pollutions multiples qui viendraient s’ajouter à celle déjà existantes, allaient à l’encontre de toutes les déclarations vertueuses des dirigeants politiques concernant la protection de l’environnement et celle de l’air en particulier.

Les habitants de Landivisau savent lire. Par milliers, ils ont témoigné contre le projet, rejoints par les associations environnementalistes les plus représentatives en Bretagne. Résultat ? Un avis favorable des commissaires enquêteurs et du préfet sans prise en compte d’une seule de leurs remarques. Ils s’y attendaient, on leur avait déjà refusé l’organisation d’un débat public et une longue habitude de ce genre d’enquête leur avait appris que, de Flamanville à Notre-Dame-des-Landes en passant par Sivens, elles n’étaient qu’un simulacre dans une partie où les jeux étaient faits d’avance.

Balayées les remarques solidement argumentées et en particulier celles concernant la pollution de l’air. Ayant commencé à s’informer sur ce que savent déjà sur le sujet les scientifiques et les organismes engagés dans la protection de la santé publique, les habitants de Landivisiau n’ont pu qu’être effarés en constatant l’inertie des pouvoirs politiques, administratifs et judiciaires face à l’énormité du problème.

UNE POLLUTION SOUS-ESTIMÉE

La 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21), à défaut d’apporter de réelles réponses, a eu au moins un mérite : le problème du dérèglement climatique, provoqué essentiellement par l’excès de CO2 dans l’atmosphère, ne peut plus être occulté. Sécheresses ici, inondations là, tornades, raz de marée, îles et côtes englouties… sans compter l’apparition de nouvelles maladies et le bouleversement des équilibres biologiques affectant tout le monde vivant : le sombre tableau décrit par les différents intervenants avait des allures d’apocalypse.

Pourtant la pollution de l’air provoquée par le gaspillage inconsidéré des réserves d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz) ne se limite pas à celle du CO2.

On commence seulement à mesurer les concentrations en poisons divers (pesticides, composés benzéniques, particules fines…) dans l’atmosphère et à en observer les effets sur la santé humaine. En témoigne le rapport de novembre 2015 de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Il constate que la pollution atmosphérique constitue le premier risque sanitaire d’origine environnementale en Europe. « Elle raccourcit l’espérance de vie des personnes affectées et contribue à l’apparition de maladies graves, telles que des maladies cardiaques, des troubles respiratoires et des cancers… » Elle est responsable « de plus de 430 000 décès prématurés en Europe par an » ! Un constat accablant dont les auteurs sont pourtant loin d’évoquer le profil des habituels lanceurs d’alertes des associations écologistes.

En nous appuyant sur les rapports issus des organismes officiels et des centres de recherche scientifique internationalement reconnus, nous montrerons que la connaissance de l’extrême gravité de la pollution de l’air est déjà bien établie. Nous évoquerons la détresse de celles et ceux dont la santé est déjà gravement atteinte. Nous ferons le constat de l’extrême faiblesse des réponses politiques face à ce scandale sanitaire.

Quand, en France, des études, reprises par le ministèrede la Santé, estiment que 42 000 morts par an sont imputables à la pollution de l’air pour un coût annuel pouvant atteindre 100 milliards d’euros, comment ne pas être révolté face au peu de mesures envisagées ?

Puisse ce court ouvrage apporter une information utile à toutes celles et tous ceux qui, au-delà de l’indignation, ont décidé que le moment de l’action est venu.

Il y a urgence : lorsque j’ai commencé la rédaction du livre, les décès prématurés étaient estimés à 42 000, alors que je relis ce jeu d’épreuves on nous apprend que la comptabilité macabre due à la pollution de l’air en France est désormais responsable directement de 48 000 personnes.

Qui aurait pu imaginer que respirer tue ?

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Table des matières

avant-propos
L’ère du méchant air. 7
Simulacres démocratiques. 10
Une pollution sous-estimée .12

chapitre I
Ces pesticides que l’on respire. 15
Pas de normes pour l’air.18
Des pesticides à pleins poumons.19
En Bretagne et plus encore ailleurs. 20
Une prise en comptetardive. 25

chapitre II
Quand les politiques publiques se bouchent le nez. 27
Surveiller. 28
Des crédits insuffisants. 31
Un fiasco français. 34

chapitre III

Dealers de glyphosate. 37
Ça suffit ! 39
Une inertie criminelle. 47

chapitre IV
Particules fines, gros dégât sanitaire. 51
Les particules fines, définition. 53
Cancer du poumon : l’inquiétant bilan.56
Particules fines et mortalité à court terme en France. 57
Bébés, les premiers menacés. 58
« La dose ne fait pas le poison ». 60
Europe : un état des lieux. 63

chapitre V
Aux Antilles : silence, on empoisonne. 69
Les épandages aériens, à quand la fin ? 70
Le scandale du chlordécone. 72
Aux Antilles, la justice coûte cher. 74
L’affaire Belpomme. 77
L’après-Belpomme. 82

chapitre VI
Les enfants, premières victimes. 87
Pélagie : grossesse et atrazine en Bretagne. 90
Interdire les épandages ? 93

chapitre VII
Savoir ! 101
Quand la démocratie se perd dans les bureaux d’en haut. 103
Aux Antilles : savoir, et après ? 105
En Bretagne : savoir, et après ? 112
Glyphosate : à quand les mesures de sa présence dans l’air ? 114
Vouloir ? Le Grenelle ou l’échec en spectacle. 117
Guerre chimique. 120

chapitre VIII

Utopies ? Des villes, des routes, des champs,des jardins sans pesticides. 121
Le bio, une agriculture savante d’avant la chimie. 126
Le temps du retour à l’agronomie. 130
Effet de serre, pollution de l’air le temps presse.133
Le CO2 et le reste.136
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Enquête sur les algues vertes : aux sources d’un tabou breton ?

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Par , 25 août 2016 13 h 46 min

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En Bretagne, certains préféreront évoquer les druides ou égrener des clichés folkloriques, plutôt que d’aborder le sujet sensible, voire tabou, des algues vertes — et leur danger mortel pour les promeneurs. C’est ce que constate Inès Léraud, installée depuis quelques mois dans un hameau en Centre-Bretagne. Malgré le décès brutal de plusieurs animaux et celui probablement lié de quatre hommes qui arpentaient les plages jonchées d’algues vertes, tout particulièrement la baie de Saint-Brieuc, la Lieue de Grève et dans le Fouesnant, de nombreux Bretons, se réfugient dans le déni. Pugnace et documentée, la productrice de France Culture livre une enquête haletante dans Les pieds sur terre. Elle interroge des témoins clés tout en reprenant point par point des faits accablants étouffés depuis des années, n’hésitant pas à souligner l’absence de moyens mis en place pour enrayer le phénomène, dû à la pollution aux nitrates et à l’azote provenant de l’élevage intensif pratiqué localement.

Par Inès Léraud

Ecouter l’émission de France Culture.

première émission : http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-jeudi-19-mai-2016

Deuxième émission : http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-88-algues-vertes-le-deni-22

Lire 16 ans plu tôt :

Des marées noires aux marées vertes.

Amoco Cadiz P.Peron 1978

Nouvelle étude sur la mortalité due à la pollution de l’air. La Bretagne n’est pas épargnée.

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Par , 7 juillet 2016 9 h 40 min

La Bretagne n’est pas épargnée par la pollution de l’air. C’est ce que nous apprend la lettre d’information du 5 juillet 2016 de Bretagne-Environnement citant une étude de Santé publique France et de la Cire Ouest qui ont analysé l’impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France, et notamment en Bretagne.

Ils ont mesuré les concentrations moyennes annuelles en particules fines les plus nocives, les (PM2,5).

“Plus de la moitié de la population bretonne habitait dans des communes où cette concentration dépassait 10 μg/m3, valeur recommandée par l’OMS [ 2]. Les zones aux plus fortes concentrations sont sans surprise les communes de plus de 100 000 habitants (11,5 μg/m3). C’est dans le Finistère, nous dit l’étude, que les concentrations sont les plus faibles (< 9 μg/m3)."

Rappel : que penser de ces chiffres pour le Finistère quand on sait que, simplement à Landivisau pendant l’enquête publique, Air Breizh à noté une moyenne de 14,6μg/m3 pendant la période dite “estivale” et 13,2μg/m3 pendant la période “hivernale” avec des pics de 43,8μg/m3 et 47,8μg/m3. Et ceci alors que les périodes de mesure choisies étaient celles connues pour être celles de plus faible pollution.

“Dans un scénario où la qualité de l’air serait identique à celle des communes les moins polluées, c’est-à-dire celle des communes des sommets montagneux (5 μg/m3), plus de 2 000 décès seraient évités en Bretagne”, ajoute l’étude. Etant donné ce que nous constatons des chiffres réels ce nombre pourrait même être dépassé.

En savoir plus :

Lire l’étude ” Impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France : point sur la région Bretagne”

Santé publique France

CIRE : Cellule inter-régionale d’épidémiologie de l’Ouest

Que penser de ces chiffres ?

L’article pointe les particules fines les plus nocives : le PM 2,5

Par qui sont-elles émises ?

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Noter la part importante des transports et de l’agriculture.

Où sont-elles mesurées en Bretagne ?

air breizh.12.

Si on en croit la carte il n’existe que six points de mesure : 5 en site urbain et 1 sur le seul site rural où sont effectuées les mesures (Guipry). En dehors des grandes villes pas de mesures. Dans le Finistère, un seul point de mesure à Brest. Difficile dans ce cas de parler de “moyenne régionale”

Où ne sont-elles pas mesurées ?

Sur la plus grande partie du territoire breton. Noter le vide sidéral entre Saint-Brieuc et Brest. En particulier à Landivisiau, site de trafic avec la RN12 et site rural soumis à de multiples épandages agricoles.

Une première nécessité : augmenter le réseau des mesures.

Une évidence : l’absence de mesures de la pollution de l’air, ou des mesures truquées dans le cadre de l’enquête publique, ont servi de justification au fait que Landivisiau ait été choisi comme lieu d’implantation d’une centrale électrique au gaz.

Rappelons les raisons invoquées par la commission de régulation de l’énergie du 29 mars 2013.

” Le projet arrivé en tête du classement établi par la CRE est le projet « Réussir ensemble », porté par un consortium composé de Direct Energie Génération SAS et de Siemens Project Ventures.

Le ministre envisage de retenir ce projet. Il a saisi la CRE pour avis sur ce choix.
Les critères d’évaluation des offres étaient définis au chapitre 5 du cahier des charges :

CRITÈRE

Prime : 45

Date de mise en service : 25

Choix du site et environnement : 30

Total : 100

Le projet « Réussir ensemble » :

― a été classé premier, avec un écart important par rapport aux autres candidats, au titre du critère de la prime fixe demandée pour couvrir les surcoûts liés à la localisation de l’installation, à l’acheminement du gaz et à la date de mise en service ;

― est caractérisé par les délais prévisionnels de mise en service les plus courts parmi l’ensemble des offres déposées ;

― a obtenu la meilleure note sur le critère « choix du site et environnement ». On peut en particulier noter, parmi d’autres, les éléments suivants :

Le site retenu est la zone agricole du Vern sur la commune de Landivisiau. Ce site est éloigné des zones naturelles protégées. Un espace a été préservé autour de la partie du site présentant un potentiel écologique…Le site de Landivisiau présente une exposition favorable aux vents dominants et n’est pas déjà le lieu d’émissions polluantes. Il écarte ainsi tout risque significatif de dépassement des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement. “

Premier critère, 45 points, la prime : On sait ce qu’il en est aujourd’hui avec la contestation par la Commission Européenne.

Deuxième critère, 25 points, le délai : plus de trois ans et pas encore le premier coup de pioche (nous y sommes évidemment pour quelque chose et ce n’est pas fini).

Troisième critère, 30 points : l’environnement : si le site de Landivisiau n’est pas “le lieu d’émissions polluantes”, il en est le réceptacle et est déjà soumis régulièrement à des dépassements significatifs “des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement”. Bien qu’effectuées dans une période de faible pollution, les mesures faites par Air Breizh pendant l’enquête publique indiquaient déjà des taux de PM2,5 très supérieurs à la norme de l’OMS.

Total : aucun critère n’est justifié et surtout pas celui de l’environnement !

AÉROPORT À NOTRE DAME DE LANDES. LA CGT DE VINCI RÉCLAME L’ABANDON DU PROJET.

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Par , 5 juillet 2016 13 h 54 min

Nous ne sommes pas des mercenaires ! Abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et des opérations de criminalisation du mouvement social .

NDDL.01

Après débats et consultations sur la question, les syndicats CGT du Groupe VINCI se déclarent opposés au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, et demandent son abandon. Ce projet, comme tout « partenariat » public-privé (PPP), relève de la politique de privatisation des services publics menée par les gouvernements depuis des années, et que la CGT a toujours dénoncée, car elle revient à alimenter des profits privés par de l’argent public.

Sur ces projets, VINCI intervient à la fois comme constructeur et comme exploitant concessionnaire, sur la base de contrats abusifs dont les conditions ne varient guère : un financement opaque, des coûts immédiats sous-estimés, des gains futurs surestimés… et des profits permanents garantis.

La surestimation des gains escomptés (en l’occurrence : des prévisions de trafic aérien) permet au Groupe de justifier un niveau exagéré de revenus garantis, qui deviennent rapidement une surcharge pour les usagers et la collectivité. Accessoirement, elle permet aussi de rendre dissuasifs les coûts d’une rupture de contrat. A Notre-Dame-des-Landes, les collectivités sont appelées à financer une bonne partie du projet, sans autre espoir de rentrer dans leur frais qu’une clause de « retour à meilleure fortune » parfaitement illusoire. Au final, la partie Concessions du Groupe encaisserait la totalité des bénéfices. La conception même de ce projet – où seules les surfaces lucratives (parkings et commerces) dépassent celles de Nantes-Atlantique – montre à quel point il s’agit avant tout d’une machine à profit.

On sait que le projet ne tient pas compte, dans son chiffrage, du coût énorme des infrastructures et aménagements de desserte (connexions ferroviaires, liaison tram/train), qui resteront à la charge de l’agglomération. Mais les travaux de construction eux-mêmes ont été sous-estimés, sans qu’aucune provision n’ait été prévue pour les dépassements de coût éventuels – qui peuvent s’avérer importants sur un terrain aussi peu favorable à l’édification d’un aéroport. Or il est exclu, dans ce type de contrats, que la partie Concessions du Groupe couvre les pertes de sa partie Construction. Comme on a pu le constater sur d’autres projets en PPP, ces conditions contraires aux marchés publics ordinaires exercent alors une pression très forte sur les entreprises chargées des travaux ; cette contrainte économique peut les mettre en péril et impose, de fait, le recours à toutes les formes « modernes » de dumping social. Sur tous les chantiers importants dont VINCI est le maître d’œuvre, la majorité des ouvriers sont employés par des entreprises de sous-traitance qui les surexploitent : contrats précaires, intérimaires, salariés détachés avec des salaires de misère, salariés sans papiers, etc.

C’est pourquoi, alors même que nos métiers sont durement touchés par une chute d’activité, ellemême due à la baisse des commandes publiques et aux exigences élevées de rentabilité de nos actionnaires, nous voulons souligner avec force que la multiplication de ces contrats, loin d’être une solution, fait peser une grave menace sur nos emplois, nos salaires et nos conditions de travail. Cette menace pèse aussi bien sur les entreprises de VINCI que sur les entreprises locales, dont la participation aux travaux n’est pas garantie. Nous nous associons également aux craintes exprimées relatives au transfert des emplois liés à l’activité de l’aéroport de Nantes-Atlantique (dont nos collègues d’AGO), et à la disparition de ceux qui sont liés aux activités agricoles sur le site de NotreDame-des-Landes.

Ce projet est né, il y a 50 ans, de rêves mégalomaniaques périmés : recevoir le Concorde, faire de Nantes le « Rotterdam aérien » de l’Europe… Il ne répond plus aujourd’hui qu’aux intérêts particuliers de VINCI et des promoteurs qui convoitent les terrains ainsi libérés au sud de Nantes – avec l’appui des pouvoirs publics et sur le dos des citoyens contribuables. Nous dénonçons le simulacre de démocratie qui vise, depuis le début, à imposer ce projet inutile et destructeur, sans jamais permettre un débat de fond sur l’avenir de la région et ses choix de développement. Cet entêtement de plus en plus irrationnel est voué à l’échec, ce qui accroît encore les tensions et les conflits à l’approche d’échéances décisives. C’est pourquoi nous réitérons notre demande qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur le site, que rien ne soit entrepris tant que tous les recours n’auront pas été jugés, et qu’il soit mis un terme à toutes les opérations d’intimidation et de criminalisation du mouvement social.

Pendant que la direction générale de VINCI refuse de répondre à nos questions et qu’AGO multiplie ses attaques, des dirigeants du Groupe nous exhortent à soutenir le projet et des responsables de filiales nous distribuent des brochures de l’association pro-patronale « Des ailes pour l’ouest »… Nous ne sommes ni des mercenaires, ni des esclaves : nous ne voulons pas travailler dans un climat de guerre civile, mais dans les meilleures conditions, avec des droits et des garanties collectives. Nous voulons travailler sur des projets dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale ; dans cette région, ce ne sont pas les besoins qui manquent, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de logements – comme la rénovation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, qui annihilerait les velléités gouvernementales de construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Par cette déclaration, les syndicats CGT du Groupe VINCI se veulent fidèles à la tradition du syndicalisme CGT de contrôle et de réflexion sur la production dans nos industries de la construction et du transport. Notre boussole reste ainsi l’utilité sociale de la production, l’aménagement de nos territoires, le bien-être des salariés qui les font vivre et la stabilité de nos emplois : le véritable sens du mot progrès.

Montreuil, le 21 mars 2016

Opposants à la centrale de Landivisiau. Un anniversaire fêté dans la sérénité.

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Par , 6 juin 2016 7 h 36 min

Landi. une-cabane

Dimanche, en fin de matinée, entre 130 et 150 personnes ont répondu présent à l’appel des opposants à la construction de la centrale à combiné gaz, pour partager un pique-nique solidaire sur le site de la centrale. Cinq ans plus tôt, jour pour jour, le premier pique-nique anti-centrale organisé par Gaspare avait réuni les opposants de la première heure au projet, à Saint-Divy.

Une cabane symbolique

Dimanche, les opposants ont tenu à fêter leurs quatre années de résistance à Landivisiau en montant une cabane symbolique sur le site prévu pour le projet. Elle porte le nom évocateur de « Ker Avel-Dour-Eol ». Aujourd’hui, le collectif, dans l’attente du résultat des recours engagés, affiche une certaine sérénité, doublée de vigilance, avec une détermination intacte à poursuivre le combat jusqu’au bout. Après la trêve estivale, ils se sont donné rendez-vous à Commana, le 17 septembre.

Le Télégramme

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