La crédibilité de la dissuasion nucléaire française n’existe guère.

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Par , 22 février 2025 18 h 54 min

Un article de Étienne Godinot, vice-président de l’Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits (IRNC) dans le journal La Croix mérite la lecture.

Extrait :

Réveiller la défense européenne

Au total, la doctrine nucléaire française est « la réaffirmation de dogmes éculés et des contradictions constantes d’une politique de défense rendue impuissante par l’endormissement de l’esprit de défense imputable à la dissuasion nucléaire. » La France a développé – après 210 essais nucléaires atmosphériques ou souterrains dont il faut maintenant réparer les dégâts politiques, sanitaires et environnementaux – une force de frappe inefficace, dangereuse, illégale, antidémocratique, démobilisatrice, immorale et ruineuse.

À cause du refus par la France, en 1954, du projet de Communauté européenne de défense, torpillé par le général de Gaulle, nous avons perdu 70 ans dans la construction d’une politique européenne de défense. Les pays de l’UE doivent maintenant dans l’urgence harmoniser leurs armements conventionnels et leurs munitions pour pouvoir aider efficacement l’Ukraine. Cette harmonisation et surtout la renonciation de la France à la force de frappe nucléaire entraîneront une réduction considérable des budgets de défense.

Encourager la dissuasion civile

En complément à la défense conventionnelle européenne, il importe de rendre la population civile actrice à part entière de la défense. Les stratégies civiles de défense fondées sur la non-collaboration visent à rendre la société « insaisissable » par un agresseur potentiel ou un dictateur en interne : économiquement inexploitable, politiquement ingouvernable et psychologiquement « insoumettable », et à exercer une véritable dissuasion civile contre un pouvoir totalitaire.

Parallèlement, il est urgent de développer les missions d’intervention civile de paix entre les belligérants dans les conflits locaux et les guerres civiles ou internationales. Ces missions non-violentes d’observation des violations des droits humains, de protection de personnes menacées, d’interposition et de médiation, menées par des équipes internationales mandatées et formées, du type Peace Brigades International ou Nonviolent Peaceforce, ont pour objectif, dans un premier temps, de séparer les belligérants, et dans un deuxième temps de les réunir autour d’une table, puisque ce sont eux qui devront trouver une solution politique à leur conflit. Très efficaces pour un coût minime, elles sont encouragées par l’ONU, l’OSCE, l’UE, mais elles manquent cruellement de moyens.


Élargir la politique de défense

Parmi les étapes de la nouvelle politique de défense de la France, son adhésion au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), le respect de ses obligations dans le cadre de l’article 6 du traité de non-prolifération (TNP) et donc l’arrêt des simulations d’essais nucléaires (Valduc près de Dijon et Laser Mégajoule près de Bordeaux). La sécurité se situe aussi dans le champ de l’informatique et de la cybernétique, de la souveraineté alimentaire et énergétique, de l’écologie.

Voir sur le site de l’IRNC

La dissuasion civile

L’ouvrage La dissuasion civile (épuisé) a été rédigé en 1985 par Christian Mellon, Jean-Marie Muller et Jacques Sémelin sur une commande de Charles Hernu, ministre de la Défense et publié par la Fondation pour les Études de Défense Nationale (FEDN)

La défense civile non-violente est une politique de défense contre toute tentative de déstabilisation, de contrôle ou d’occupation de notre société, conjuguant, de manière préparée et organisée, des actions non-violentes collectives de non-coopération et de confrontation avec l’adversaire, en sorte que celui-ci soit mis dans l’incapacité d’atteindre les objectifs de son agression (influence idéologique, domination politique, exploitation économique).

En d’autres termes, il s’agit de rendre la société insaisissable ou “indigérable” par un agresseur : incontrôlable politiquement, “insoumettable” idéologiquement, inexploitable économiquement. Il s’agit aussi de dissuader l’agresseur de s’attaquer à cette société, parce que les coûts qu’il risquerait de subir seraient supérieurs aux gains qu’il pourrait espérer, et parce qu’il prendrait des risques pour son propre pouvoir : c’est la dissuasion civile.

Cette résistance repose sur une bonne articulation entre la résistance des pouvoirs publics et celle de toute la société civile.

La revue trimestrielle Alternatives non-violentes, en avril 1986, a publié des points de vue de diverses personnalités après la publication de l’ouvrage, saluée par certains comme « un évènement ». Parmi les militaires, les généraux Dominique Chavanat, Claude Le Borgne, Georges Buis, Étienne Copel, Jean Delaunay, le contre-amiral Olivier Sevaistre.

L’ouvrage reprend et développe d’autres études réalisées auparavant.

Quelle protection de la population en France après la fin du mythe de la “dissuasion nucléaire” ?

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Par , 7 février 2025 19 h 11 min

« Depuis l’invasion russe en Ukraine, la possibilité d’un conflit armé et d’une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée », estime Hubert Bonneau, directeur général de la gendarmerie nationale. (Le Monde)

Il faut d’abord retenir de cette déclaration, d’un haut gradé de l’institution militaire, le constat de la fin du mythe de la “dissuasion nucléaire” supposée exclure toute menace visant notre territoire. Reste à savoir quel pourrait être le rôle de la gendarmerie dans ce cas. Combattre l’ennemi ou contrôler la population, en particulier celle habitant près des cibles potentielles.

Cibles ? Comment ne pas penser à Brest, son port de guerre et son industrie de l’armement, ainsi qu’à la base de sous-marins nucléaires de l’Île-Longue.

Sans penser à l’apocalypse que serait une frappe nucléaire, la guerre en Ukraine nous montre la puissance des armes dites “conventionnelles” de l’arsenal moderne et leur usage contre les populations civiles sous couvert d’objectifs militaires

Différence avec la France. La population de l’Ukraine dispose encore des abris construits sous l’époque soviétique et en construit de nouveaux, en particulier avec l’aide, bien venue, de la protection civile française.

Nos stratèges de la dissuasion nucléaire ont, par contre, choisi de ne pas protéger la population française. Ce ne sont pas des pelotons de gendarmerie qui protègerons des drones, obus et missiles balistiques de la guerre “moderne”. Armes dont la France est une des principales exportatrice.

Des abris de la protection civile bientôt aussi en France ?

https://www.protection-civile.org/actions-internationales/construction-d-un-abri-anti-aerien-pour-une-ecole-en-ukraine-la-protection-civile-renoue-avec-son-histoire/

Pour la situation en France Lire :

Ne pas protéger la population en cas de guerre. Le choix des stratèges français de la dissuasion nucléaire.

Extrait du rapport Marcellin 1981 :

“Le principe de la doctrine de dissuasion est de persuader un agresseur qu’une action militaire d’ampleur de sa part risquerait de déclencher des représailles nucléaires au cœur même de son propre territoire et d’y provoquer des dégâts matériels et des pertes en vies humaines hors de proportion avec le bénéfice escompté.

La logique de cette stratégie conduit non seulement à ne pas s’organiser en vue d’une éventuelle agression nucléaire mais à considérer que le faire serait porter atteinte à la crédibilité de la dissuasion.”.

les méthodes de déstabilisation interne des États ne seraient-elles pas d’une efficacité redoutable à l’égard d’États modernes vulné­rables à la mesure même de leur développement ? Notre doctrine de défense permettrait-elle de faire face à ce genre d’agression éventuellement combinée avec une stratégie indirecte à tarir nos sources d’approvisionnement en énergie et en matières premières ?”

“une population qui se sentirait dépourvue de protection serait psychologiquement vulnérable à l’action d’agents subversifs capables de provoquer et de contrôler des mouvements de foule en vue d’empêcher le responsable de faire jouer la stratégie de la dissuasion”

Reconversion écologique. Cabu avait tout compris.

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Par , 14 janvier 2025 18 h 53 min
Le canard enchaîné

Bloavezh Mat.

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Par , 1 janvier 2025 18 h 13 min

Loin de l’agitation du monde, il existe toujours un lieu où se poser.

photo Annaïck Chauvet

Mayotte en crise : entretien avec Dominique Voynet sur France Inter.

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Par , 17 décembre 2024 15 h 05 min

Dominique Voynet, députée du Doubs a été à l’initiative de l’Agence régionale de santé de Mayotte Qu’elle a dirigé entre 2019 et 2021. Son éclairage sur la situation et les solutions possibles mérite d’être entendu.

Ecouter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-d-un-jour-dans-le-monde/l-invite-d-un-jour-dans-le-monde-du-lundi-16-decembre-2024-7323518

Pour une meilleure desserte de la gare de Landerneau.

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Par , 15 décembre 2024 17 h 24 min
Sur l’histoire de la gare voir : 1865, quand le train arrivait à Landerneau.

Gare de Landerneau

Le Groupe d’EELV du Pays de Landerneau Daoulas s’associe pleinement à l’analyse faite par l’association Coup de Pompes dénonçant les tarifs trop élevés des TER entre La Roche Maurice / Landerneau / La Forest-Landerneau et Brest. Notre groupe était d’ailleurs intervenu à plusieurs reprises pour que cette ligne de train soit considérée, sur le plan tarifaire, comme une véritable ligne de banlieue.

Concernant la desserte de la gare de Landerneau, d’autres points importants n’avancent toujours pas, et sont même en forte régression.

1 – Une liaison vers Brest en soirée

En octobre 2019 l’élu qui nous représentait à la municipalité de Landerneau avait proposé un vœu au conseil municipal. Ce vœu formulait entre-autres le souhait d’instaurer une navette en fin de soirée pour rejoindre Landerneau depuis Brest et inversement. Rappelons que la dernière navette est aujourd’hui à 20h27, ce qui ne permet pas de revenir d’un spectacle au Quartz, une conférence, une réunion etc… A l’époque, ce vœu avait été adopté par le conseil municipal. La question est de savoir ce qu’a fait l’équipe majoritaire de Landerneau depuis ce temps pour que cette proposition avance.

2 – Forte régression du service sur la liaison Paris-Landerneau

Pour se rendre à Landerneau depuis Paris en semaine, le service s’est très largement dégradé depuis la mise en place de la LGV en 2017. Regardons les chiffres :

Paris- Landerneau en semaine (hors vendredi)Septembre 2017Janvier 2025
Nombre total de trajets66
Nombre de trajets de moins de 5h63
Nombre de trains direct11
Temps moyen d’un voyage pour tous les trains3h584h46
Heure du dernier train à Paris18h5616h57

Il ressort de cette analyse que si le nombre de train entre Paris et Landerneau a été maintenu, dans le détail le service s’est largement dégradé.

  • Augmentation du trajet de 50 minutes en moyenne. Cela concerne les trajets de 5h, mais aussi les trajets rapides dont la durée a augmenté de plus de 20 minutes.
  • Suppression du train de 19h (sauf le vendredi). Ce dernier train permettait d’optimiser ses déplacements en région parisienne. Du coup les voyageurs sont contraints, de prendre une nuit d’hôtel supplémentaire, soit de prendre un billet AR Morlaix-Paris car il y a davantage de liaisons. Du coup on se rend en voiture à Morlaix ce qui entraînes des coûts de trajet et de parking et bien sûr des émissions de CO2 supplémentaires.

On pourrait penser que l’allongement de la durée du trajet est lié à une multiplication des arrêts pour desservir davantage de gares. En réalité, il n’en est rien. Ce qui a augmenté, c’est la durée des escales. Pour la moitié des trajets, soit ceux de plus de 5 heures, les escales dépassent dorénavant 1 heure.

Il est clair qu’avec l’arrivée de la LGV à Rennes, la SNCF a privilégié des trains super rapides sur la liaison Paris-Brest. Cette politique s’est faite mécaniquement au détriment de gares comme celle de Landerneau.

Nous appelons à ce que chacun se mobilise à son niveau pour retrouver un service de la même qualité que celui qui prévalait il n’y a pas très longtemps. L’équipe municipale en exercice pourrait se mobiliser auprès de la SNCF et de la Région dans l’intérêt des landernéens.

Le 14 décembre 2025

Pour Europe Ecologie les Verts de Landerneau-Daoulas

Christophe Winckler

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