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Malville-Sivens. Le même drame, aussi lamentable. Une tribune de Paul Michalon.

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Par , 2 novembre 2014 10 h 54 min

« Libération » publie une tribune de Paul Michalon, enseignant, frère de Vital, tué en 1977 à Creys-Malville par une grenade offensive lors d’une mobilisation écologiste.

Malville-Sivens… on recommence. Je me souviens de cette immense procession sous une pluie morne, des cirés multicolores, et, malgré tout, de cet élan qui nous portait vers le site comme un des grands buts de notre jeunesse. Je me souviens de l’hélicoptère blanc du préfet Jannin qui tournoyait, surveillant tout, recevant et donnant certainement des ordres. Je me souviens du pré auquel les premiers milliers de marcheurs ont accédé, les autres restant bloqués sur d’étroits chemins, résultat d’une habile stratégie militaire…

Je me souviens des quelques excités, peu nombreux en vérité, tenant le devant de la scène au bas du pré. Et rapidement les tirs de grenades à cadence rapide, au bruit, au souffle ou aux gaz insupportables. Puis les fusils passant à l’horizontal. Je me souviens de Manfred Schultz, main arrachée par un de ces projectiles qu’il avait eu l’imprudence de vouloir relancer, puis de Michel Grandjean, transporté en hâte, hurlant avec son pied déchiqueté. Et du brigadier Touzeau, avant-bras explosé par la grenade qu’il allait nous envoyer – mais qu’il avait tardé à lancer. Et bien sûr, je me souviens de mon cher frère Vital, perdu de vue dans le brouillard des lacrymogènes et dont j’ai dû peu après reconnaître le corps à la mairie de Morestel.

Mutisme. Je me souviens que l’on ne nous a jamais rendu le ciré qu’il portait, que l’autopsie a conclu à une « explosion » sans plus s’avancer, et le procès à un « non-lieu » ; de l’énorme scandale qui s’ensuivit, du quasi-mutisme du gouvernement – celui-ci chargeant le médiateur de la République de prononcer quelques mots de condoléances – ; et même de l’incroyable déploiement policier lors des funérailles de notre frère, comme si « l’ennemi de l’intérieur » – voire celui de l’étranger, Jannin tonnant contre les manifestants « boches » revenant occuper la région, mais si ! – était encore à craindre.

Et puis je me souviens des socialistes montant au créneau, l’occasion étant trop belle d’envoyer des bonnes salves au pouvoir giscardien… mais refusant de s’associer à nous, la famille, pour demander une loi interdisant l’usage d’armes de guerre (dont les grenades offensives) contre une manifestation – on ne sait jamais… C’était il y a bien longtemps, trente-sept ans, à Creys-Malville.

Ignorance. Aujourd’hui, sur le site de Sivens, le même drame se reproduit à l’identique, tout aussi lamentable. Je ne connais pas Rémi Fraisse mais imagine très bien ce que sa famille ressent, et dont nous nous sentons soudain si proches. Voilà où mène l’ignorance, voire le mépris, au plus haut niveau, des questions environnementales et de l’indispensable réflexion de fond, collective et démocratique, qu’elles imposent chaque jour davantage. Les citoyens moyens sont beaucoup plus en avance que leurs élus ! Voilà où mènent les vieux réflexes de « maintien de l’ordre » par la violence d’Etat, et la mise en branle de matériel de guerre contre des manifestants – fussent-ils agités. Voilà où mène l’obsession de la conquête du pouvoir sans vraie réflexion sur ce que l’on en fera. Froncer les sourcils, faire de viriles déclarations et envoyer la troupe n’est toujours pas une politique.

Et quel beau message à destination de « la jeunesse, priorité du quinquennat » ! Depuis Malville et d’autres drames similaires, les « socialistes » n’ont rien appris, rien compris, confirmant l’adage désabusé des historiens : « La seule chose que l’Histoire nous apprend, c’est qu’elle ne nous apprend rien. »

Lire aussi :

Chronique des luttes antinucléaires. Il y a 30 ans, Malville. Souvenons nous de Vital Michalon.

Les affiches d’appel à la manifestation : manifestation pacifiste !

La une de Libé après la mort de vital Michalon.

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Lire aussi :

Chronique des luttes antinucléaires. Il y a 30 ans, Malville. Souvenons nous de Vital Michalon.

Voir aussi la vidéo de l’INA :

Amalgames, contrevérités… plus de trente ans plus tard, les commentaires des présentateurs n’ont pas changé de tonalité.

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Affaires sensibles, l’émission du jeudi 6 novembre 2014

Vital Michalon mort pour ses idées – Creys-Malville 1977

Aujourd’hui dans Affaires Sensibles la lutte contre la centrale de Creys-Malville et le drame du 31 juillet 1977.

Ce jour-là et pour la première fois en France, un manifestant meurt lors d’une manifestation écologique. Il s’appelait Vital Michalon. Son nom est revenu dans nos mémoires et dans les lignes de nos journaux depuis quelques jours avec la mort d’un autre militant, Rémi Fraisse, contre un autre projet : le barrage de Sivens.

Creys-Malville, des bribes de souvenirs, fragments d’un passé où la lutte écologiste existait déjà mais sans la caution d’aujourd’hui, sans la prise de conscience de la nécessaire protection de l’environnement qui s’est organisée et qui a réussi à infiltrer toutes les couches de la société et tous les secteurs d’activité. Autour de Creys-Malville, c’était un combat contre un nouveau type de centrale nucléaire, au nom grandiloquent de Superphénix… un surgénérateur. La lutte fut longue, pugnace, imaginative, couronnée de succès pour ceux qui l’ont menée mais entachée d’un drame qui restera longtemps dans les mémoires des militants écologistes.

Retour aujourd’hui sur cette marche du 31 juillet 1977, avec pour témoin, notre invité : François Simon, élu Europe Ecologie Les Verts au Conseil régional Midi-Pyrénées, il a participé au mouvement de 1977, il est à Sivens aujourd’hui.

►►► Reportage à Toulouse lors de la manifestation, le 1er novembre, en hommage à Rémi Fraisse et contre le barrage de Sivens. Notre reporter Gaylord Van Wymeersch a rencontré les manifestants, notamment Gérard Onesta, élu Europe Ecologie Les Verts.

Aller plus loin

►►► Article de Libération qui met en parallèle la lutte de Malville et celle du barrage de Sivens : “Le même drame, aussi lamentable” (31/10/2014).

►►► Interviews d’Emmanuel et Danielle Michalon, frère et belle-soeur de Vital Michalon : “Mort de Rémi Fraisse : des similitudes avec le décès de Vital Michalon à Creys-Malville” (30/10/2014).

Une émission à suivre, commenter et partager sur Facebook.

Ecouter l’émission.

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Sivens : la faute des gendarmes, le mensonge de l’Etat

Médiapart. 06 novembre 2014

L’État l’a su immédiatement et l’a caché : c’est bien une grenade offensive qui a tué sur le coup dans la nuit du 25 au 26 octobre Rémi Fraisse. D’après les premiers éléments de l’enquête et des témoignages de gendarmes mobiles, une longue chaîne de responsabilités a abouti à la mort de l’étudiant écologiste. Le gouvernement a tenté durant quarante-huit heures de brouiller les pistes.

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Centrale électrique à gaz de Landivisiau : Question écrite de Laurence Abeille, députée EELV, à l’assemblée Nationale.

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Par , 29 octobre 2014 15 h 30 min

Texte de la question

Mme Laurence Abeille interroge Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur le projet de centrale à cycle combiné gaz à Landivisiau. Le pacte électrique breton signé le 14 décembre 2010 se décline en trois volets : mener des efforts importants de maîtrise de la demande en électricité, assurer un développement ambitieux de la production d’énergies renouvelables et enfin sécuriser l’alimentation électrique (production et réseaux). La construction d’une nouvelle centrale à cycle combiné gaz (CCCG) de 400 MW à Landivisiau dans le nord du Finistère vise à répondre aux exigences de ce dernier point, notamment du fait des risques de « black-out » liés aux pics de consommation électrique les jours de grand froid.

Cependant, les élus Europe Écologie les Verts (EELV) du conseil régional de Bretagne ont déjà fait remarquer que la programmation pluriannuelle des investissements de production (PPI) 2009 a fixé un objectif de 10 tranches au gaz à l’horizon 2012 en France, un objectif dépassé au 1er janvier 2013 puisque 13 groupes de CCCG étaient alors en activité. De même, ces élus expliquent que la centrale envisagée devra fonctionner au minimum 4 000 heures par an afin d’être rentable. Or un tel scénario apparaît peu probable alors que les CCCG actuellement en service fonctionnent en moyenne moins de 3 500 heures par an.

Ce point n’est pas anodin puisque le contrat avec Direct énergie-Siemens prévoit un versement de 40 millions d’euros par an sur 20 ans, soit 800 millions d’euros, en cas de non rentabilité de la centrale. Une facture qui serait en outre payée par les abonnés au gaz de toute la France, par l’intermédiaire de la CSPE.

Enfin, le collectif Gaspare a élaboré, en collaboration avec le bureau d’études et de conseil en écologie Horizons, un scénario électrique alternatif breton pour la période 2011-2025. Ce dernier démontre qu’il serait possible de satisfaire les besoins de la Bretagne sans nouvelle centrale à gaz. Fort du sérieux de ses travaux et d’une légitimité reconnue par le préfet de la région lui-même, le collectif appelle donc à la réactualisation des données du pacte électrique breton afin de tenir compte des récentes évolutions de la croissance économique et de la consommation domestique. Au vu de tous ces éléments, les élus EELV du conseil régional de Bretagne ont appelé à la signature d’un moratoire sur le projet de construction d’une centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau. Elle souhaiterait savoir quelle suite elle souhaite donner à cette requête.

Projet de Centrale à Cycle Combiné Gaz de Landivisiau. Contribution de l’association Dynamique d’avenir aux enquêtes publiques.

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Par , 29 octobre 2014 9 h 52 min

Landerneau, le 27 octobre 2014

Ce mémoire a pour objectif de contester l’intérêt de ce projet, en développant trois problématiques majeurs : les risques liés à la pollution de l’air, l’inutilité du projet et l’aberration économique qu’il constitue.

POLLUTION DE L’AIR

Pour Dynamique d’avenir, l’étude d’impact de la centrale sur la pollution de l’air et les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la santé des habitants de Landivisiau et des environs devrait constituer un volet majeur du dossier que présente Direct Énergie (renommé pour l’occasion « Compagnie Électrique de Bretagne », sans doute pour donner une légitimité « locale » au projet…). Or nous devons faire le constat que Direct Énergie n’a pas consacré les efforts nécessaires permettant une lecture objective des risques que ferait courir la centrale aux populations sous l’aire d’influence de son panache de gaz de combustion.
Les éléments présentés par Direct Énergie ont été obtenus de façon partisane, de manière à minimiser l’impact de la centrale sur la pollution de l’air. Les exemples illustrant ce constat sont nombreux :

1 / Répartition géographique du panache des gaz de combustion

Pour minimiser l’impact de la centrale, Direct Énergie indique que les vents dominants poussent les gaz vers le nord-est, c’est-à-dire au-delà de la ville de Landivisiau. Mais le problème est que les pics de pollution interviennent justement quand les conditions météo empêchent la dispersion (absence de vent) et plaquent l’air froid au sol, c’est-à-dire en hiver lors de conditions anticycloniques. C’est justement dans ces conditions que l’air pollué stagne dans les vallées et en particulier sur la ville de Landivisiau.
En conséquence, montrer la carte des vents dominants consiste à cacher la vérité et à masquer les périodes de plus fort risque de pollution.

2 / Nombre et localisation des points de mesure pour les particules fines

Au lieu de réaliser des mesures de la qualité de l’air à plusieurs endroits, Direct Énergie n’a retenu qu’un seul point de mesures, relativement éloigné du site retenu pour le projet de centrale. Pour avoir un avis objectif et précis de l’impact de la centrale, il aurait été nécessaire de retenir plusieurs points de mesures et en particulier à proximité et au sud de la RN12. En effet, Air Breiz’h fait remarquer que la 2×2 voies est source de pollution significative de l’air par l’apport de particules fines. Les particules fines émises par le trafic routier s’ajouteront aux particules émises par la centrale, ce qui augmentera le risque encouru par la population. L’étude menée par Direct Énergie ne permet pas d’estimer la conjonction de ces deux sources de pollution.

3 / Dates retenues pour effectuer les mesures

Direct Énergie a choisi de réaliser les mesures de particules fines en mai / juin et octobre / novembre.
Or, les études menées par Air’Breiz montrent qu’en Bretagne les pics de pollutions aux particules fines sont concentrés entre janvier et mars et que les deux périodes retenues par Direct Énergie constituent les périodes les plus favorables.
Si Direct Énergie avait mené des enquêtes de façon objective, elle aurait nécessairement fait un état des lieux en période de fortes émissions de particules fines. Il aurait ainsi été possible de mesurer l’impact sur la santé des particules fines émises par la centrale et celles émises par le trafic routier.

4 / Pollutions atmosphériques liés à l’agriculture intensive

Pour mesurer l’impact sur la santé des populations lié à la construction de la centrale, Direct Énergie aurait également dû prendre en considération les particules et résidus de pesticides qui se trouvent en aérosol dans l’air que nous respirons. Il est plausible que les pesticides, les particules fines et les gaz de combustion de la centrale, puissent agir en synergie pour perturber la santé des populations. Ne pas aborder ce sujet est caractéristique d’une étude partiale.

5 / État des lieux tel que mesuré par Direct Énergie en matière de particules fines

Malgré plusieurs précautions (période de mesure, éloignement du site de mesures, etc…), les données transmises par Direct Énergie montrent qu’aux périodes les plus favorables, les mesures qu’ils ont réalisées indiquent des valeurs nettement supérieures aux objectifs de qualité retenus, et très souvent au-delà des seuils critiques.
On est donc en droit de se demander quelles pourraient être les valeurs de concentration en particules fines de l’air si les mesures étaient faites en période de pic de pollution et tenant compte de l’effet cumulatif de différentes sources de pollution : trafic de la RN12, pollution par les pesticides et impact du projet de centrale à gaz.

En conclusion, nous demandons à la commission d’enquête de souligner les graves insuffisances de cette étude, de la rejeter en l’état et d’exiger que le pétitionnaire présente à la population une étude objective portant sur un nombre suffisant de points de mesure.

Sources :

Étude détaillée produite par l’association S-eau-S :

INUTILITÉ DE LA CENTRALE

Le projet de centrale cycle combiné à gaz (CCCG) de Landivisiau a été lancé en 2010.

Pour la justier, la Région Bretagne l’a inscrite dans une «Pacte Électrique Breton». Ceci s’est fait dans la plus totale opacité (non consultation des différents groupes politiques de l’Assemblée régionale ou du CESER – le Conseil économique, social et environnemental régional). Ce Pacte Électrique Breton, dans son troisième volet dit « de sécurisation », concluait alors à la nécessité d’une CCCG dans l’aire de Brest : « L’implantation d’un nouveau moyen de production classique au nord-ouest de la Bretagne s’avère indispensable, et ce le plus rapidement possible. … Le déséquilibre structurel entre la production et la consommation bretonne expose, en effet, maintenant l’ensemble de la Bretagne à un risque généralisé d’écroulement de tension (blackout) … Le moyen de production le plus adapté techniquement, écologiquement et économiquement, permettant à la fois de constituer un appoint pour l’équilibre du réseau et d’être mobilisable à la pointe, est un cycle combiné gaz (CCG). »

Il est important de noter que ce projet de centrale à gaz était initialement prévu pour fournir une énergie de pointe, c’est-à-dire en fonctionnant environ 200 heures par an, lors des pics de consommations hivernaux dus notamment au chauffage électrique. Or, le projet de centrale est aujourd’hui passé au stade de centrale de semi-base, c’est-à-dire devant fonctionner au minimum 4000 heures par an, soit près de 11 heures par jour pendant 365 jours, et ce pour une question de rentabilité !

De plus, et même en admettant ce nouveau statut de semi-base pour le projet de CCCG de Landivisiau, des données récentes indiquent que la construction de cette centrale ne trouve plus de justification. Le « Scénario électrique alternatif breton », établi par le collectif GASPARE, s’appuie sur les dernières publications institutionnelles pour démontrer l’absence de besoin d’un moyen de production supplémentaire en Bretagne d’ici 2020.
Les projections d’évolution de la consommation électrique, ainsi que du parc de production, ont été actualisées :
• L’augmentation de la consommation électrique entre 2009 et 2020 passe de 19% à 8% ;
• Les pointes annuelles de consommation passent de 5200 MW à 5 000 MW en 2020.
• Le parc de production installé et les capacités d’effacement de consommation passent de 4 180 MW à 4 945 MW en 2020. Cette correction prend notamment en compte le maintien en fonctionnement des turbines à combustion de Brennilis et Dirinon.
Des simulations de l’équilibre entre l’offre et la demande électrique dans les pires conditions que pourra rencontrer la Bretagne d’ici 2020 montrent que la sécurité d’alimentation est assurée avec ces nouvelles projections. Ainsi, l’urgence à développer un nouveau moyen de production dans le Finistère n’est pas établie.

L’un des objectifs du débat national sur la transition énergétique est d’assurer la faisabilité technique de l’engagement gouvernemental, qui vise à réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% en 2025. Selon RTE (réseau de transport d’électricité), la moitié des réacteurs de l’Ouest devrait alors fermer entre 2020 et 2025.
Deux tiers de la consommation de la Bretagne étant fournie par ces réacteurs, cette décision joue directement sur sa sécurité d’alimentation. Signé avant la décision de réduire la part du nucléaire, le Pacte Électrique breton est muet sur cette problématique.
Pourtant des solutions existent. Les chauffages électriques les moins performants (et en premier lieu ceux à effet Joule, communément appelés « grille-pain ») peuvent être remplacés par des dispositifs à la fois plus efficaces énergétiquement et moins consommateurs en électricité.

D’autre part, s’appuyant sur des atouts régionaux substantiels, le développement des énergies renouvelables ainsi que l’interconnexion de la Bretagne avec l’Irlande et le Royaume Uni peuvent permettre d’assurer la sécurité d’alimentation. Le solde des importations ne représenterait plus que 20% de l’électricité consommée en 2025, contre 90% aujourd’hui.

Sources :

Le Pacte Énergétique Breton (notamment pages 4, 9 et 10 concernant la CCCG)

Le Scénario électrique alternatif breton

ABERRATION ÉCONOMIQUE

Pour construire la centrale, trois investissements majeurs sont nécessaires, qui font actuellement l’objet de trois enquêtes publiques distinctes :

1 – Construction de la centrale elle-même. Cet investissement est porté par Direct Énergie ;

2 – Construction d’une nouvelle conduite de gaz Plumergat / Pleyben permettant d’alimenter la centrale. Elle sera à la charge du contribuable ;

3 – Construction de lignes électriques à haute tension pour livrer le courant. Également à la charge du contribuable.

S’il est difficile de trouver des estimations précises quant aux coûts engagés pour la réalisation de ces trois investissements, on estime que la centrale coûterait à elle seule environ 300 millions d’euros et que le chantier de raccordement gazier entre Pleyben et Plumergat s’élèverait a minima à environ 1 million d’euros du kilomètre, soit plus de 100 millions d’euros pour la globalité du tracé.
Logiquement, la réalisation de la conduite de gaz et de nouvelles lignes électriques à haute tension sont entièrement tributaires de la réalisation de la centrale à Landivisiau. Dès lors, pourquoi avoir scindé ces trois phases d’un même projet en trois enquêtes publiques distinctes les unes des autres ? Peut-être pour permettre aux autorités de refuser la saisine de la Commission Nationale du Débat Public, qui s’effectue pour des projets évalués à plus de 300 millions d’euros ?

A ces coûts d’investissement s’ajoutera en phase d’exploitation une redevance payée par l’État de 40 000 000 d’euros / an sur 20 ans, soit une somme colossale de 800 000 000 d’euros sur deux décennies (qui plus est, reconductible une fois).
Il est bon de noter que le projet de Centrale à Cycle Combiné Gaz de Landivisiau serait le seul en France à « bénéficier » d’une telle aide publique. Sans ces subventions publiques, les autres CCCG françaises connaissent de graves difficultés financières. Le meilleur exemple en est la centrale à gaz de Toul – également propriété de Direct Énergie – mise en service fin 2012, qui a été placée en arrêt au printemps 2014 car non rentable et très récemment revendue à un fond de pension américain.
Dans ces conditions de modèle économique déficitaire, pourquoi Direct Énergie voudrait-il donc construire une nouvelle centrale à gaz à Landivisiau ? Cette manne publique de 800 millions d’euros n’est peut-être pas étrangère à cette décision…

Cette aide annuelle de 40 millions d’euros, si elle était plutôt engagée dans des chantiers de rénovation énergétique des bâtiments, permettrait sans doute de créer près d’un millier d’emplois non délocalisables dans le secteur du BTP, en plus de réduire la consommation d’énergie desdits bâtiments. En comparaison, il est permis de se demander combien d’emplois la CCCG de Landivisiau permettrait de créer en phase d’exploitation… À titre informatif, la centrale à gaz de Montoir-de-Bretagne (une unité de 435 mW, soit sensiblement la capacité prévue du projet landivisien), employait en avril 2013… 28 personnes !

Sources :

Verbund ferme temporairement ses deux centrales à gaz françaises

KKR acquiert les centrales françaises de Pont-sur-Sambre et Toul

Montoir (44) : centrale flambant neuve… à l’arrêt

En conclusion, Dynamique d’avenir dénonce des incohérences et des insuffisances graves dans le projet de création de la centrale à gaz de Landivisiau.

Tout d’abord, nous déplorons une enquête de Direct Énergie incomplète et partiale autant sur le plan qualitatif que quantitatif, et qui ne permet pas une analyse objective de l’impact de la centrale sur la santé des riverains.

En deuxième lieu, nous constatons que la nécessité énergétique de la construction de la centrale, censée assurer la sécurité électrique de la Bretagne, n’est pas établie et que toutes les pistes alternatives n’ont pas été explorées.

Enfin, nous posons clairement la question des motivations réelles de Direct Énergie, entre l’efficacité énergétique et économique affichée, au service d’un territoire et d’une communauté, et les intérêts privés de l’entreprise.
En conséquence, notre association demande aux commissaires enquêteurs d’émettre un avis négatif sur le projet de centrale présenté par la société Direct Énergie.

Dynamique d’avenir : solidarité, écologie, citoyenneté
Association Loi 1901
Contact : www.dynamiquedavenir.org

Centrale électrique à gaz de Landivisiau : un projet polluant pour l’environnement.

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Par , 28 octobre 2014 22 h 24 min

Communiqué de presse de S-eau-S.

L’association S-eau-S a déposé deux mémoires auprès de la commission d’enquête dans le cadre de l’enquête publique concernant l’éventuelle implantation d’une usine électrique à gaz à Landivisiau

Le premier concernant la pollution de l’air a relevé de graves manques dans l’étude d’impact, en particulier sur la pollution par les particules fines qui peuvent provoquer une atteinte fonctionnelle respiratoire, le déclenchement de crises d’asthme et la hausse du nombre de décès pour cause cardio-vasculaire ou respiratoire, notamment chez les sujets sensibles et les enfants en bas âge.

Le second porte sur les rejets liquides. Ceux-ci, chargés de produits dont certains sont particulièrement toxiques pour les organismes aquatiques et peuvent entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement, sont rejetés sans traitement préalable dans la station d’assainissement de Landivisiau.

S-eau-S relève que, au moment ou des campagnes sont menées pour inciter les consommateurs à ne pas verser leurs déchets chimiques dans l’évier ou les toilettes, on ne peut accepter qu’un industriel soit autorisé à déverser des quantités importantes d’effluents toxiques dans le réseau d’assainissement collectif.

C’est pourquoi S-eau-S, considérant que cette usine serait un élément de pollution grave pour l’air, l’eau, l’environnement et la population de Landivisiau, demande aux membres de la commission d’enquête ainsi qu’aux autorités compétentes de formuler un avis négatif pour sa construction.

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Voir aussi les deux mémoires déposés par S-eau-S.

Centrale électrique à gaz de Landivisiau. Mémoire déposé par S-eau-S sur la pollution de l’air.

Centrale électrique à gaz à Landivisiau. Rejets polluants dans la station d’assainissement.

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Centrale électrique à gaz à Landivisiau. Rejets polluants dans la station d’épuration.

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Par , 27 octobre 2014 11 h 06 min

Nous présentons ici le mémoire déposé par S-eau-S auprès de la commission d’enquête publique au sujet des liquides polluants qu’il est prévu de rejeter directement dans la station d’épuration de Landivisiau sans traitement préalable.

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Station d’assainissement Landivisiau.

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Mémoire présenté dans le cadre de l’enquête publique concernant l’implantation d’une centrale électrique à gaz à Landivisiau.

Le présent mémoire portera sur l’usage des produits chimiques utilisés pour le fonctionnement de la centrale avant d’être rejetés dans l’environnement. Les encadrés du présent mémoire sont extraits du document présenté par le demandeur ( pièce 2. présentation de la société et du projet).

Nous nous attacherons ici à l’eau utilisée pour des besoins industriels.

La simple mention de l’usage d’un “nettoyant acide” et d’un “anti-scalant à base de phosphonate” nous semble très insuffisante. Quelles quantités ? Quelle dilution dans l’eau ? Quelles normes concernant l’usage et le rejet dans l’environnement de ces produits ?

Il faut nous reporter au tableau des produits stockés (p 77) pour en savoir plus sur l’ensemble des produits utilisés pour les différentes opérations.


Nos remarques sur quelques-uns de ces produits :

Ammoniaque : après dilution, le rejet de 27t de cet élément contribuera à rejeter, après traitement dans la station d’épuration, des nitrates dans l’Elorn déjà excédentaire. Un tel rejet ne justifierait-il pas une autorisation spécifique ? Pour mémoire un projet d’installation de dénitratation à l’usine de Pont ar Bled avait été rejeté pour cause de déversement dans la rivière des nitrates extraits.

Biocide : sa nature n’est pas précisée. Son action biocide sur la flore de la station d’épuration mérite d’être analysée.

Carbohydrazide : ce produit est noté comme non classifié ce qui est loin d’être le cas. Dans la nomenclature européenne il est noté Nocif (Xn) et dangereux pour l’environnement (N), en particulier “toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique”.Retour ligne automatique
Voir :http://wercs.acros.com/DirectWebViewer/private/document.aspx?prd=ACR40397~~PDF~~MTR~~CLP1~~FR~~2013-02-20%2016:11:09~~CARBOHYDRAZIDE

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Les eaux polluées versées directement dans le réseau d’assainissement.

Remarque générale : la nocivité à des titres divers des produits utilisés est-elle compatible avec leur rejet direct dans une station d’épuration conçue pour traiter des effluents domestiques, puis dans le milieu naturel ?

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On note dans le résumé non technique (rubrique 7.2) que d’autres polluants sont émis :

Sous le précédent tableau il est noté que :

Nos remarques :

Est-il suffisant de se contenter d’un “accord de principe” de la SAUR quant à l’acceptation de ces effluents. Est-ce d’ailleurs à la SAUR, le fermier délégué, à donner son accord et non pas aux élu(e)s du SIALL.

Faut-il attendre l’éventuelle “mise en exploitation de l’installation” pour qu’une “convention de rejet soit établie” au risque de constater alors que l’acceptation de ces rejets soit impossible dans la station.

Par ailleurs :

Comment accepter qu’un industriel soit autorisé à déverser des quantités importantes d’effluents toxiques dans le réseau d’assainissement collectif alors que :

. des campagnes sont menées pour inciter les consommateurs à ne pas verser leurs déchets chimiques dans l’évier ou les toilettes (voir exemples ci-dessous).

. les déchetteries ont été équipées pour recevoir ces déchets.

Notre demande :

. que l’étude réalisée par la SAUR, si elle existe, de l’acceptabilité des effluents de l’usine dans la station d’épuration de Landivisiau soit jointe au dossier.

. si cette étude n’existe pas, qu’elle soit réalisée et donne lieu à enquête publique.

. que cette étude soit soumise à l’approbation du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France.

. que soient données les raisons pour lesquelles on n’impose pas à l’usine le mise en place d’une station d’épuration autonome de nature industrielle comme cela est imposé à d’autres industries sur le bassin de l’Elorn.

. si ces raisons sont insatisfaisantes, que l’industriel soit mis en demeure de réaliser cette installation.

Ces demandes impliquent naturellement une nouvelle enquête publique et l’invalidation de la présente enquête.

Ces remarques et demandes ainsi que celles que nous avons formulées dans un précédent mémoire sur la pollution de l’air nous amènent à considérer que cette usine, si elle était construite, serait un élément de pollution grave pour l’environnement et la population de Landivisiau. C’est pourquoi nous demandons aux membres de la commission d’enquête ainsi qu’aux autorités compétentes de formuler un avis négatif pour sa construction.

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C’était il y a un an…

Juillet 2013, avant de suivre une réunion du schéma départemental d’assainissement à Landivisiau, Pierre Maille, accompagné d’élus a fait halte à la station d’épuration afin de se rendre compte de visu de son efficacité. Ces élus auront-ils le soucis de préserver cette efficacité en refusant les effluents toxiques issus de la centrale ?

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Voir aussi la position de Eau et Rivières de Bretagne.

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Eolien à Brest, attendu depuis plus de trente ans.

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Par , 16 octobre 2014 8 h 10 min

Même l’arsenal militaire en fait la promotion : l’éolien est le nouvel avenir de Brest.

Pourtant, il y a plus de trente ans, le “Projet Alter breton”, proposait déjà une Bretagne sans pétrole et sans nucléaire pour l’année 2015.

Alors, pourquoi ce retard ?

Voir extrait de “Plogoff, un combat pour demain” : Plogoff. Une victoire volée.

Les énergies nouvelles, nous en avons rêvé.

Se passer du nucléaire et même du pétrole sans revenir à la bougie, telle est la proposition du plan “Alter” breton rendu public à quelques jours du début de l’enquête d’utilité publique. Le projet, initié à l’échelle de toute la France par le “groupe de Bellevue” (un groupe de chercheurs pluridisciplinaires et de militants proches du PSU), comprend autant de volets qu’il y a de régions.

Celui qui concerne la Bretagne est le premier à être publié. Lors de sa présentation, à Audierne le 6 janvier1980, Paul Tréguer chercheur au CNEXO et Annie Le Gall, ingénieur agronome le présentent comme un “message d’espoir pour tous ceux qui craignent l’avènement du nucléaire”. L’équipe de rédacteurs regroupe des chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), de l’institut d’études marines (IEM), du Centre national pour l’exploitation des océans (CNEXO), de l’Université de Bretagne occidentale (UBO).

” Il est temps décidément de tuer des mythes qui ont la vie dure”, annoncent ses auteurs en introduction, et en particulier celui du “modèle de développement industriel” qui apporterait le bonheur à l’humanité. Ce modèle de société “à l’américaine”, transforme l’ensemble des secteurs de l’économie pour réaliser un objectif : la croissance par la production massive de biens industriels. On produit et on vend n’importe quoi pourvu que ça rapporte. Qu’importe si les matières s’épuisent, si certaines régions sont véritablement laminées par ce rouleau compresseur…”

Pour apporter à la Bretagne l’énergie dont elle a besoin, ils ont exploré quatre voies principales : l’énergie marémotrice (13%), la biomasse (44%), les éoliennes (21%), le solaire (22%).

L’objectif n’est pas uniquement technique. Ce qui est “révolutionnaire” dans le projet ALTER, explique Paul Tréguer, “ce ne sont pas tant les éoliennes sur nos côtes ni les chauffe-eau solaires sur nos toits, mais bien le projet de société que ces techniques sous-entendent”. Une société capable de satisfaire à ses besoins tout en stabilisant sa consommation. Une société qui ne fasse pas de la consommation de biens périssables un critère de réussite sociale. Une société qui s’affirme solidaire de tous les peuples du monde.

Un projet “ALTER-mondialiste” en quelque sorte.

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