La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

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Par , 13 mars 2009 16 h 13 min

Novembre 1990. Un tri mal fait entraîne beaucoup de refus à l’usine de traitement des déchets de Plouédern (voir les chapitres précédents de la saga des déchets).

Faute de centre d’enfouissement proche ils sont expédiés en Mayenne à un prix de plus en plus élevé.

Il manque une site de collecte dans le Finistère, d’où l’idée conjointe du maire de Landerneau : une décharge à Irvillac sur des terrains appartenant au maire de cette commune.

Faut-il des sites de traitement des déchets ultimes dans le Finistère ?
La question se posait en 1990 comme elle se pose encore aujourd’hui.
La réponse est naturellement Oui. Et il en faudrait même plusieurs.
Pour cela :

  • il faut qu’ils soient situés dans un endroit accessible, en particulier à proximité des “quatres voies” qui drainent le nord et le sud.
  • considérés comme des installations industrielles (caissons étanches, récupération des eaux de lessivage et des gaz de fermentation… ) dont la place pourrait être ces zones d’activité qui jalonnent déjà les voies express.
  • accompagnés d’une politique de réduction massive des déchets et d’un tri efficace.

Pourquoi un site d’enfouissement pour le SIVOM de Landerneau ?
En l’année 1990, avec l’arrêt du combusoc, le taux de refus est passé de 15% à 50% à l’usine de Plouédern. Or, faute d’une autre solution, ces refus qui représentent 12 000 tonnes, sont expédiés près de Laval. L’idée d’un centre de traitement de ces refus se pose donc.

A Langazel, il était prévu un stockage en surface. C’est l’idée d’un centre d’enfouissement qui se précise alors.

Dans l’article ci-dessus de novembre 1990 le lieu proposé pour le site n’est pas précisé mais bientôt il est connu : Irvillac.

Pourquoi à Irvillac ?
Irvillac n’est pas particulièrement près de Plouédern et qui a pratiqué la route entre Landerneau et Irvillac sait qu’elle est agréable mais bien sinueuse et bien étroite.

Mais… le maire de Irvillac dispose de terrains disponibles et de qualité agricole médiocre. Va donc pour Irvillac !

Naturellement cela crée un choc dans une population qui a choisi de vivre dans une commune dont l’éloignement des axes principaux de circulation est compensé par un cadre de vie agréable. D’autant plus que le site projeté est particulièrement sensible sur le plan du paysage.

Un comité de défense se met en place, des réunions voient arriver un public de plus en plus nombreux. L’association “Landerneau-Ecologie” y est invitée et constate, en plus d’un choix géographique mal adapté, une géologie qui l’est tout aussi peu. Les schistes du sous-sol sont loin d’avoir l’imperméabilité souhaitée.

Deux ans et quelques manifestations plus tard le projet est “toujours gardé sous le coude”, dit le maire de Landerneau, mais il est clair que la mobilisation l’a fait reculer.

Morlaix, un vieux serpent de mer

On reparle en cette année 2009 d’un site d’enfouissement à Morlaix. C’était déjà le projet alternatif des années 90. Lui aussi combattu par la population locale.

Promesses de ministre

En septembre 1993, Michel Barnier, alors ministre de l’environnement, promettait une “décentralisation en matière d’environnement”. On sait ce qu’il est advenu de cette belle promesse, la Bretagne n’ayant même pas obtenu la “compétence eau” qu’elle revendiquait pendant le récent mandat.

“Il ne faut pas mentir aux français” déclarait-il devant les industriels réunis à la Baule ” Nous aurons besoin de stockage de déchets ultimes, répartis d’une manière équilibrée sur l’ensemble du territoire”.

En particulier il en promettait un par région pour les déchets industriels spéciaux. En Bretagne on l’attend toujours.

Moins d’autoroutes et plus de stations d’épuration, disait-il.

Michel Barnier avait au moins le sens des belles phrases :

“A l’avenir, il faudra sans doute moins faire d’autoroutes et plus de stations d’épuration.” osait-il déclarer.

15 ans plus tard on continue a vouloir construire routes et autoroutes (y compris à Landerneau où une pénétrante sud menace à nouveau) et la France est sous le coup d’une menace de sanction européenne pour insuffisance de stations d’épuration.

Quant aux centres de stockage des déchets on les attend toujours et la dernière fois que l’on a vu Michel Barnier en Bretagne c’était pour cèder devant les manifestations violentes des pollueurs et renoncer à lutter contre la pollution de l’eau en ordonnant la fermeture de captages, en particulier sur l’Horn.

Quinze ans ont passé et toujours pas de décharge de classe 1 en Bretagne. Rendez vous en 2025 !

A suivre : La saga des déchets.5. Opération composteurs.

Daoulas abandonne son eau au privé

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Par , 12 mars 2009 7 h 26 min

Alors que de plus en plus de municipalités décident de reprendre la gestion publique de l’eau, nous apprenons, par la presse locale, que la commune de Daoulas a décidé laisser l’entreprise privée Véolia continuer à gérer son eau.

Nouvelle contradiction entre une majorité municipale qui se dit “à gauche” et donc favorable aux services publics mais qui, sur le terrain, abandonne au privé la gestion d’un des plus importants services à la population.

Un argument inacceptable

La reprise en régie directe “nécessiterait trop d’implication du personnel communal” aurait dit le maire. Pourtant chacun sait qu’un retour en régie se fait par intégration volontaire des employés du privé ou par de nouveaux recrutements et non par une charge de travail supplémentaire assurée par le personnel existant.

Il aurait pu dans ce domaine prendre les conseils de son collègue de la communauté de communes de Lanvollon-Plouha qui a parfaitement réussi son retour en régie et qui s’en félicite.

Le minimum aurait été de faire réaliser une étude par un cabinet spécialisé sur la faisabilité de la reprise en régie. Ne serait-ce que pour avoir un terme de comparaison financière vis à vis du candidat fermier.

Bien sur cela demande un effort, mais la satisfaction d’avoir agi pour le bien public ne le vaut-il pas largement ?

Saluons au passage la seule élue qui, étant favorable au retour en régie, n’a pas participé au vote, même si la clarté aurait demandé qu’elle vote contre. On sait qu’il est parfois difficile de résister à la pression du groupe.

Une gestion qui mériterait pourtant d’être surveillée.

Si on en croit les chiffres du communiqué, un ménage consomme 108 m3 d’eau par an à Daoulas. Chiffre étonnant quand on sait que, à Landerneau, ce chiffre est de l’ordre de 80 m3 par an. Comme les habitants de Daoulas ne sont sans doute pas plus gourmands que ceux de Landerneau, on peut penser que le chiffre mériterait d’être vérifié.

On apprend aussi que deux captages de la commune ont été abandonnés. C’est vrai, abandonner ses captages et confier la gestion de l’eau au privé, c’est tellement plus facile !

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Eau. La gestion au privé déçoit les Verts

« Alors que de plus en plus de municipalités décident de reprendre la gestion de l’eau, la commune de Daoulas a décidé de laisser l’entreprise privée Veolia continuer à gérer son eau.

Il est surprenant qu’une majorité municipale de gauche, et donc favorable aux services publics, abandonne au privé la gestion d’un des plus importants services à la population », estime Serge Borvon, porte-parole des Verts du pays de Landerneau-Daoulas. « La reprise en régie directe nécessiterait trop d’implication du personnel communal, aurait dit le maire. Pourtant, un retour en régie se fait par intégration volontaire des employés du privé ou par de nouveaux recrutements et non par une charge de travail supplémentaire assurée par le personnel existant.

Le minimum aurait été de faire réaliser une étude par un cabinet spécialisé sur la faisabilité de la reprise en régie », pense Serge Borvon. « Ne serait-ce, ajoute-t-il, que pour avoir un terme de comparaison financière vis-à-vis du candidat fermier ».

« Selon les chiffres, un ménage consomme 108m³ d’eau par an à Daoulas. Chiffre étonnant quand on sait que, à Landerneau, ce chiffre est de l’ordre de 80m³. Comme les habitants de Daoulas ne sont sans doute pas plus gourmands que ceux de Landerneau, le chiffre mériterait d’être vérifié », note le porte-parole des Verts. Il trouve aussi dommage que « deux captages de la commune ont été abandonnés ».

Le Télégramme – Daoulas – 18/03/2009

Gestion de l’eau. La réaction du maire

Suite à l’article paru dans notre édition du 18 mars, Jean-Claude Le Tyrant, maire de Daoulas a souhaité réagir aux déclarations de Serge Borvon des Verts. « La consultation du compte rendu du conseil municipal du 23 février aurait évité des affirmations erronées. Actuellement, le service public de l’eau est géré par Veolia en délégation de service public. Ce contrat arrive à échéance en février 2010.

« Entraîner un prix plus intéressant »

« M.Borvon indique que la commune aurait dû lancer une étude auprès d’un cabinet spécialisé sur l’opportunité d’une gestion directe par la commune. Une étude a été commandée à la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture sur les avantages et inconvénients de cette gestion directe.

En effet, même si le conseil municipal est sans doute majoritairement favorable à la gestion directe, encore faut-il que cela entraîne, pour l’usager, un prix plus intéressant. Dès lors, il est apparu pertinent d’attendre d’avoir des éléments chiffrés sur les deux modes de gestion avant de se prononcer de manière définitive à l’automne. C’est dans cette optique que le conseil municipal a décidé de lancer, dès à présent, la procédure de renouvellement de cette délégation de service public.

« Quant à la désaffectation des deux captages, celle-ci a été décidée il y a plus de 15 ans à la suite d’une enquête. La teneur en nitrates pour celui de Guernévez, en limite d’Irvillac, les contraintes de protection pour celui de Kéranglien, situé en zone urbaine, conjugués au débit insuffisant de ces deux captages expliquent leur abandon.

« Enfin, la consommation moyenne d’un ménage à Daoulas est de 72 m³ et non 108 m³ comme indiqué. La problématique de l’eau est capitale et j’invite M.Borvon à me rencontrer pour en discuter ».

Le Télégramme – Landerneau – 21/03/2009

Notre commentaire

La Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture ne peut être considérée comme une référence en matière de gestion de l’eau quand on voit sa responsabilité dans la dégradation de la qualité de la ressource. C’est elle qui accepte toutes les demandes d’extension ou de régularisation des exploitations polluantes dans notre région. Ses votes sont régulièrement conformes aux désirs des lobbies.

Par ailleurs ce conseil peut-il ignorer que toutes les études menées par des organismes officiels indiquent que la gestion privée correspond à des prix de 20 à 30% supérieurs à ceux de la gestion publique ?

Que penser, par ailleurs, d’un conseil municipal “sans doute majoritairement favorable à la gestion directe” mais qui vote la délégation au privé ? Qu’il s’affiche “de gauche” en menant une politique “de droite” à l’image de la politique menée à la communauté de communes de Landerneau-Daoulas !

72 m3 par an et par ménage à Daoulas ? Parfait, encore mieux qu’à Landerneau mais il aurait été bon de demander à la presse de rectifier le chiffre précédemment annoncé.

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Et si la réflexion était encore à l’ordre du jour ?

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Aurait-on visé juste ?

C’est ce que l’on peut penser en lisant la réaction courroucée du maire de Daoulas qui occupe près de la moitié de la première page de Cap Finistère, le journal du Parti Socialiste du 17 avril 2009.

“Eau : attention au simplisme”, tel est le titre de l’article avec pour chapeau : “comment faire la distinction entre une commune de droite et une commune de gauche ? C’est très simple, nous explique certains à gauche ou chez les Verts : “Il suffit de regarder comment est gérée l’eau. Si c’est en régie, c’est une commune de gauche, si c’est une délégation de service publique, c’est une commune de droite”.

Question simplisme, l’auteur de l’article semble s’y connaître car, pour qui sait lire, tel n’a évidemment pas été le contenu du communiqué des Verts.

Leur communiqué apportait, au contraire, au crédit de la gauche d’être réputée être pour la défense des services publics. Sans doute avaient-ils tort et auraient-ils dû exprimer avec plus de force l’idée que, de plus en plus, il n’y a plus de différence entre gauche et droite en matière de renoncement à la gestion publique des affaires de la cité.

L’article se termine par :
“La conclusion de cette affaire interviendra à l’automne. comme à Brest et à Quimper, le choix des élus socialistes ne sera guidé que par un critère : la qualité et le prix du service rendu à la population.”

Ce qui revient clairement à dire que la nature publique du service n’est plus un critère de choix pour une municipalité socialiste. Nous n’inventons donc rien !

A contrario faut-il considérer qu’une municipalité qui confierait la gestion de l’eau au privé considèrerait que le service public est incapable de fournir un service de qualité à un prix compétitif ?

La question nous la posons au conseil municipal de Daoulas et à son maire.

Nous sommes cependant satisfaits de constater que notre initiative a amené la Parti Socialiste à aborder le problème de la reprise de la régie publique de l’eau dans les principales villes du Finistère.

Sans doute ses dirigeants auraient-ils pu éviter de le faire à travers une polémique mais au moins le débat est-il lancé en son sein. A ses militants et militant(e)s de manifester à présent leur attachement aux services publics.
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Landerneau-Daoulas : les plus mauvaise déchetteries du département ?

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Par , 8 mars 2009 21 h 54 min

La déclaration de Philippe Gourtay, ex-gardien de la déchetterie de Daoulas, suite au procès qu’il a gagné contre son ancien employer, nous rappelle que les déchetteries de la communauté de communes de Landerneau-Daoulas sont probablement celles qui atteignent les moins bonnes performances du département.

  1. Mauvaise performance sociale Cela fait des années que Démocratie Ecologie Solidarité demande à la communauté de gérer en régie directe ses deux déchetteries et de pérenniser les emplois. La politique choisie par la communauté de communes n’a pas permis de former une équipe animée par des perspectives. Le point d’orgue de ce désastre a été le jugement récent devant la cours d’appel de Rennes gagné par l’ex-gardien.
  2. Mauvaise performance technique En comparant les performances de nos deux déchetteries (Plouédern et Daoulas) avec les autres déchetteries du département, on prend conscience du retard accumulé par la communauté de communes de Landerneau Daoulas :

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(*) données de 2005 issues du plan départemental des déchets et du rapport de la CCPLD

Dans le même temps, la CCPLD accueille des tonnages très importants majoritairement en provenance des professionnels :
tableau2-ee2f3(*) données de 2005 issues du plan départemental des déchets et du rapport de la CCPLD

Et pourtant année après année les redevances payées par les professionnels se réduisent comme peau de chagrin ce qui vient approfondir le gouffre financier de ce service. Est-ce cela une bonne gestion ?
Il n’est que temps de prendre des décisions visant à réorganiser les déchetteries en prenant en compte la dimension sociale et l’efficacité des moyens. DES propose de mieux séparer les déchets professionnels de ceux du grand public et plaide pour une gestion en régie directe qui permettra de valoriser les compétences des gardiens.

Licenciement abusif à la déchetterie de Daoulas.

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Par , 7 mars 2009 21 h 57 min

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque

Gardien à la déchèterie de Daoulas, Philippe Gourtay a été licencié en 2005. Après une grève de la faim et déjà plusieurs procès, il entend aujourd’hui contre-attaquer son ancien employeur.

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Mars 2007. Installé dans sa voiture, ce gardien de déchèterie entame une grève de la faim devant la permanence du sénateur François Marc, au bourg de La Roche-Maurice. La raison? Il estime avoir été licencié abusivement et entend être réintégré par son employeur.

L’employeur condamné…

Depuis 1994, Philippe Gourtay, travailleur handicapé, était employé comme gardien à la déchèterie de Daoulas, un équipement de la communauté de communes, géré par la société brestoise Tribord (*). En 2005, il est licencié pour faute grave. L’employeur l’accuse de voler des métaux et de toucher des pots-de-vin de la part de certains professionnels. «À plusieurs reprises, j’ai interdit à un artisan de Plougastel de déposer de l’amiante. Du coup, ce dernier a écrit des courriers faisant mention de dessous de table», explique de son côté Philippe Gourtay. Il décide de porter l’affaire devant la justice. En avril2007, le tribunal des Prud’hommes reconnaît le caractère abusif du licenciement. Il est notamment fait mention de «précipitation et de légèreté blâmable» et aussi «d’absence de causes réelles et sérieuses». Tribord est condamné à payer 10.000 EUR. Un jugement qui vient d’être confirmé en appel le 24 février dernier.

… puis débouté

Ce n’est pas tout. Le 31 octobre, Philippe Gourtay comparait à nouveau, au pénal cette fois, devant le tribunal de Brest. Ce coup-ci, Tribord et la communauté de communes de Landerneau-Daoulas portent plainte contre X pour vols de métaux. Les trois gardiens des deux déchèteries du territoire (Daoulas et Plouédern) sont entendus. On leur réclame différentes sommes, 669 EUR dans le cas de Philippe. Mais, la demande des plaignants est rejetée. «On m’a licencié abusivement, je me suis fait traiter de voleur, on m’a diffamé. Aujourd’hui, je veux être réintégré au plus vite. Avant l’été. Si on est blanchi, il est normal de récupérer son boulot», estime le gardien qui assure que son comité de soutien est prêt à une nouvelle série d’actions (blocage des déchèteries, distribution de tracts) s’il n’était pas entendu. Et c’est aujourd’hui lui qui compte attaquer Tribord en justice.

Contrat renouvelé

Car, s’il a depuis longtemps arrêté sa grève (elle a duré cinq jours), ce Daoulasien, bientôt âgé de 50 ans, est toujours sans emploi. Et c’est toute sa famille qui continue d’être secouée par cette affaire. Un mauvais coup porté à la santé et aux finances d’un couple qui vit avec à peine 1.000 EUR par mois. Dans le même temps, en décembre dernier, la communauté de communes renouvelait le contrat autorisant Tribord à poursuivre la gestion des déchetteries.

(*) Hier, Ronan Le Guen, directeur de Tribord n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le Télégramme du 7 mars 2009

La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

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Par , 5 mars 2009 16 h 28 min

Limiter les déchets, les trier, les recycler.
Tel était le mot d’ordre des écologistes au moment de la lutte de Langazel.
Du plastique, du papier dans les poubelles. tel était l’impératif de la fabrication du combusoc dans l’usine de Plouédern.
Le combat pour une déchetterie et un tri sélectif était donc à l’ordre du jour de l’association “Landerneau-écologie” récemment créée.

Landerneau-écologie entre en scène.
Le CLIN de Landerneau avait été l’une des associations à l’initiative de la mobilisation pour sauver Langazel.
En 1989, à l’initiative de plusieurs de ses membres se créait l’association “Landerneau-écologie” avec pour objectif d’agir pour le développement de l’écologie sous ses aspects environnementaux et politiques à Landerneau.
L’une de ses premières préoccupations devait être la gestion des déchets. Il y avait urgence car les decharges sauvages se multipliaient.

La construction de l’usine de Plouédern était loin d’avoir répondu à ce problème.
L’arrêt de la fabrication du combusoc avait été l’une de ses premières victoires mais pour autant la fabrication d’un compost sans tri préalable ne pouvait être satisfaisante. Par ailleurs que faire des encombrants.
Deux revendications :

  • installer des conteneurs pour trier le papier, le verre et le plastique.
  • créer une déchetterie.

Quand Landerneau refusait les conteneurs
Conteneur pour le plastique, le papier, le verre… chacune et chacun en a un pas très loin de chez lui et s’y rendre est devenu un rituel pour la majorité d’entre nous.
Pourtant il fut un temps où Landerneau était l’une des seules communes du secteur à ne pas en avoir.
L’idée de ces conteneurs était d’origine associative. En particulier la Ligue contre le cancer y voyait une source de revenus. Une excellente idée : limiter l’incinération de produits toxiques causes de cancers en gagnant de l’argent, qui dit mieux ? De nombreuse communes y étaient sensibles et installaient des aires de tri pour les associations.
Mais les landernéens devaient aller à La Forest-Landerneau, Guipavas ou Plougastel pour pouvoir faire ce geste civique.
L’installation de conteneurs était donc urgente et devenait l’objet d’une campagne de Landerneau-écologie.

Il faut se souvenir que depuis 1989 une municipalité de gauche avait remplacé celle de droite. Celle ci avait accepté de créer une “commission extramunicipale environnement” mais le temps passait et elle ne s’était pas réunie ce qui amenait l’association à s’interroger.

Une campagne d’information.
Le seul endroit susceptible de recevoir des déchets encombrants se situait alors au “bois noir” où deux bennes recevaient tous déchets sans discernement.

L’association décidait donc de lancer une campagne d’information en montrant ce qui se faisait ailleurs. En particulier à Plougastel, commune elle même dirigée par la gauche.

L’imagination au pouvoir
Une bonne initiative : celle de Lionel Le Gloanec, surveillant à Saint-Jo et qui mobilise les lycéens. Il est depuis devenu un professionnel du traitement des déchets.

De leur côté les militants de Landerneau-écologie testaient pendant quinze jours un tri sélectif à domicile.

Mobilisation payante

Une première zone de collecte à Saint-Ernel et bientôt la déchetterie. Une nouvelle époque s’ouvrait.
On nous avait prédit que les landernéennes et Landernéens n’étaient pas prêts à trier et à se déplacer. Erreur ! Le succès était éclatant.

Enfin les déchets verts
Les déchets verts sont les plus encombrants et les mieux recyclables. Une aire de compostage était enfin ouverte.

Une vie agitée
Une usine de compostage, une aire pour déchets verts, une déchetterie. Tout cet équipement se devait d’aboutir à une bonne gestion des déchets à Landerneau.

Mais…

Faute d’une collecte sélective à domicile le compost était de piètre qualité. Pour pouvoir rester dans les normes et l’étaler sur les champs d’exploitants peu regardants il fallait le mélanger à celui issu des déchets verts.
Le recours à des sacs jaunes (recyclable) et noirs (vers le compostage) a un peu amélioré la qualité mais en ce mois de janvier 2009 l’usine ferme pour cause de vétusté. Fini le compostage et retour à l’incinération.
Côté déchetterie le fonctionnement laisse encore à désirer et il est difficile d’y voir une réel tri à des fins de valorisation. Les bennes “tout combustible” et “gravats” semblent aptes à tout recevoir. Par ailleurs la politique de l’emploi n’encourage pas une bonne gestion.( voir : Licenciement abusif. P. Gourtay contre-attaque).
Le refus des élus de la communauté de communes de rendre publique la gestion de ces installations n’est pas le signe d’une volonté de reprendre les choses en main.

Conclusion ?
Lentement une prise de conscience se fait de la nécessité de limiter et recycler les déchets.
C’est le cas aussi dans le Pays de Landerneau-Daoulas, mais la marge de progression y est encore grande.
Forte heureusement le milieu associatif se renouvèle et invente de nouveaux modes d’action. Le Tri Porteur et sa recyclerie sont là pour en apporter la preuve.

Encore un effort et on y arrivera.

A suivre : La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

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