Forte mobilisation contre Notre-Dame-des-Landes.
Voir le communiqué de eelv Landerneau.
Voir le communiqué de eelv Landerneau.
Hier, une cinquantaine de salariés des industries électriques et gazières s’est réunie sur le site de la centrale thermique EDF de Dirinon. Ils réclament le maintien en activité de ces turbines à combustion que la construction de la centrale de Landivisiau pourrait bientôt condamner.
La Bretagne compte deux centrales EDF à turbines à combustion. L’une est située à Brennilis, l’autre, sur la zone de Lannuzel, à Dirinon. « Chacune d’elles emploie une dizaine de salariés. Mais si l’on veut vraiment avoir une vision de l’activité induite, il convient aussi de prendre en considération la sous-traitance : les chaudronniers, plombiers, électriciens, personnels de surveillance et autres qui interviennent ponctuellement sur ces centrales. À chaque fois, cela représente entre 30 et 50 personnes », assure d’emblée Johan Laurent, délégué CGT.
Des outils bientôt caducs ?
Les turbines de Dirinon, comme celles de Brennilis, sont un système d’appoint qui vient en renfort, lorsque le réseau électrique classique est en panne ou ne peut subvenir à la demande. Oui, mais voilà. Le projet de centrale à gaz à cycle combiné de Landivisiau pourrait bientôt rendre ces outils caducs ou du moins précipiter l’arrêt de leur activité. Car si la centrale de Landivisiau apparaît bien dans le pacte énergétique breton, ce n’est pas le cas de celles de Dirinon et Brennilis. Pour Johan Laurent, la construction de la première signifierait la fermeture des deux autres. « Le chantier de Landivisiau a pris du retard.
Mais on peut imaginer sa mise en service en 2021. Nous craignons que Brennilis et Dirinon disparaissent alors de la carte », poursuit le délégué syndical.
Avec le collectif Gaspare
Ce dernier fait aussi remarquer que l’outil landivisien, appelé à fonctionner 20 heures par jour, ne peut plus être considéré comme un équipement d’appoint. À titre de comparaison, la centrale de Dirinon, ce ne sont seulement qu’une dizaine d’heures de fonctionnement par mois.
Les salariés, rejoints hier par des membres du collectif Gaspare, rejettent bien évidemment le projet landivisien. « Il faut aussi rappeler que les fonds publics mobilisés pour l’investissement dépasseront 150 M€, auxquels s’ajoutera une prime annuelle de 40 M€ versée à l’exploitant (Direct Énergie) pendant 20 ans », rappelle aussi Johan Laurent.
Une économie à réaliser
Pour ce dernier comme pour beaucoup des manifestants du jour, une autre solution existe. Il s’agirait d’engager la rénovation des turbines à combustion de Dirinon et Brennilis, afin que ces dernières répondent aux nouvelles normes en termes d’émission de CO2. Un investissement que Johan Laurent évalue aux alentours de 160 M€, une somme aussi synonyme, pour le délégué syndical, d’une belle économie.
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Ce jeudi après-midi, une cinquantaine de salariés des industries électriques et gazières s’est réunie sur le site de la centrale thermique EDF de Dirinon (29).
La Bretagne compte deux centrales EDF à turbines à combustion. L’une est située à Brennilis (29), l’autre, donc, sur la zone de Lannuzel, à Dirinon.
Ces deux outils représentent des systèmes d’appoint qui viennent en renfort lorsque le réseau électrique classique est en panne ou ne peut subvenir à la demande. Oui mais voilà. Le projet de centrale à gaz à cycle combiné de Landivisiau pourrait bientôt rendre ces outils caducs ou, du moins, précipiter l’arrêt de leur activité. C’est ce que craignent les manifestants du jour qui rejettent le projet landivisien et militent, en revanche, pour la rénovation des centrales de Brennilis et Dirinon.
Questions au gouvernement 17 février 2016.
M. Guillaume Chevrollier. Monsieur le Premier ministre, le remaniement ministériel a des conséquences inattendues. La tentative de refonte de votre majorité se paie au prix fort pour l’Ouest de la France. Alors que cette grande région agricole souffre déjà, la voilà impactée par l’incapacité du Président de la République à prendre une décision. Je veux parler, bien sûr, de l’annonce du référendum sur Notre-Dame-des-Landes. (« Ah ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.) Comment concilier un ex-Premier ministre, devenu ministre des affaires étrangères, grand défenseur de ce projet, avec des écologistes divisés sur quantité de sujets, sauf celui de Notre-Dame-des-Landes ?
M. Bernard Accoyer. Marchandage scandaleux !
M. Guillaume Chevrollier. La défausse trouvée par le Président de la République pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. C’est un déni de démocratie. Ce référendum est malvenu alors que les urnes viennent, à plusieurs reprises, et encore dernièrement aux élections régionales, de porter des équipes favorables à ce projet.
M. Bernard Accoyer. Que fait-on de l’intérêt général ?
M. Guillaume Chevrollier. Quelle est sa base juridique ? Qui peut l’organiser ? Qui peut voter ? Le seul département de la Loire-Atlantique ? Sûrement pas alors que plusieurs départements sont concernés et financent cet aéroport. Le futur résultat de ce référendum est déjà contesté par les organisations écologistes et les zadistes qui annoncent d’ores et déjà qu’ils ne le reconnaîtront pas.
Ce référendum montre une nouvelle fois l’incapacité de ce Gouvernement à prendre des mesures courageuses. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.) N’aurait-il qu’un objectif ? Retarder la décision, jouer la durée avant une année électorale. (« Bien sûr ! » sur les mêmes bancs.) Après l’alibi des décisions de justice, voilà qu’on se retranche derrière un référendum. L’autorité de l’État est à nouveau bafouée. (« Très juste ! » sur les mêmes bancs.)
Monsieur le Premier ministre, je viens donc vous demander de faire cesser cette mascarade, de faire appliquer la loi, de respecter la justice qui, par cent cinquante-cinq décisions, autorise la lancée des travaux de cet aéroport du Grand Ouest. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)
M. Yves Censi. Qui va répondre ? Un ministre pour ou un ministre contre le projet ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. Vous le savez, monsieur le député, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer devant la représentation nationale à propos du dossier et du projet de Notre-Dame-des-Landes. Je vous le confirme : je ne change pas, nous ne changeons pas de position. Oui, je le répète, le projet de transfert de l’aéroport de Nantes sur le site de Notre-Dame-des-Landes est un projet important pour le développement économique et urbain de ce territoire, ainsi que pour la réduction des nuisances subies par les habitants de la métropole de Nantes et pour la préservation de l’environnement.
M. Bernard Accoyer. Est-ce aussi l’avis de Mme Cosse ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. Je rappelle que le projet a été déclaré d’utilité publique en 2008. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.) En juillet dernier, le tribunal administratif de Nantes a rejeté l’ensemble des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux qui autorisaient le lancement des travaux. Ce projet, vous l’avez rappelé, est soutenu par l’ensemble des collectivités locales concernées.
M. Bernard Accoyer. Alors, où est le problème ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. Nous savons, vous et moi, comme les élus du territoire, qu’il faudra, au début des travaux au mois d’octobre prochain, procéder aux évacuations qui s’imposent parce que sinon, il n’y aura pas de projet. Telle est la réalité. (« Il faut évacuer les zadistes ! » sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)
M. Christian Jacob. Force à la loi !
M. le président. Écoutez la réponse.
M. Manuel Valls, Premier ministre. Personne ne veut ou ne peut perdre de temps sur ce dossier. Cependant, je crois, en toute lucidité et en toute responsabilité, parce que je sais, et le ministre de l’intérieur le sait aussi bien que moi, que l’évacuation de la ZAD…
M. Bernard Accoyer. C’est quoi une ZAD en République ?
M. le président. S’il vous plaît, monsieur le président Accoyer.
M. Manuel Valls, Premier ministre. Je sais que l’évacuation de ce territoire, occupé par un certain nombre de personnes (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains) qui s’opposeront de toute façon à toute initiative du Gouvernement ou d’élus et à tout acte démocratique, sera difficile. (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
Nous savons que cette évacuation, et c’est la responsabilité du Gouvernement de l’intégrer, se passera dans des conditions difficiles. (Mêmes mouvements sur les mêmes bancs.)
M. Christian Jacob. Et alors ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. C’est pour cela qu’avec le Président de la République, nous avons considéré qu’il fallait donner une légitimité supplémentaire à ce dossier. (Exclamations persistantes sur les mêmes bancs.)
M. Christian Jacob. Il s’agit tout de même de voyous !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Et chacun sera placé devant ses responsabilités. C’est pour cela, que nous nous donnons quelques semaines, un mois au plus, avec la ministre chargée de l’écologie.
Mme Claude Greff. Et on recommence !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Les consultations nécessaires auront lieu sur la question qui sera posée, sur le périmètre de la consultation et sur les modalités.
Un député du groupe Les Républicains. Qui va voter ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. Car personne n’ignore, cela a été rappelé depuis jeudi dernier, l’existence d’une série de problématiques juridiques liées à l’organisation d’un référendum. Mais cette consultation aura lieu et aura force de loi d’une certaine manière, au-delà de la loi et de l’avis des élus.(Vives protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
Mme Catherine Vautrin et M. Bernard Accoyer. Non !
M. Guy Geoffroy. Il ne manquerait plus que ça !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Mesdames, messieurs les députés, et je vous livre là un commentaire plus personnel, dans la situation que nous connaissons…(Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains)
M. le président. Je vous en prie, chers collègues.
M. Manuel Valls, Premier ministre. J’irai jusqu’au bout, car, pardon de vous le dire, ces interruptions, ces appels à la démission, ces comportements vont exactement à l’encontre de ce que les Français attendent de la représentation nationale ou de responsables politiques. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.) Consulter les citoyens sur ce sujet-là avant l’été s’impose : cela donnera la force nécessaire au projet. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen – Vives protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Philippe Cochet. Zéro pointé !
Cordemais fermé en 2018 ?
“Les unités au fioul de la centrale thermique de Cordemais n’ont pas produit d’électricité depuis deux ans… En 2015, la tranche 2 a produit 8 Gigawatts (GW), soit 28 heures et la tranche 3, 15 GW (53 heures), au titre des seuls essais réglementaires. Et donc pas en appoint en raison de pics de consommation.”
C’est ce que nous apprend un article du télégramme reprenant une information de Presse Océan. EDF expliquant ainsi sa fermeture par l’absence d’utilité même en cas de pic de consommation.
La fermeture donnerait-elle “du grain à moudre” aux partisans de la centrale de Landivisiau comme le suggère l’article du Télégramme ?
On peut plutôt penser que c’est un argument supplémentaire apporté à la Commission Européenne qui estime qu’il n’y a pas de raison d’attribuer une prime annuelle de 40 millions d’euros à une centrale, qui ne serait justifiée que par la réponse à des pics de consommation en hiver, alors que le maintien de Cordemais et des centrales de Dirinon et Brennilis y répond déjà largement.
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Le communiqué de eelv Bretagne
Le Président de la République annonce la tenue d’un référendum sur le projet NDDL, dont le résultat lierait le Gouvernement avant octobre prochain. François Hollande dispose de tous les éléments pour décider l’abandon du projet.
En préalable, l’engagement présidentiel de suspendre travaux et expulsions jusqu’à épuisement des recours doit être maintenu.
Pour la première fois depuis avril 2014, François Hollande réaffirme que tous les recours ne sont pas épuisés. Si la justice française ou européenne venaient à trancher contre les autorisations « loi sur l’eau » et « espèces protégées », actuellement en appel, le référendum sera caduque et l’abandon du projet inéluctable.
Ensuite, le travail lancé par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, doit aller à son terme avant tout lancement de référendum.
La mise à plat des informations et la mise en débat d’alternatives doivent être présentées et étudiées. Il a été dit tout et n’importe quoi sur ce projet. Beaucoup de données demeurent à ce jour inaccessibles. Cette semaine encore le Cedapa a montré que certains chiffres utilisés pour justifier le projet étaient grossièrement erronés. Le référendum doit mettre à disposition des données claires, lisibles et consensuelles. De plus, se limiter à mettre en débat le projet de nouvel aéroport, sans alternative, serait une mascarade. L’optimisation de Nantes-Atlantique et la mise en réseau des aéroports du grand ouest doivent être également mises en débat, avec comparaison des coûts de chaque projet et du niveau de service global.
Par ailleurs l’organisation d’un référendum d’ici octobre impose des délais trop courts qui, vu la complexité du dossier, n’offriront pas les conditions d’un vrai débat public, permettant à chacun-e de se former un avis éclairé.
Dans l’hypothèse où cette consultation aurait lieu, elle devrait se dérouler à l’échelle des deux régions concernées, à savoir la Bretagne et les Pays de Loire.
Aujourd’hui plus que jamais nous appelons nos concitoyen-nes à se mobiliser contre ce grand projet inutile ; à rejoindre l’Atelier Citoyen sur la rénovation de Nantes Atlantique et à venir le samedi 27 février au rassemblement organisé à Notre Dame des Landes.
Michel FORGET, secrétaire régional EELV Bretagne
Gaëlle ROUGIER, co-présidente du groupe écologiste à la Ville de Rennes
Morvan LE GENTIL, président du groupe écologiste à Rennes Métropole.
Matthieu THEURIER, co-président du groupe écologiste à la Ville de Rennes
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