Category: Eau

A lire d’urgence : l’Empire de l’eau

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Par , 11 juillet 2005 16 h 55 min

“Suez, Bouygues et Vivendi. Argent, politique et goût du secret”. Un nouveau livre sur l’eau que tout(e) élu(e), tout(e) militant(e) vert(e) devrait lire. Même si le problème de l’eau n’est pas sa préoccupation première. L’auteur, Yvan Stéfanovitch, est journaliste (à l’AFP et VSD avant de rejoindre Paris-Match). Ce livre, après ceux de Jean-Luc Touly (L’eau de Vivendi, les vérités inavouables) et de Marc Laimé (Le dossier de l’Eau, pénurie, pollution, corruption), donne les clefs pour comprendre de l’intérieur le fonctionnement du libéralisme à la française. Un libéralisme qui a inventé le PPP, le “Partenariat Public Privé”, cette formule magique qui laisse les investissements au “Public” c’est-à-dire à la collectivité et assure des bénéfices maximum au Privé. Un système (le PPP) qui devient un modèle mondial pour l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) dans le cadre de l’OMC.

Orientation particulière du livre : le retour aux sources. Yvan Stéfanovitch nous fait entrer dans une très vielle histoire qui remonte aux années 1850, quand sous la protection de Napoléon III, des empires se sont créés autour de l’eau mais aussi de l’énergie, des travaux publics, des transports, de l’assainissement et du traitement des déchets. Une vieille histoire qui mêle argent, politique et syndicalisme.

Une histoire qui nous rattrape et nous concerne. ” Le meilleur allié des rois de l’eau reste toujours l’incompétence manifeste de nombreux élus en matière de marchés publics” nous dit l’auteur. Incompétence mais aussi complicité, Jean-Luc Touly et Marc Laimé nous ont déjà montré comment élus de droite et de gauche ont livré la gestion de leurs services publics aux trois “seigneurs” (ou “saigneurs”) en échange d’argent détourné vers la caisse des partis ou d’emplois fictifs réservés aux battus du suffrage universel. Yvan Stéfanovitch en apporte la confirmation avec un luxe de détails extraits des archives des uns et des autres. Les “petits poucets” Verts font, heureusement, exception. L’action de Raymond Avrillier à Grenoble est citée mais aussi celle des élus verts de Cherbourg. “La Lyonnaise a perdu Grenoble, et la Générale Cherbourg, grâce au dynamisme des élus Verts qui ont su convaincre leurs collègues socialistes”, nous dit l’auteur. Et il ajoute : “D’autres villes vont tomber”. A nous donc de confirmer le pronostic partout où les Verts ont des élus (des milliers de contrats vont arriver à échéance dans les années à venir).

En attendant et pour nous y préparer, une bonne lecture : L’Empire de l’Eau. Yvan Stéfanovitch. Editions Ramsay.

Nouvelle pollution de l’Elorn

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Par , 27 avril 2005 16 h 57 min

Lettre au Président du SIVU

Monsieur le Président,

Une nouvelle fois, nous apprenons par la presse que les incidents entraînant la fermeture de l’usine de Pont ar Bled se multiplient à un rythme élevé. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’incidents mais d’évènements graves qui concernent non seulement la qualité biologique de la rivière avec destruction de la faune, mais qui touchent aussi directement la sécurité de la seule source d’approvisionnement d’un bassin de population de plus de 300 000 habitants et de la totalité des habitants desservis par le SIVU.

Une nouvelle fois, seules les associations de protection de la nature se font l’écho de ces accidents, et une nouvelle fois les élus en charge de responsabilités se taisent et ne réagissent pas.

Combien de fois les associations de protection de la nature se sont adressé aux collectivités pour qu’elles portent plaintes afin de faire cesser ces pollutions ?

Après avoir dépensé des sommes considérables pour les programmes Bretagne Eau Pure, il est temps que les consommateurs d’eau qui ont financé l’essentiel des subventions destinées au monde agricole, voient des résultats. Il est temps de mettre fin à l’irresponsabilité de certains éleveurs porcins qui entraînent plusieurs fois par mois la fermeture de l’usine de Pont ar Bled.

Face à cette situation d’urgence, je suggère que vous réunissiez le comité syndical pour étudier la riposte à ces accidents à répétition.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les meilleures.

Charte de l’environnement : à peine votée, déjà bafouée

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Par , 7 mars 2005 16 h 59 min

“Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.”, nous dit le premier article de la Charte de l’Environnement. Or le Ministère de l’Ecologie envisage de prendre un arrêté réduisant la distance minimale des habitations à respecter lors de l’épandage, dans les cas où le lisier aurait été “hygiénisé” avec des additifs biologiques et n’entraînerait plus de nuisances olfactives. Un additif, même biologique, non seulement ne réduit pas la pollution mais ajoute souvent une nouvelle pollution chimique à la pollution existante. On a testé, par exemple, des produits qui endorment les terminaisons nerveuses du système olfactif, les verra-t-on utiliser en oubliant que l’odeur, plus qu’une nuisance, est souvent aussi signal de danger. Car les gaz contenus dans les lisiers (ammoniac, sulfure d’hydrogène) ne sont pas uniquement nauséabonds, ils sont nocifs.

“Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement”, dit le deuxième article de la Charte. Pourtant c’est à nouveau le ministre de l’écologie qui prévoit de relever les seuils à partir desquels les élevages intensifs, dont les déjections polluent sols et cours d’eaux, doivent être soumis à enquête publique. Pour faire bonne mesure il se prépare à autoriser les gros exploitants à s’agrandir encore en rachetant une partie des droits d’émissions d’azote d’éleveurs partant à la retraite ou contraints à cesser leur activité, encourageant ainsi la concentration des élevages. Quand on sait que la plupart de ces gros élevages sont situés dans les régions déjà les plus saturées, on imagine que loin d’être préservé, l’environnement va être encore un peu plus pollué. Les “accidents” récents survenus dans de grosses exploitations supposées être “aux normes” sont là pour nous éclairer. La France s’empoisonne et nous regardons ailleurs, pourra encore dire un personnage célèbre…

Lutte contre la pollution en Bretagne : le compte n’y est pas.

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Par , 20 février 2005 17 h 00 min

“La moitié des excédents d’azote organique est résorbée” titre la presse après la récente réunion, sous la présidence de Bernadette Malgorn, préfète de région, du “Comité de suivi du plan d’action de la charte de développement de l’agriculture et pour la reconquête de la qualité de l’eau”. Un beau titre, certes, mais qu’en est-il de la réalité.

51% d’azote résorbé, nous dit-on, en précisant que, sur un objectif 43 900 tonnes d’azote organique à résorber en Bretagne, on en est arrivé à en éliminer, du moins sur le papier, 22 685 tonnes. D’autre part, nous dit-on, l’utilisation d’azote minéral a baissé de 15 000 tonnes pour un objectif prévu de 30 000 tonnes. L’ensemble ferait donc une résorption de l’ordre de 38 000 tonnes ( soit 168 000 tonnes de nitrates).

Or, que nous apprend l’excellent document publié par la Région Bretagne et la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) sous le titre “Chiffres clés de l’environnement en Bretagne” ? Que même si les objectifs étaient atteints nous serins loin du compte car, nous dit le rapport : “Le flux annuel d’azote sous forme de nitrates apporté par l’ensemble des rivières bretonnes dans nos eaux littorales est estimé à 110 000 tonnes (487 000 tonnes de nitrates – NO3), en année de pluviométrie moyenne” ( p28). Le rapport précise qu’en l’année 2000 ce flux était de 150 000 tonnes (664 000 tonnes de nitrates), soit près de 1,5 fois celui de la Seine dont le bassin versant est pourtant 2,5 fois supérieur à celui de la Bretagne.

Si on en croit ces chiffres donc, le jour où l’objectif de résorption de 74 000 tonnes de nitrates sera atteint, il en restera encore autant en excès qui viendront s’ajouter à la pollution déjà existante.

Mais qu’en est-il même de cette résorption partielle supposée. Le journal “Paysan breton” publie les statistiques agricoles pour 2003. On y lit, qu’après une année 2002 en hausse, la production porcine s’est stabilisée mais que dans le même temps les livraisons d’engrais azotés ont augmenté de 24%. Elles atteignaient 141 000 tonnes soit de l’ordre de 30 000 tonnes de plus qu’en 2002, soit plus des ¾ de la résorption annoncée..

Quant au paramètre nitrates dans l’eau de boisson. Son taux a baissé nous dit-on mais ces résultats sont à prendre avec des pincettes. D’abord parce que les captages les plus pollués ont été abandonnés et n’entrent plus dans la statistique. Ensuite parce que l’eau “dénitratée par traitement” prend une proportion de plus en plus grande, ensuite parce que l’extraordinaire sécheresse de 2003 est venue brouiller tous les paramètres et comme l’indique le rapport de la DIREN : ces variations sont ” très liées au contexte hydrologique de l’année” (p 39). Force est ce constater d’ailleurs que la baisse du taux de nitrates est la même sur les secteurs d’action renforcée du plan Bretagne Eau Pure et sur ceux qui ne bénéficient d’aucune mesure particulière.

Entendons nous bien. Il ne s’agit pas de dire que rien n’est fait. Vu les sommes investies, en particulier par les contribuables et les consommateurs d’eau, ce serait un comble ! Mais il faut refuser les discours anesthésiants. La directive cadre européenne nous impose de retrouver, pour 2015, un bon état écologique de l’eau de nos rivières. Cela veut dire, non seulement résorber la totalité des 100 000 à 150 000 tonnes de l’excédent de nitrates connu mais aller encore plus loin pour faire descendre cette pollution à des taux inférieurs aux 15 mg qui seront nécessaires pour endiguer la prolifération d’algues vertes, ou au minimum, dans un premier temps, inférieurs aux 25 mg du nombre guide européen.

Ce ne sont pas des discours que nous attendons de la part des représentants de l’état mais une action à la mesure des enjeux.

Indemnités du président

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Par , 29 décembre 2004 17 h 02 min

Suite à la réunion du dernier comité syndical du SIVU, il est vrai que quelques décisions importantes ou symboliques sont passées inaperçues.

Indemnités du président A plusieurs occasions je m’étais oppposé au projet de Pascal Inizan, Président du Sivu, visant à augmenter les indemnités de certains élus du SIVU. Lors de la séance du mois de novembre j’avais fait remarquer que si le transfert de compétences des communes vers le SIVU était accompagné d’une « addition d’indemnités » au niveau SIVU, il fallait dans le même temps procéder à une « soustraction d’indemnités » dans les communes.

Il faut saluer la décision courageuse des nouveaux vice-présidents, maires des communes autres que Landerneau, qui ont renoncé aux indemnités proposées par le président du SIVU. On peut par contre regretter que Pascal Inizan ait persisté à demander l’augmentation de son indemnité qui atteint désormais les 2/3 d’un SMIC mensuel pour ses seules fonctions au SIVU. Ses nouvelles responsabilités ne suffisent pas à justifier ce comportement. Le secteur associatif en est la preuve vivante : beaucoup de responsabilités sans aucune indemnité (loi 1901).

Les élus doivent rester au service de la population et ne doivent pas être animés par la recherche systématique du montant maximal de leurs indemnités. Cette course entraîne la « professionnalisation » de certains élus qui se trouvent ainsi déconnectés de la vie professionnelle et des besoins réels de la population. Elle est source de situations figées où des élus restent en place pendant des années, phénomène nuisant gravement à la démocratie locale et à l’émergence de nouvelles idées. Si certains élus se sentent accablés par les responsabilités, qu’ils les partagent….. Par exemple : Nouveau bureau du SIVU :

Lors de l’élection du bureau au mois de novembre dernier je m’étais présenté comme vice-président. Je souhaitais exercer la fonction « prospective » dont l’objectif vise à se libérer de la dépendance à 100% de l’usine de Pont ar Bled par la création d’un forage public, idée que je défends depuis plusieurs années. Jean-Pierre Thomin s’arque boutant sur son poste a préféré occuper cette fonction et n’a pas permis mon élection. Pourtant durant les différents conseils du SIVU je ne l’ai jamais entendu émettre le moindre avis sur cette question. L’avenir dira à quelle vitesse avance ce dossier.

Comité Syndical du SIVU

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Par , 22 novembre 2004 17 h 03 min

La bonne nouvelle vient aujourd’hui de la baisse du tarif global de l’eau. Cette baisse va se ressentir directement sur la facture d’eau des habitants de Landerneau, La Roche Maurice et de Trémaouézan, par contre, les habitants de Plouédern, qui bénéficient d’un tarif de l’eau plus attractif vont malheureusement subir une hausse d’au moins 6% selon leur consommation.

Cette bonne nouvelle démontre que nous avons eu raison de batailler depuis un an afin que le projet d’augmentation moyen de 9% du tarif de l’eau proposé par le président du SIVU soit enfin abandonné. Le rôle actif que nous avons eu par des prises de position en séance, par plusieurs information dans la presse locale et par l’information directe des maires des autres communes du SIVU se traduit par le renoncement du SIVU à ce mauvais projet.

Pourtant le compte n’y est pas, et nous avons encore de grands progrès à faire. Nous attendons maintenant que le SIVU décide d’introduire une composante sociale au tarif de l’eau. Il est anormal que, même après la baisse, un petit consommateur d’eau paye l’eau 2 fois plus cher qu’un gros consommateur d’eau. Il faut introduire au moins l’équité dans le tarif de l’eau et mettre en place les dispositions sociales qui avaient été prévues par le gouvernement Jospin et par Dominique Voynet avant le changement de majorité. Pascal Inizan a reconnu que cela pourrait être débattu à l’avenir. Souhaitons que cela soit le plus tôt possible car ces mesures sont simples à mettre en œuvre (limitation de la part fixe, tarif progressif de l’eau) et encouragent les économies d’eau. Il eut été préférable de les prévoir dès maintenant. Que de temps perdu !

Parmis les autres points à l’ordre du jour je me suis opposé au projet d’amendement du contrat qui nous lie à la CEO. C’est un contrat très mal négocié qui pénalise les landernéens ainsi que les autres habitants des communes du SIVU. Les chiffres parlent d’eux-même :

  • Le consommateur moyen du SIVU paie l’eau 35 % plus cher que celui de Brest.
  • Quant aux petits consommateurs du SIVU, ils paient 2 fois plus cher que ceux de Brest.

Par ailleurs, l’avenant voté présente de graves incertitudes quant à la nouvelle formule de révision des prix. On ne sait toujours pas si elle est plus favorable à la CEO (ex. Vivendi) ou bien aux consommateurs d’eau. Dans ces conditions il était hors de question que je puisse approuver l’amendement du contrat.

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